Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Il n'est pire aveugle

Couverture du livre « Il n'est pire aveugle » de John Boyne aux éditions Lattes
  • Date de parution :
  • Editeur : Lattes
  • EAN : 9782709665391
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Propulsé dans la prêtrise par une tragédie familiale, Odran Yates est empli d'espoir et d'ambition. Lorsqu'il arrive au séminaire de Clonliffe dans les années 1970, les prêtres sont très respectés en Irlande, et Odran pense qu'il va consacrer sa vie au « bien ».
Quarante ans plus tard, la... Voir plus

Propulsé dans la prêtrise par une tragédie familiale, Odran Yates est empli d'espoir et d'ambition. Lorsqu'il arrive au séminaire de Clonliffe dans les années 1970, les prêtres sont très respectés en Irlande, et Odran pense qu'il va consacrer sa vie au « bien ».
Quarante ans plus tard, la dévotion d'Odran est rattrapée par des révélations qui ébranlent la foi du peuple irlandais. Il voit ses amis jugés, ses collègues emprisonnés, la vie de jeunes paroissiens détruite, et angoisse à l'idée de s'aventurer dehors par crainte des regards désapprobateurs et des insultes.
Mais quand un drame rouvre les blessures de son passé, il est forcé d'affronter les démons qui ravagent l'Église, et d'interroger sa propre complicité.

Roman aussi intime qu'universel, Il n'est pire aveugle évoque les histoires que nous nous racontons pour être en paix avec nous-mêmes. Il confirme que Boyne est l'un des plus grands portraitistes de sa génération.

Traduit de l'anglais (Irlande) par Sophie Aslanides « Un roman cinglant qui n'est pas un procès contre l'Eglise catholique irlandaise, mais qui décrit le processus de la complicité. » Télérama « Une colère contre l'Eglise irlandaise » Lire / Le magazine littéraire « Avec une construction habile et des personnages subtils, l'auteur irlandais de L'Audacieux M. Swift s'attaque au poids des secrets dans l'Eglise » Version Femina « Un roman vertigineux, construit comme un kaléidoscope, qui raconte les mécanismes par lesquels un pouvoir, une société ou des individus apprennent à détourner le regard de ce qu'ils ne veulent pas voir. » Femme Actuelle Senior « Attention chef-d'oeuvre ! » Le Républiquain « Un livre formidable qui ne laisse aucun goût amer car pour celui qui ouvrira les yeux la rédemption sera possible. » France Culture

Donner votre avis

Avis (8)

  • Un choc que ces 400 pages rédigées par John Boyne, irlandais contemporain dont je découvre la plume.. mais ne vais pas tarder à aller voir d'autres récits.
    L’Irlande éternelle avec ses pubs, ses prairies, ses plages et la pluie .. mais surtout sa religion, le catholicisme qui règne en maître...
    Voir plus

    Un choc que ces 400 pages rédigées par John Boyne, irlandais contemporain dont je découvre la plume.. mais ne vais pas tarder à aller voir d'autres récits.
    L’Irlande éternelle avec ses pubs, ses prairies, ses plages et la pluie .. mais surtout sa religion, le catholicisme qui règne en maître chez eux, depuis Saint Patrick. Des prêtres, formés dans les années 70, donc nés vers 1950, juste après la guerre, au sein de familles plutôt nombreuses qui s’enorgueillissaient plutôt d'avoir un prêtre et une nonne au moins.
    C'est le cas de la famille Yates, ébranlée par la mort simultanée du père et du petit dernier. La mère déclare que son fils Odran a la foi et deviendra prêtre, formé dans un séminaire dès l'age de 17 ans.
    Il y fait ses classes en compagnie de Tom Cardle, forcé de s'engager dans cette voie comme tant d'autres, vers une vie qu'ils n'ont pas choisie en toute connaissance de cause.
    Ce livre est lourd, parfois choquant, il nous secoue des pieds à la tête, nous fait réfléchir aux révélations sur les prêtres pédophiles en France, à cet engrenage explicité à longueur d'enquêtes : pourquoi ? Comment ? Qui savait ? Qui a caché et quoi ? Le mille feuille des responsables pas coupables monte en épaisseur, jusqu'où ?
    La structure du livre, dans le désordre selon le narrateur, nous aide à construire les quarante années de son engagement, les questionnements, le peu de réponses apportées à ses questions non formulées , les rebondissements dont l'un particulièrement étonnant met le doute sur un des grands papes du XX eme siècle.
    Parce que je connais quelqu'un qui a subi cette violence ultime, que j'en connais les répercussions psychologiques et physiques, ce livre était une nécessité. Comme d'habitude le roman dit fictionnel apporte ses réponses personnelles et nous aide à avancer vers l'humanité. Enfin espérons le.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Lors de mon voyage littéraire en Irlande cet été, j'ai découvert John Boyne avec Les fureurs invisibles du coeur que j'avais adoré. C'est donc avec un immense plaisir que je me suis plongée dans le dernier roman de cet auteur : Il n'est pire aveugle.

