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La vie de ma mère !

Couverture du livre « La vie de ma mère ! » de Magyd Cherfi aux éditions Actes Sud
  • Date de parution :
  • Editeur : Actes Sud
  • EAN : 9782330186487
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Après avoir enchanté les lecteurs en réglant leur compte à ses souvenirs et à ses illusions perdues, l'ex-parolier de Zebda s'attaque au "vrai" roman pour raconter une émancipation tardive : celle d'une femme algérienne sacrifiée à sa mission de mère dans une France presque aussi rassie que... Voir plus

Après avoir enchanté les lecteurs en réglant leur compte à ses souvenirs et à ses illusions perdues, l'ex-parolier de Zebda s'attaque au "vrai" roman pour raconter une émancipation tardive : celle d'une femme algérienne sacrifiée à sa mission de mère dans une France presque aussi rassie que raciste. Et comment, pour la rencontrer enfin, son fils - et toute la fratrie - devront apprendre, d'abord, à s'en séparer. Entre tendresse et cruauté, drôle et parfois - par surprise - bouleversant, "La Vie de ma mère ! " est une déclaration d'amour éperdu déguisée en portrait de femme crépitant.

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Avis (8)

  • Slimane ou plutôt Slim, après avoir assisté aux obsèques du père de son meilleur ami, va tenter de renouer avec sa mère dont il s'est éloigné depuis huit mois... En pleine crise dans sa vie personnelle et professionnelle, il va tenter de l'accompagner dans une sorte de renaissance physique et...
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    Slimane ou plutôt Slim, après avoir assisté aux obsèques du père de son meilleur ami, va tenter de renouer avec sa mère dont il s'est éloigné depuis huit mois... En pleine crise dans sa vie personnelle et professionnelle, il va tenter de l'accompagner dans une sorte de renaissance physique et morale et va ainsi renouer avec ses frères et soeurs.
    J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire au début tant l'écriture est particulière: tournure orales, mots d'autres langues, argots...mais rapidement le charme a pris et j'ai suivi ce narrateur fragile et perdu dans sa quête de famille avec beaucoup de plaisir! Que dire également de cette mère dont la personnalité et les envies ont été réprimées toute sa vie et qui renaît à la fin celle-ci! Un joli sujet, traité avec tendresse et humour!

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  • J’ai été souvent mal à l’aise d’une part à cause de l’écriture souvent trop crue et d’autre part à cause des relations exécrables entre une mère et ses enfants
    Pourtant, certains passage sont intéressants ; comment un fils d’immigré se sent ‘il ? français, arabe ou musulman ? comment ces...
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    J’ai été souvent mal à l’aise d’une part à cause de l’écriture souvent trop crue et d’autre part à cause des relations exécrables entre une mère et ses enfants
    Pourtant, certains passage sont intéressants ; comment un fils d’immigré se sent ‘il ? français, arabe ou musulman ? comment ces enfants mélangent ‘ils tradition et modernité ? mais aussi, comment un fils doit ‘il élever ses enfants ou se rapprocher de sa mère ? ou comment une mère musulmane illettrée se libère des traditions séculaires. Bref, beaucoup de sujets d’actualité…
    L’auteur manie aussi l’humour et quelques fois la tendresse, mais pas assez à mon goût

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  • Alors qu’il assiste aux obsèques du père de son meilleur ami, Slimane regrette de ne plus être allé rendre visite à sa propre mère depuis huit mois.

    Il lui faut bien reconnaître qu’à cinquante ans passés, il ne supportait plus les jérémiades, les reproches, les plaintes de celle-ci. Mais...
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    Alors qu’il assiste aux obsèques du père de son meilleur ami, Slimane regrette de ne plus être allé rendre visite à sa propre mère depuis huit mois.

    Il lui faut bien reconnaître qu’à cinquante ans passés, il ne supportait plus les jérémiades, les reproches, les plaintes de celle-ci. Mais taraudé par la crainte qu’elle puisse bientôt quitter ce monde, il décide de renouer avec elle, et du même coup avec ses frères et soeurs.

    Ce ne sera pas chose aisée, sa mère étant particulièrement aguerrie au chantage affectif et se plaignant de douleurs physiques invalidantes.

