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L'histoire de l'Université ouvrière de Genève (UOG) est celle d'une institution singulière. Son nom même fait s'entrechoquer deux réalités de prime abord antagoniques: l'Université et le monde ouvrier. L'UOG est née du refus de ce fossé par trois jeunes universitaires, Eugène Pittard, René Claparède et Emile Yung, convaincus dès la fin du XIXe siècle que «puisque les ouvriers ne peuvent venir à l'Université, il faut que l'Université vienne à eux». Mais, comme ils le disaient, leur projet n'aurait pas vu durablement le jour s'ils n'avaient pu coopérer au sein du mouvement ouvrier genevois avec des partenaires militants et syndicaux qui aspiraient - parfois comme eux et parfois autrement - à l'émancipation des classes populaires, tels Jean Sigg et Emile Nicolet.
Du lendemain de la Deuxième Guerre mondiale à aujourd'hui, grâce entre autres à Moïse Berenstein puis à son fils Alexandre, ainsi qu'à Eugène Suter et Jean-Pierre Thorel, grâce encore à des collaborations interinstitutionnelles complexes entre collectivités publiques et privées ainsi qu'à tant d'enseignant-e-s engagé-e-s, bénévoles ou non, l'UOG a pris une nouvelle ampleur tout en diversifiant et élargissant ses activités.
Ce livre retrace, par l'image et le texte, ce que Genève et l'UOG ont ainsi rendu possible, au fil des bouleversements de la société, pour favoriser une intégration sociale et culturelle dynamique d'hommes et de femmes des classes populaires s'enrichissant des différences qui se rencontrent dans leurs parcours de vie.
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