    Lors de mes précédentes lectures, j'ai pu...
    Voir plus

    Lors de mon voyage littéraire en Irlande cet été, j'ai découvert John Boyne avec Les fureurs invisibles du coeur que j'avais adoré. C'est donc avec un immense plaisir que je me suis plongée dans le dernier roman de cet auteur : Il n'est pire aveugle.

    Lors de mes précédentes lectures, j'ai pu me rendre compte que la religion est omniprésente. Elle dicte la vie des gens. Elle est leur quotidien. Les prêtres et les membres du clergé sont des personnes très importantes et très respectées.

    Jusqu'où va aller cette vénération ? Jusqu'à quand ? La considération de la population envers les prêtres s'étiole laissant place à la colère et à l'incompréhension au file des années.

    Odran Yates est prêtre, c'est le narrateur de l'histoire. Lorsqu'il rentre au séminaire, il a la foi, une foi inébranlable. Il va faire le bien autour de lui. Il le veut. Tout à son innocence il termine ses études. C'est ce qui l'anime, le rend heureux. Il est fière de sa fonction et de ce qu'il donne aux gens. Quarante ans plus tard, ses croyances sont ébranlées par la découverte de lourds secrets dévoilés.

    Ce roman parle de religion. Du catholicisme et des scandales donc les prêtres ont fait et font encore l'objet aujourd'hui. La pédophilie, ce crime, cet acte qui est caché, voilé lorsqu'il s'agit d'hommes d'église.

    Un récit aussi tragique que profond, dont le thème de la pédophilie est traitée avec brio. Nous sommes pas dans le pathos, nous sommes dans les faits. Les scandales à répétitions, la méfiance des gens, les vies détruites. C'est fort et puissant. Un roman qui marque.

    J'ai aimé retrouver la plume de John Boyne. Sa façon de dépeindre ses personnages, leur psychologie analysée et décrite finement, leur traits de caractères, rien n'est omis. Il les fait vivre comme un marionnettiste donne vie sa ses poupées de chiffon. Et la magie a opéré sur moi comme la dernière fois.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • L’Irlande, ses vertes prairies, ses moutons, ses landes où l’on récolte la tourbe, ses légendes, sa musique, ses danses, ses pubs, sa Guinness et…le poids de l’Eglise catholique sur les Irlandais pendant des siècles, surtout les femmes et les enfants.

    Odran Yates est devenu prêtre car, suite...
    Voir plus

    L’Irlande, ses vertes prairies, ses moutons, ses landes où l’on récolte la tourbe, ses légendes, sa musique, ses danses, ses pubs, sa Guinness et…le poids de l’Eglise catholique sur les Irlandais pendant des siècles, surtout les femmes et les enfants.

    Odran Yates est devenu prêtre car, suite au décès de son père et de son petit frère, sa mère a eu un soir « l’illumination » que son fils avait la vocation. Odran n’a jamais remis en question la décision de sa mère et a toujours semblé avoir la foi et l’ambition de s’élever dans la prêtrise.

    Quand en 2012 s’ouvrent à Dublin les premiers procès pour pédophilie à l’encontre d’ecclésiastiques, notamment celui de son ami de plus de 30 ans, Odran Yates n’a pas d’autre choix que d’ouvrir les yeux et de reconnaître qu’il a souvent détourné le regard, ne pouvant affronter ce qu’il pressentait.

    John Boyne, comme à son habitude, un portrait sans complaisance de son pays natal.

    Les agissements de l’Eglise catholique sont révélés, jusqu’au plus au sommet de sa hiérarchie. Le changement d’état d’esprit des Irlandais face à cette institution qui a, pendant des siècles, pesé sur leurs vies est particulièrement bien décrit.

