Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

La vérité sur Raymond Roussel ; comment j'ai écrit certains de mes livres

Couverture du livre « La vérité sur Raymond Roussel ; comment j'ai écrit certains de mes livres » de Nicolas Bouyss et Raymond Roussel aux éditions D-fiction
Résumé:

Publié d'abord sur le site D-Fiction en 2011 dans le cadre d'un cycle intitulé L'Eté Roussel, La Vérité sur Raymond Roussel est en quelque sorte exemplaire du projet de la collection Body Double. Usant de toutes les ressources propres au décalage résultant de l'import de la biographie d'un homme... Voir plus

Publié d'abord sur le site D-Fiction en 2011 dans le cadre d'un cycle intitulé L'Eté Roussel, La Vérité sur Raymond Roussel est en quelque sorte exemplaire du projet de la collection Body Double. Usant de toutes les ressources propres au décalage résultant de l'import de la biographie d'un homme d'un temps X (Raymond Roussel et la Belle Époque) à un temps Y (la nôtre, avec ses procédés domestiques de création numérique), il en résulte tout un réseau de correspondances et d'échos permettant un double éclairage : celui de notre époque par l'itinéraire de Raymond Roussel, celui de l'oeuvre et de la vie de Roussel par notre époque. Ce chiasme n'est pas sans parenté avec la leçon de Borges, qui dans Pierre Ménard, auteur du Quichotte, démontrait qu'un même texte, écrit deux fois à trois siècles de distance l'un de l'autre, changeait non seulement de signification mais s'enrichissait. De fait, Nicolas Bouyssi réalise ici dans l'ordre de la donnée biographique ce que Borges a fait dans l'ordre de la donnée textuelle.
Comment j'ai écrit certains de mes livres est sans doute l'un des textes les plus désespérés de la littérature : celui d'un homme contraint de s'expliquer sur ses livres et son écriture, faute d'avoir été compris. Il participe en cela d'une tradition très vaste, celle des arts poétiques - du moins d'une partie de ceux-ci -, où l'on donne les clefs - les codes - de la réalisation d'un grand oeuvre. Or, la différence avec les autres, c'est d'une part que s'y trouvent révélés les procédés de livres existants -, et non pas seulement d'une écriture pour faire des livres qui n'existent pas encore, même si l'on peut évidemment, comme Rousel l'indique dès le début, se saisir de ces procédés et les appliquer - et d'autre part, qu'il ne s'agit pas de pédagogie mais de plaidoirie : Roussel plaide pour l'existence de ses livres, d'une toute autre manière mais dans une même logique qu'Antonin Artaud qui, dans sa correspondance avec Jacques Rivière dix ans plus tôt (Comment j'ai écrit certains de mes livres est publié en 1935 à titre posthume), « propose malgré tout ces poèmes à l'existence ». Chez les deux, la langue - son fonctionnement, sa pratique - entraine un itinéraire de vie, une manière d'exister.

Donner votre avis

Récemment sur lecteurs.com