Bakhita s'annonce comme l'un des grands livres de cette rentrée, et si on suivait les conseils de lecture de Véronique Olmi ?
Auteure primée dès son premier roman "Bord de mer" (Actes Sud) accueilli avec succès et pour lequel elle obtient le Prix Alain Fournier (2002), Véronique Olmi reçoit également en 2011, Le Prix des maisons de la presse pour son roman "Cet...
Bakhita s'annonce comme l'un des grands livres de cette rentrée, et si on suivait les conseils de lecture de Véronique Olmi ?
Les explorateurs de la rentrée littéraire rendent leur verdict ! Parmi les romans sélectionnés, retrouvez leur critique dans la liste ci-dessous, en cliquant tout simplement sur le titre du livre. Nous vous présenterons très prochainement le palmarès de ces romans passionnants !
Véronique Olmi, romancière et dramaturge, publie son premier roman, Bords de Mer, chez Actes Sud en 2001, et reçoit le Prix Alain-Fournier en 2002. Elle est l’auteure de nombreuses pièces de théâtre, dont Mathilde et Chaos debout. Elle est la co-fondatrice du festival de théâtre « Le Paris des Femmes ». Son dernier roman, La nuit en vérité, est paru en 2013 aux éditions Albin Michel.
Tandis que la belle saison étire son temps avec langueur, l'été inspire aux auteurs des histoires, riches de rencontres et d'inattendu. Un peu comme si les rayons du soleil et ce supplément de liberté élargissaient le champ des possibles et des promesses. Des auteurs classiques aux auteurs contemporains, l'été inspire de magnifiques pages à lire ou relire… Tour d'horizon de ces romans auxquels l'astre solaire donne une lumière particulière.
Ce roman bouleversant, déchirant vous fait pleurer...
Au début de la première guerre mondiale Joseph, ce petit garçon de 7 ans, orphelin va de placement en centre d'accueil et en maison de correction..
Comment trouver un sens à sa vie, une joie de vivre dans de telles conditions!!!!
Lorsque nous sommes plongés dans ce livre, qui relate des situations vécues, difficile d'imaginer le tragique de cette situation et la lueur d'espoir qui peut illuminer les regards de ces enfants...
Le livre refermé, nous ne pouvons pas oublier Joseph...
L’histoire, on la connaît, ou on en a déjà entendu parler, c’est celle des enfants de la République, ces gosses pris en charge par l’état lorsque les parents sont morts ou défaillants, au début du XXe siècle. Des structures quasi carcérales sont créées pour accueillir ces enfants, pupilles de la nation, les élever « à la dure » pour en faire de bons travailleurs dociles. Avec « Le Gosse », Véronique Olmi nous fait ici une piqûre de rappel, comme un devoir de mémoire.
Cela prend tout son sens avec cette histoire, celle de Joseph, pauvre orphelin de père puis de mère, qui se retrouve propulsé à 7 ans dans ces prisons pour enfants où règnent la terreur, la cruauté, la pédophilie, l’horreur, la faim, les coups, la brutalité, la bestialité, l’exploitation infantile, la souffrance morale et physique.
Les enfants n’y trouveront qu’abnégation, délitement, soumission, et blessures à jamais infligées à leur corps et à leur cœur. Mais qui se préoccupe de ces enfants, en ce temps-là ?
L’écriture incisive et puissante de Véronique Olmi nous prend aux tripes, l’histoire se déroule, poignante, cruelle, irréversible. On souffre avec Joseph, on se met à espérer pour lui une fin plus heureuse que celle à laquelle il est désormais destiné. La charge émotionnelle est palpable tout le long du roman. Avec beaucoup de détails et une très forte documentation, L’autrice nous relate la condition déshumanisée de ces gosses, des prisons pour enfants, des mauvais traitements dont ils ont été victimes, puis enfin de la prise en considération de tout cela grâce à la dénonciation de ces faits par un journaliste Alexis Danan et des témoignages qu’il a réussi à recueillir. Les établissements ont été depuis démolis ou transformés en centres éducatifs et pédagogiques. Mais qui se rappelle ce qu’il s’y passait il y a un siècle ?
