Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

En éclaireur

Couverture du livre « En éclaireur » de Yoko Tawada aux éditions Verdier
  • Date de parution :
  • Editeur : Verdier
  • EAN : 9782378561635
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Le lieu : Le Japon quelques décennies après la catastrophe nucléaire de Fukushima. un Japon qui, sur ordre d'un gouvernement fantôme, s'est replié sur lui-même : aéroports définitivement fermés, interdiction aux étrangers de pénétrer dans le pays, comme aux Japonais d'en sortir.
Le temps du... Voir plus

Le lieu : Le Japon quelques décennies après la catastrophe nucléaire de Fukushima. un Japon qui, sur ordre d'un gouvernement fantôme, s'est replié sur lui-même : aéroports définitivement fermés, interdiction aux étrangers de pénétrer dans le pays, comme aux Japonais d'en sortir.
Le temps du récit : il n'est jamais précisé par des dates.
Mais d'après les pistes que sème l'autrice, l'action doit se dérouler dans la seconde moitié des années 2050.
Les principaux personnages : Yoshirô, un vieil écrivain plus que centenaire ; Mumei, son arrière-petit-fils, encore à l'école primaire. Comme tous les enfants de sa génération dont les parents et grands-parents ont été irradiés, d'étranges mutations génétiques le condamnent à mourir vers l'âge de 15 ans. Yoshirô, dont la famille (femme, fille, petit-fils) s'est dispersée aux quatre coins du pays, élève seul Mumei, un enfant auquel il tient comme à la prunelle de ses yeux.
Le postulat qui préside au récit : le gouvernement a fait voter une loi condamnant l'usage des « mots venus de l'étranger », les gairaigo (des anglicismes essentiellement), sous peine d'être emprisonné. Or, le japonais contemporain est envahi, voire infesté par ces gairaigo.
Il faut donc trouver le moyen de les masquer en les transcrivant en idéogrammes chinois (les kanji qui forment le « fonds » du japonais écrit).
Yoko Tawada, par le truchement du vieil écrivain, fait preuve d'une virtuosité et d'une fantaisie époustouflantes pour inventer de « nouveaux mots », ou rajeunir les anciens, ce qui donne une saveur tout personnelle à ce roman. Saveur qui vient de l'application pratique, au quotidien, de la réflexion incessante de Tawada sur l'étrangeté de sa langue maternelle, et sur la porosité entre les diverses langues du monde.
Dès sa parution au Japon en 2014, ce livre a été classé dans le genre du « roman dystopique ». Par son thème et par une sorte de prescience glaçante, En éclaireur n'est pas sans rappeler Le meilleur des mondes ou 1984.
L'autrice, elle, récuse cette étiquette, en disant que son roman n'a rien de dystopique, car elle ne fait qu'y décrire, à sa façon, les dysfonctionnements du monde dans lequel nous vivons depuis des années.

Donner votre avis