    « Il n’est pire aveugle » est un grand roman. Son titre original « A history of loneliness » (une histoire de solitude) reflète mieux ce que nombre de jeunes hommes ont affronté, obligés d’entrer dans la prêtrise par le poids de leurs familles. Et également ce qu’ont vécu, de façon terrible, les victimes des actes de prêtres pédophiles.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Il n’est pire aveugle de John Boyne
    traduit par Sophie Aslanides
    C’est à travers les yeux d’un personnage attachant mais parfois révoltant que John Boyne nous fait traverser les années pour arriver aux années du scandale de la pédophilie au sein de l’église.
    C’est une révélation de sa mère...
    Voir plus

    Il n’est pire aveugle de John Boyne
    traduit par Sophie Aslanides
    C’est à travers les yeux d’un personnage attachant mais parfois révoltant que John Boyne nous fait traverser les années pour arriver aux années du scandale de la pédophilie au sein de l’église.
    C’est une révélation de sa mère qui a amené Odran Yates à devenir prêtre. Il a grandi en Irlande, dans un milieu très religieux. Odran Yates doit remplacer un prêtre de manière assez précipité. Ce prêtre, il le connaît, c’est Tom, ils ont partagé une chambre à l’époque où ils entraient au séminaire en 1973.
    Si le personnage principal est attachant, il est souvent innocent de manière très déconcertante… naïf voir aveugle face aux horreurs qui se déroulent atour de lui.
    Alors que sa vie était assez tranquille en tant que prêtre respecté après les drames familiaux qui ont marqué son enfance, en 2006, son monde est chamboulé et il se retrouve au cœur des scandales de l’Eglise, comme spectateurs mais aussi complices aux yeux de tous. Les regards à son égard deviennent suspicieux et sa hiérarchie lui demande de sauver la face.S'il n'est pas mis en cause, il fait face à la méfiance, la réticence et même la violence des autres
    Si j’ai eu du mal avec les sauts dans le temps irréguliers au début, cette construction éclatée rythmait parfaitement le livre en aérant l’histoire et en lui donnant du relief en passant de la vie personnelle à la vie professionnelle d' Odran Yates.
    C’est avec pudeur et finesse que John Boyne nous parle d’un sujet très difficile en donnant vie à un personnage qui permet de vivre la tragédie de l’intérieur sur ces drames qui ont eu une ampleur internationale.
    Une lecture parfois éprouvante, révoltante, marquante. Cela a été un plaisir de retrouver la plume de John Boyne.

    “Et alors que je recherchais des responsabilités, je savais qu’au fond de moi s’agitaient des ombres sur ma propre complicité, car j’avais vu des choses, j’avais eu des soupçons et je m’étais détourné, sans agir.”

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Une pure merveille pour ce livre magistral écrit par un auteur à la plume remarquable.
    Autour d'une histoire puissante sur le thème de la pédophilie dans l'église irlandaise, on suit le parcours du jeune Odran Yates, son enfance, mais surtout son entrée au séminaire en 1973 à 17 ans un peu...
    Voir plus

    Une pure merveille pour ce livre magistral écrit par un auteur à la plume remarquable.
    Autour d'une histoire puissante sur le thème de la pédophilie dans l'église irlandaise, on suit le parcours du jeune Odran Yates, son enfance, mais surtout son entrée au séminaire en 1973 à 17 ans un peu forcé par une mère croyante, et tout son parcours jusqu'à nos jours. Un drame familial surgit dans l'enfance n'est pas étranger à ce choix de vie et c'est aussi un moment fort du livre.
    Le roman est construit entre le présent et le passé, sans lien chronologique direct entre les chapitres, mais ces allers-retours ne perturbent pas la lecture et amènent une progression narrative de plus en plus dense jusqu'à cramponner le lecteur.

    Si le thème de la pédophilie dans l'église est prégnant, ce livre nous montre aussi comment une institution respectée s'est délitée à force des scandales, au point de susciter la méfiance et parfois la haine. Autour de cela on trouve l'attitude de l'église, tantôt passive, tantôt complice, le cri des victimes, les tragédies qui en découlent, l'opprobre jetée sur tous ceux qui ont une vraie vocation pour se mettre au service des autres. Et puis il y a le silence, le fait de n'avoir rien vu ou avoir feint de ne pas voir, la place de la culpabilité.

    C'est un livre dur mais qui fait aussi du bien, qui permet de comprendre davantage certaines choses. Un livre utile et un si beau moment de lecture.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Il n'est pire aveugle reprend l'un des thèmes essentiels de Les fureurs invisibles du coeur qu'il met cette fois au centre de son récit, ceux du rôle et de l'Importance de l'Eglise au sein de cette Irlande de la seconde moitié du XXe siècle et du début du XXIe.

    Quand je disais que John Boyne...
    Voir plus

    Il n'est pire aveugle reprend l'un des thèmes essentiels de Les fureurs invisibles du coeur qu'il met cette fois au centre de son récit, ceux du rôle et de l'Importance de l'Eglise au sein de cette Irlande de la seconde moitié du XXe siècle et du début du XXIe.