Un tsunami ce livre… Veronique Olmi nous entraine dans la France profonde du début du 20ième siècle en nous déroulant la vie de Joseph pupille de la nation.
Il ne l’a pas toujours été pupille de la nation. Il se souvient de sa mère, de sa légèreté, de sa gaité. Il a aussi des souvenirs avec sa grand-mère. Alors quant à 7 ans il se retrouve dans une famille nourricière à devoir trimer il ne comprend pas. De retour en collectivité, dans un foyer pénitentiaire, il ne comprend pas plus mais s’adapte. Il faut bien survivre.
Le livre est violent. Il y a de la violence physique, les coups pleuvent… et la violence psychologique. Cette emprise des plus grands sur les plus petits, des gardiens sur les emprisonnés, qui fait que vous vivez constamment sur vos gardes sans jamais une minute de répit. Joseph aura du mal à quitter cet enfermement. Il lui faudra un apprentissage long et douloureux.
On a peine à croire que pareils endroits aient pu exister. Veronique Olmi nous immerge dans cet univers de bagnes pour enfants.Sur fond d’histoire, ces camps pénitentiaires ont réellement existés (celui de Mettray au cœur du roman a été fermé en 1939), elle dénonce une réalité qu’on a peine à admettre.
Tout comme dans son roman « Bakhita » (un livre qui parle de l’esclavage) V. Olmi « met en mots » une histoire puissante et vraie, une histoire douloureuse et dérangeante.
Véronique Olmi s’empare du destin douloureux de Joseph, né en 1919 à Paris. Orphelin marqué par des tragédies familiales, il est confié à l’Assistance publique. Pupille de l’Etat à huit ans, sa vie bascule. Finie l’innocence de l’enfance, anéanti le désir d’apprendre, envolés les rêves d’enfant. Il est placé dans un orphelinat parisien puis exploité dans la ferme d’une famille d’accueil, brisé par les coups et les brimades. Aspiré par une spirale infernale, il sera incarcéré à la prison pour enfants de la Petite Roquette avant d’être envoyé à la colonie agricole et pénitentiaire de Mettray qui n’est autre qu’un bagne pour enfants au cœur de la Touraine.
En racontant le calvaire de Joseph et de ses compagnons d’infortune, Véronique Olmi met à jour un pan assez méconnu de l’Histoire et s’indigne contre la maltraitance des enfants de l’Assistance publique dans le contexte social de l’entre deux guerres. Sous couvert de « protection » de l’enfance, l’Etat français n’a eu de cesse de vouloir « redresser » ces enfants de condition sociale modeste, défavorisée, dans des lieux de rétention déshumanisés. Une rééducation par le travail aux champs, dans un perpétuel climat de terreur, loin de la soi-disant corruption de la ville, sans aucune instruction. Comment survivre à cette descente aux enfers ?
D’une écriture vive, qui ne laisse aucun répit, Véronique Olmi mêle subtilement le destin de Joseph à l’Histoire. Elle nous donne à lire un récit souvent insoutenable, écrit à hauteur d’enfant, au plus près de Joseph, des violences qu’il subit, de ses angoisses, ses colères et de ses espoirs avec la découverte du jazz et de l’amour. Elle nous confronte à ces trajectoires de vie brisées par la noirceur et la cruauté et nous entraîne jusqu’en 1936, où la révolution du Front populaire vient enfin apporter l’espérance pour Joseph et pour tous les autres enfants.
Témoignage glaçant sur l’horreur vécue par les enfants emprisonnés dans les geôles de la République, ce roman social bouleversant, fait de souffrances et de révoltes, laisse entrevoir la lumière quand la musique se fait salvatrice et les sentiments plus forts que l’innommable.
Véronique Olmi ravive les mémoires à juste raison et rend un très bel hommage à tous ces gamins des rues incarnés par le jeune Joseph. Le cœur serré, on mesure ce qu’il leur a fallu de force et de courage pour avancer résolument sur le chemin de la vie. Malgré une lecture parfois rude, ce roman poignant est à découvrir absolument.
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