    Mais Slimane, qui n’a plus de travail, deux fils adolescents et une épouse qui met sur pause leur vie commune pour se donner le temps de la réflexion quant à l’avenir de leur couple, tiendra bon.

    Ce que j’ai aimé dans ce roman : les portraits des membres de la famille, les relations entre eux, leur mode de fonctionnement qui diffère de celui de la famille française lambda, l’évolution de la mère et l’ajustement que ses enfants sont obligés de faire pour la comprendre et accepter son changement, son envie de profiter un peu de la vie maintenant.

    Un bon moment de lecture.

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  • Si cette mère kabyle n'était qu'un personnage de fiction, on pourrait certainement rire de la caricature que nous en offre Magyd Cherfi. La comédie de cette « tribu rebeu » de cinq enfants, menée d'une main de fer par un père violent et une mère illettrée et irascible serait alors un vrai moment...
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    Si cette mère kabyle n'était qu'un personnage de fiction, on pourrait certainement rire de la caricature que nous en offre Magyd Cherfi. La comédie de cette « tribu rebeu » de cinq enfants, menée d'une main de fer par un père violent et une mère illettrée et irascible serait alors un vrai moment de plaisir.

    Mais les adultes qui se sont construits dans le sillage d'une « mère fouettarde et castratrice » n'ont rien d'équilibré et ce n'est pas la maladie de cette femme, devenue veuve, qui leur permettra de faire la paix avec une enfance marqué par le manque d'amour.

    Slimane, l'un des 3 fils, cuisinier au chômage, est le narrateur de ce roman qui, en décidant de faire soigner sa mère handicapée, tente de créer des liens qui n'ont jamais existé, au sein de cette famille déchirée par la haine.

    Si tout n'est que plainte, reproche ou sentence dans la bouche de sa mère, la surprise de sa guérison pourrait bien redonner un semblant de normalité à cette fratrie qui a reproduit, chacun à sa façon, le traumatisme d'une éducation de frustration.

    Magyd Cherfi ne manque pas d'humour pour nous immerger dans le noyau incandescent de cette famille Kaoui aux répliques drôles et acerbes.

    Au-delà de la comédie familiale, ce roman nous parle de cette première génération d'immigrés d'Afrique du Nord venus travailler en France et dont les enfants ont tout fait pour s'intégrer à leur nouveau pays. Avec les générations suivantes, on voit apparaître ce que l'auteur appelle « la tectonique des plaques identitaires » générée par une assimilation plus ou moins bien réussie de croyances et de cultures différentes.

    Un premier roman entre amertume et humour qui nous interpelle sur les conséquences d'un vécu familial déséquilibré et laisse entrevoir la lueur d'une résilience rendue possible avec le temps.

    Pourquoi pas, en tout cas le propos ne peut pas laisser indifférent et cette lecture en est d'autant plus intéressante.

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  • C'est un joli texte sur la relation mère-fils mais également sur le désir d'émancipation d'une femme, avec tout ce que cela comporte de défis vis à vis de la société mais également de sa propre famille. Comment se libère-t-on du poids des traditions et des douleurs du passé ? Est-ce que posséder...
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    C'est un joli texte sur la relation mère-fils mais également sur le désir d'émancipation d'une femme, avec tout ce que cela comporte de défis vis à vis de la société mais également de sa propre famille. Comment se libère-t-on du poids des traditions et des douleurs du passé ? Est-ce que posséder veut dire aimer ?
    Famille kabyle, père violent, illetrisme, manque d'amour dans l'enfance et Flaubert ...
    Une belle réussite pour un 1er roman.

