L’auteur congolais remporte la 6e édition du Prix avec "Le Psychanalyste de Brazzaville", publié aux éditions Les Lettres Mouchetées
Si la Grèce ancienne semble ne jamais s´être adonnée à la pratique d'immolations humaines, elle nous a légué une quantité paradoxalement élevée de mythes de sacrifice humain, rattachés à un nombre d'institutions socio-religieuses, qui vont des boucs émissaires aux usages de la guerre et aux cultes de presque toutes les divinités, locaux ou panhelléniques. Ce paradoxe peut être résolu en dépassant l´idée d´un progrès moral conduisant à l´abolition progressive de la barbarie des temps premiers, pour considérer le rôle tenu par le concept de sacrifice humain dans la société grecque : symbole de mort dans les rituels initiatiques et de renversement dans les cérémonies d´inversion, ce concept est d'abord une exagération mythique qui en fait la contre-valeur par excellence du système normatif hellénique. En ce sens, il joue dans la vie quotidienne des Grecs un rôle aussi important que peu soupçonné. À la fin du Ve siècle, il deviendra, dans la mentalité grecque gagnée aux valeurs patriotiques, l´illustration de l´abnégation idéale en faveur de la polis.
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