    Quand je disais que John Boyne avait choisi de mettre l'Eglise au plein coeur de son récit, je n'exagère pas: en effet, nous allons découvrir cette vie à partir du point de vue d'Odran Yates, prêtre de l'église catholique. Si la religion ce n'est pas forcément votre tasse de thé, aucune crainte, ce récit n'a rien d'ennuyeux. Et ce n'est surement pas ce roman-là qui se fendra d'un prosélytisme mal placé. L'auteur commence donc par dresser le portrait de la famille Yates, dont l'histoire recèle plus que sa part de drames et les raisons de l'engagement ecclésiastique du narrateur. C'est l'occasion d'avoir un aperçu de ce pays très conservateur ou l'institution religieuse, et ses représentants, étaient le guide spirituel ultime dans l'établissement et le respect de ses valeurs et de ses moeurs. A cette époque-là, et jusqu'à très tard après, ce n'est pas le psychologue que les familles croyantes allaient consulter en cas de conflit avec leur descendance, le prêtre de sa paroisse était la personne naturellement indiquée pour remettre les enfants dans le droit chemin. Forcément, oui, puisqu'ils sont symboliquement la main de Dieu, l'autorité suprême, ces représentants sur Terre sont aussi droits que lui (ou pas).

    C'est aussi l'occasion de découvrir de l'intérieur cette institution, somme toute très repliée sur elle-même, peu ouverte à la critique et à la remise en cause et ainsi très opaque. D'ailleurs, à un moment donné, quelqu'un dresse une comparaison avec le fonctionnement d'un système mafieux. C'est le chemin de vie d'un homme depuis le séminaire jusqu'à retraite, son cheminement intérieur, qui sans jamais remettre sa foi en cause, apprendra à considérer l'institution qu'il est censé servir sous un autre angle. Pour qui a lu Les fureurs invisibles du coeur, on se doute forcément que l'Eglise va en prendre pour son grade. Et c'est par l'expérience personnelle de Odran, ce témoin de l'intérieur privilégié, totalement naïf et influençable, qui n'a pas eu le temps de vivre vraiment avant de prendre une décision aussi importante que celle de sa profession de foi, que le lecteur va découvrir la vie d'un prêtre irlandais d'une part, les dessous cachés de l'une des religions monothéiste les plus influentes.

    Il faut s'y faire: la chronologie vole en éclat, la vie de est déstructurée. John Boyne alterne entre chapitres de sa vie, entre ceux marqués par le XXIe et ceux qui retournent dans le passé plus ou moins éloigné du XXe. Comme si la naïveté de cet Odran du passé entrait en dissonance avec le désillusionnement et la culpabilité de l'homme avisé, bien contre son gré, qu'il est devenu. C'est un récit passionnant, on pressent ce que l'auteur prend soin de nous cacher jusqu'au dernier moment, que les nuages et l'orage s'avancer, alors même que le Odran des jeunes années évoque l'un de ses voyages en train ou les gens se battaient presque pour être celui qui aurait l'honneur d'aider le jeune prêtre. La famille Yates est l'une de ces familles pleine de drames, ai-je dit plus haut, Odran les ressent avec la résignation de celui qui a renoncé à tout, mais comme ceux aussi qui ont été incapable de voir: il n'y a pas pire aveugle.

    Le style de John Boyne n'a décidément pas fini de me tenir en haleine, il est de ceux qui savent appuyer là ou ça fait mal sous le prétexte de la fiction, il ne cesse ici encore de démontrer à quel point les Irlandais ont pu pâtir d'une institution profondément hypocrite, dont les valeurs apparentes d'honnêteté et de probité ne sont que feux de paille, qui cachent mensonges et vices. C'est ce qui m'avait marqué dans Les fureurs invisibles du coeur, cette injustice aigue qui nait de l'omnipotence de certains, cachés sous la fine mais solide couche d'hypocrisie, à juger et condamner selon des valeurs, qu'eux-mêmes ne savent pas respecter.


    John Boyne nous gâte d'une histoire toute personnelle, qui possède une résonance plus universelle, à travers de laquelle on observe l'Irlande changer et s'émanciper d'une tutelle religieuse pernicieuse. Sur de nombreux points, la France a eu la même évolution, même si à mon sens ce fut un peu plus rapide. N'ayant lu pour l'instant que les deux romans cités, je peux affirmer que ces deux fictions se complètent assez bien et que ce récit-là Il n'est pire aveugle va en prolongement de Les fureurs invisibles du coeur . Je viens de voir que le 31 mars dernier est sorti en livre de poche L'audacieux Monsieur Swift, qui encore une fois me tente beaucoup. John Boyne est décidément pour moi un auteur à lire et à suivre !