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  • C’est d’une plume tendre, dure et piquée d’humour que nous livre ici Magyd Cherfi sa première fiction qui traite du sujet de l’identité quand on est issu de l’immigration et trace un portrait d’une mère maghrébine, toute puissante, abusive, voire castratrice. Il y développe aussi la question...
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    C’est d’une plume tendre, dure et piquée d’humour que nous livre ici Magyd Cherfi sa première fiction qui traite du sujet de l’identité quand on est issu de l’immigration et trace un portrait d’une mère maghrébine, toute puissante, abusive, voire castratrice. Il y développe aussi la question du féminisme sous l’angle novateur de l’ émancipation tardive et libératrice d’une mère kabyle sacrificielle et possessive. Cette remarquable histoire peut ,bien évidemment , être celle de n’importe quelle famille toutes origines confondues.
    C’est lors de l’enterrement du père de son meilleur ami, en écoutant sa veuve s’épancher sur l’ingratitude de son défunt mari à son égard, sur ce qu’elle a vécu auprès de son bourreau de mari , que Slimane comprend qu’il est temps de faire enfin la paix avec sa mère et d’être à ses côtés pour ce qui lui reste à vivre, afin qu’aucun remord ne lui torpille sa vie. Il ne peut laisser son orgueil boursoufflé de bêtise empoisonner le reste de sa vie non plus. A cinquante ans, il se pense assez sage pour pouvoir accepter de ne pas lui faire entendre raison et de se faire pilonner comme aux plus beaux jours de son adolescence. N’est-il pas capable de reconnaître que quelque chose le lie à elle de plus fort que ses tombereaux d’insultes ? Il tente également de reprendre contact avec ses frères et sœurs, ces étrangers perdus de vue au fil des ans, afin que tout comme lui, ils accompagnent leur mère pour ses dernières années. Dès la première visite, après huit mois de bouderie, il retrouve une vieille femme aux prises avec ses rhumatismes et ses douleurs diverses qui ne lui laissent aucun répit et là encore, il hésite entre peine et méfiance. Rompu au chantage affectif il est incompris de ses fils quand au téléphone il prend de la distance avec le flot de plaintes douloureuses de cette mère qui les essore et les use.
    « J’ai écouté en me demandant si quoi que ce soit qui vous lie par le sang valait d’être vécu. » p 98
    « Sur le retour, me suis maudit d’être né, j’ai pensé à tous ces frères et ces sœurs morts en couche et me suis dit - veinards ! » p 98
    « Moi maman, je l’avais toujours embrassée, par défi la plupart du temps, comme pour lui arracher des sentiments qu’elle me refusait. »p 113
    Invité chez sa sœur, Soraya, Slimane pose un regard lucide et désenchanté dont découle une profonde réflexion sur la vie de cette dernière, qui adolescente, se rêvait coiffeuse pour finir esclave de son mari et de ses enfants, à l’image de leur mère. Il se met à haïr leurs racines qui décident du destin des femmes, tableau d’un moyen âge à rallonge.
    « Chez Soraya aussi, c’était la traque, tous ces appels, une meute à ses trousses qui essoufflait son cœur, ça m’a laissé muet » p 136
    « J’oubliais que maman attendait ça, l’impair, pour lancer son attaque , se sentir vivre, parce que l’adversité provoque cette sensation. » p 137
    La fratrie tombe dans un abîme d’incompréhension quand , cette mère percluse de douleurs autant qu’enfermée dans ses rancœurs, après une intervention chirurgicale qui la soulage et du même coup soulage sa conscience , casse les codes et enfin se libère. Hafida, rencontrée au centre de réadaptation gériatrique fait entrer dans la famille un vent d’émancipation qui sidère et encourage la mère et les filles à ne plus avoir peur et à redresser la tête.
    « Les filles sont restées sans voix, sidérées que cette Hafida puisse prendre les trois frères d’une main et de l’autre leur donner la fessée, oui, sidérées qu’on puisse avoir l’apparence d’une dévergondée et les tripes d’un cascadeur. » p 240
    « Nous les garçons, on s’est sentis si riquiquis qu’on pouvait rentrer dans nos poches sans se plier. » p 240
    Je me suis véritablement sentie happée par ce roman , lu d’une seule traite, tellement bien écrit, qui nous fait passer du sourire aux larmes. On y rencontre un homme, la cinquantenaire, plein de rancœur envers cette mère avec qui il va tenter de retisser un lien inédit qui le conduira de surprises en surprises jusqu’à se découvrir lui-même.
    Nous avons ici le roman plein d’humanité qui nous livre un portrait de femme explosif doublé d’une déclaration d’amour maquillée en bras de fer.
    Je recommande vivement ce livre où chacun , invariablement pourra s’y retrouver.

