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Dostoïevski : le soleil noir

Couverture du livre « Dostoïevski : le soleil noir » de Henrik Rehr et Chantal Van Den Heuvel aux éditions Futuropolis
Résumé:

Saint-Pétersbourg, décembre 1849. Fiodor Dostoïevski, 28 ans, avance dans la neige vers le lieu de son exécution. Sous le regard halluciné de Fiodor, dans les rues sinistres, les hauts immeubles se déforment, semblant écraser le cortège des condamnés de toute leur masse. Place Semenovski, le... Voir plus

Saint-Pétersbourg, décembre 1849. Fiodor Dostoïevski, 28 ans, avance dans la neige vers le lieu de son exécution. Sous le regard halluciné de Fiodor, dans les rues sinistres, les hauts immeubles se déforment, semblant écraser le cortège des condamnés de toute leur masse. Place Semenovski, le peloton est prêt. On encapuchonne la tête des condamnés. L'ordre de tirer va tomber d'un instant à l'autre. L'ordre tarde... Les suppliciés sont fous de terreur. Dans l'attente de la mort, Fiodor voit défiler toute sa vie. Ce qu'il ignore, c'est que cette exécution n'est qu'un simulacre. Au dernier moment, un ordre de l'empereur commue la sentence en condamnation au bagne en Sibérie. Des années plus tard, naîtra de cette expérience Souvenirs de la maison des morts.Après leur belle biographie de Léon et Sofia Tolstoï, Chantal Van den Heuvel et Henrik Rehr éclairent d'un jour nouveau l'oeuvre et la vie de l'écrivain. Épileptique, joueur invétéré, couvert de dettes, amoureux contrarié, révolté, ancien bagnard, sa relation à la société de l'époque est complexe. Dostoïevski abhorre le capitalisme et s'interroge sur la religion:«La question principale est celle même dont j'ai souffert consciemment ou inconsciemment toute ma vie:l'existence de Dieu.» La narration documentée et sérieuse de Chantal Van den Heuvel, le dessin détaillé et précis d'Henrik Rehr, nous font ressentir la souffrance intérieure, les déchirements et les doutes de l'écrivain.

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Avis (1)

  • Biographie graphique érudite et dynamique chargée d’un bon éclairage sur la vie de Dostoïevski.

    Les grandes étapes de la vie de l’écrivain, l’homme qu’il fut et son œuvre sont justement et sérieusement respectés autant par le texte que par les dessins dynamiques et très représentatifs de...
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    Biographie graphique érudite et dynamique chargée d’un bon éclairage sur la vie de Dostoïevski.

    Les grandes étapes de la vie de l’écrivain, l’homme qu’il fut et son œuvre sont justement et sérieusement respectés autant par le texte que par les dessins dynamiques et très représentatifs de l’époque, situations, sentiments et environnements.

    De la Sibérie où il est tenu prisonnier (Souvenirs de la maison des morts) à la nuit du 26 janvier 1881 quand il sera terrassé par une hémorragie pulmonaire dont il succombera le 9 février 1881, ‘lumineux et paisible sur son lit de mort quand il ne fut connu qu’avec un visage d’ordinaire torturé et douloureusement crispé’, le travail de Chantal Van Den Heuvel et Henrik Rehr est remarquablement riche.

    Les couleurs grises pour renvoyer Fiodor Dostoïevski à ses pensées et propres souvenirs et les couleurs sépia pour l’action, s’interposent avec des aller et retours couvrant l’entièreté de l’existence turbulente de l’écrivain en s’adaptant parfaitement à l’ambiance du récit et sont très agréables à l’œil.

    J’ai aimé les dessins reflétant avec instantanéité cette Russie ancienne (intérieurs et extérieurs) et tout ce qui s’y rapportait, s’y pensait, se disait, se chuchotait et se taisait ainsi que le trait de crayon sachant traduire les tourments dont était habité le grand écrivain russe, un homme épileptique, irritable, rongé par ses passions amoureuses, ses problèmes constants d’argent et dévoré par le jeu tout en étant torturé par des questions existentielles, celles de l’existence de Dieu et celles de la politique haïssant le capitalisme en suppliant le Tsar à plus de clémence pour ce petit peuple russe qu’il a su si bien décrire dans ses livres.

    « Il est réactionnaire, xénophobe, aucun peuple ne trouve grâce à ses yeux… mais il est le seul à plonger aussi loin dans les abîmes de l’âme humaine. »

    J’ai bien apprécié ces bulles qui s’arrêtent sur chacune des parutions majeures de son œuvre et donnent la parole à l’écrivain sur ce qu’il en a dit à l’époque de leurs publications très attendues et fort commentées par ses lecteurs.

    Érudit, je salue ce roman graphique pour le bel hommage fait à un écrivain majeur dont la force littéraire traverse les siècles.

    « On a longtemps cru que Marx était le prophète du XXe siècle. Nous découvrons que le vrai prophète était Dostoïevski. Il a prophétisé le régime des grands inquisiteurs et le triomphe de la puissance sur la justice.» Albert Camus

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