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Odran Yates est encore un enfant lorsque sa mère lui déclare qu’il a la vocation. Respect filial ou réalité, Odran va consacrer sa vie à Dieu et devenir prêtre. Du séminaire aux allées du Vatican, il aboutira à Terenure College. Lieu dont on vient de lui demander de partir après vingt-sept ans...
    Voir plus

    Odran Yates est encore un enfant lorsque sa mère lui déclare qu’il a la vocation. Respect filial ou réalité, Odran va consacrer sa vie à Dieu et devenir prêtre. Du séminaire aux allées du Vatican, il aboutira à Terenure College. Lieu dont on vient de lui demander de partir après vingt-sept ans de carrière pour aller remplacer Tom Cardle dans la paroisse où il officiait. Tom Cardle qui est une nouvelle fois déplacé. Tom Cardle, ancien condisciple d’Odran au séminaire et avec qui il est resté ami.

    Si la carrière d’Odran s’est ouverte sous les meilleurs auspices, à une époque où l’église Irlandaise était une institution respectée, au fil des années elle a perdu bien de son aura.

    A mesure que sortent les affaires d’abus, c’est toute l’institution et son fonctionnement qui sont remis en cause et les interrogations s’insinuent dans l’esprit d’Odran. A-t-il été volontairement aveugle ? Savait-il ce qui se passait et a-t-il refoulé cela au fond de son inconscient pour ne pas mettre en péril ses croyances ou par fidélité à une institution à l’intérieur de laquelle il s’est toujours senti protégé ?

    Décidément, John Boyne est un auteur qui surprend à chaque fois. Après les magnifiques Les fureurs invisibles du cœur et L’audacieux Monsieur Swift, il nous entraîne dans les arcanes d’une Église entachée par les scandales dans les pas d’un homme qui doit affronter sa propre culpabilité.

    Arrivé à la prêtrise à la suite d’un drame familial qui a irrémédiablement changé sa vie, Odran ouvre peu à peu les yeux sur d’autres drames dont un qui le touche de près et pour lequel il n’avait pourtant rien vu.

    Alternant passé et présent, le roman revient sur les traces d’Odran et sur son histoire intimement liée à celle de l’église et de son pays. Habitué à obéir (à sa mère, à ses professeurs, à ses supérieurs), Odran se rend compte petit à petit qu’il a mis de côté son esprit critique et d’analyse, prenant pour argent comptant ce qu’on lui dit et ignorant ce qu’il ne voulait pas voir et qui touchait sa propre famille de près.

    Ce roman tout en nuances et en sensibilité met en scène un personnage terriblement humain qui illustre magistralement tout ce qu’on ne veut pas voir, tout ce qu’on se cache à soi-même. C’est encore une fois brillamment juste.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Toujours profond et pertinent cet écrivain irlandais ! Une fois encore il fait mouche en s'attaquant aux collèges irlandais et leur gestion hasardeuse, cruelle, mafieuse et douteuse par l'Eglise catholique, celle-là mise à l'index pour ses pratiques criminelles auprès des jeunes gens. Mais Boyne...
    Voir plus

    Toujours profond et pertinent cet écrivain irlandais ! Une fois encore il fait mouche en s'attaquant aux collèges irlandais et leur gestion hasardeuse, cruelle, mafieuse et douteuse par l'Eglise catholique, celle-là mise à l'index pour ses pratiques criminelles auprès des jeunes gens. Mais Boyne en fin observateur va loin, très loin pour tenter de réhabiliter les milliers de victimes de prêtres monstrueux qui ont sévi pendant des décades car Boyne dépeint avec justesse le cas de conscience de ceux qui savaient et qui couvraient, de ceux qui ne savaient pas et deviennent aussi victimes que les pauvres victimes elles-mêmes et il s'attache aussi à démontrer comment, au nom du pouvoir, de la politique et de l'argent, les hauts-placés de l'Eglise dissimulent depuis trop de temps des pratiques inacceptables. Un roman fort en rebondissements, qui interroge tout du long les consciences, nos consciences. A lire, comme une urgence, au nom d'une certaine forme de justice. CM

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)

Donnez votre avis sur ce livre

Pour donner votre avis vous devez vous identifier, ou vous inscrire si vous n'avez pas encore de compte.

Récemment sur lecteurs.com