    Lu dans le cadre du « Coup de cœur des lectrices ». Je remercie Version Femina ainsi que les Editions Acte Sud

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  • Après huit mois de « bouderie », Slimane veut retisser un lien avec sa mère, il est temps de la retrouver, de faire la paix avec elle pour partager ce qui lui reste à vivre sans remords.
    Une langue parlée, directe, crue, tendre et poétique. Une famille kabyle déchirée et au milieu une mère...
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    Après huit mois de « bouderie », Slimane veut retisser un lien avec sa mère, il est temps de la retrouver, de faire la paix avec elle pour partager ce qui lui reste à vivre sans remords.
    Une langue parlée, directe, crue, tendre et poétique. Une famille kabyle déchirée et au milieu une mère possessive, injuste et ingrate qui décide de s'émanciper, de s'extirper du naufrage de la vieillesse et de profiter des dernières années de sa vie pour devenir une femme libre de ses faits et gestes.
    Un récit sur l'identité à travers le portrait décapant de cette mère qui a tout sacrifié à sa famille. Un roman intime et féministe, un bel hommage, une déclaration d'amour.

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  • Dans La vie de ma mère, Magyd Cherfi, ex-chanteur de Zebda, raconte l’émancipation d’une femme de quatre-vingt ans et la reconquête d’un amour parental, trop malmené précédemment. C’est enlevé, savoureux et caustique, et parfaitement réussi !

    Huit mois que ce fils, cuisinier au chômage,...
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    Dans La vie de ma mère, Magyd Cherfi, ex-chanteur de Zebda, raconte l’émancipation d’une femme de quatre-vingt ans et la reconquête d’un amour parental, trop malmené précédemment. C’est enlevé, savoureux et caustique, et parfaitement réussi !

    Huit mois que ce fils, cuisinier au chômage, Slimane Kaoui, nouvellement célibataire, n’a pas vu sa mère ! Après un éloignement de sa femme, il héberge ses deux grands fils de temps en temps, Les paroles aigries entre le fils et la mère ont laissés des rancœurs qui ont poussé chacun à prendre ses distances.

    Il faut dire que la fameuse mère a de la ressource : ses mots sont des balles qu’elle envoie pour blesser afin d’éviter d’être atteinte par ceux des autres.

    En s’associant avec un ami, dont sa famille lui reproche d’être juif, il a ouvert le premier Food Truck qui a vulgarisé une cuisine issue de ses deux origines comme cet hamburger aux épices du soleil, sorte d’Hallal Burger, comme le suggère la couverture. Une façon de présenter sa préférence qui a fondé tout son engagement, sa vie durant : être français avant d’être Kabyle.

    Tendre et drôle
    La vie de ma mère est le cheminement d’un fils et de sa mère pour qu’ils s’apprivoisent, se détestent et se redécouvrent afin de permettre à la sincérité de pousser les mots de la tendresse au bord des lèvres. Mais, c’est aussi le récit du chemin que mène une femme, dans les dernières années de sa vie, pour trouver sa liberté et pour développer son libre arbitre afin de l’imposer à ses enfants.

    Magyd Cherfi introduit dans le récit de son narrateur suffisamment de truculences, de traits d’humour et de traits acerbes pour que ce duo prennent vie et nous retiennent dans leurs récits. Évidemment, ce narrateur ressemble un peu à son créateur lui-même : la soixantaine bien sonnée, l’embonpoint bien installé et le drapeau français en étendard.

    Magyd Cherfi, après avoir poursuivi une nouvelle carrière après le groupe Zebda autour du groupe Toulouse Contour, se consacre aussi à l’écriture. Ses premiers écrits sont des nouvelles. Le troisième Ma part de gaulois bénéfici d’un accueil remarqué du public et des critiques puisqu’il figure dans la première sélection du Goncourt 2016. Son adaptation cinématographique sortira en fin janvier de cette année.

    En conclusion,
    Dans la description des situations vécues, observées et décryptées, les personnages deviennent vivants et terriblement sympathiques. Ces boomers français aux prises avec tous les tiraillements culturels, politiques et sociaux subis sont très intelligemment décrits. Les portraits des frères et sœurs s’entrechoquent dans ce microcosme intime. Associant tirades acides et humour, on frise le burlesque. Les chapitres courts s’enchaînent. Et, le temps passe agréablement !

    Chronique illustrée ici
    https://vagabondageautourdesoi.com/2024/01/10/magyd-cherfi-la-vie-de-ma-mere/

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