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Dans cet ouvrage, Étienne Helmer montre comment l'épicurisme peut être lu comme une pensée de l'économie et souligne en particulier son apport à l'idée de décroissance.
Si la science économique était inconnue de l'Antiquité, les philosophes ne s'en préoccupaient pas moins d'économie. Mais contrairement à la plupart des économistes actuels, ils n'abordaient pas celle-ci à travers des systèmes de lois et de calculs dominés par une froide rationalité. Pour les anciens l'économie était plutôt le lieu d'un questionnement sur la meilleure façon de satisfaire nos besoins et nos désirs. Ils en vinrent donc à s'interroger sur la nature de l'homme, sur sa place dans le cosmos, sur la nature du bonheur et du bien.
Parmi ces philosophes, Épicure occupe une place de choix. On a surtout conservé de lui un adjectif : « épicurien », dont le sens est cependant aux antipodes de sa philosophie. Pour Épicure le plaisir est effectivement le « souverain bien ». Mais il ne se fait pas pour autant l'avocat de l'excès et de l'assouvissement de tous nos désirs. Bien au contraire : à ses yeux, ce n'est que par leur maîtrise et leur limitation raisonnable - idées qui sont au coeur de la notion d'abondance frugale chère à la décroissance - que chacun pourra vivre « tel un dieu parmi les hommes ».
Et si Épicure, loin d'être « épicurien », était plutôt l'un des ancêtres de la décroissance ?
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