Ingrid Desjours nous dévoile sa bibliothèque idéale
Ingrid Desjours nous dévoile sa bibliothèque idéale
Se replonger dans une oeuvre lue il y a plusieurs décennies permet d’évaluer le temps qui passe : les années et l’expérience de la vie et de la lecture ont forgé un lecteur bien différent, et les oeuvres elles-mêmes subissent parfois les assauts de la désuétude. Obsolescence programmée par le principe même de la vie…
La Nuit des temps a été un roman culte de mon adolescence, au point qu’il m’en reste en mémoire des passages entiers presque intacts, même si j’avais oublié le coeur de l’histoire : l’expédition en antarctique, la découverte d’une structure mystérieuse sous la banquise et le réveil des restes d’une civilisation enfouie, et surtout l’histoire d’un amour idéal, mais voué à l’échec, entre deux êtres parfaits, prêts à tout pour ne pas se quitter.
Lorsque le roman est paru en 1968, le roman a été classé Science-fiction, et il ne me semble pas qu’à l’époque les romans jeunesse ou Young adult se distinguaient de l’ensemble des parutions. Or c’est ce qui m’a sauté aux yeux au cours de cette relecture. Le thème général, l’aspect aventure scientifique et surtout la pudeur des scènes érotiques, destinerait de nos jours cet ouvrage aux rayons jeunesse.
Le scénario se prête bien à un état des lieux géopolitique à peine caricatural !
Cela veut dire aussi que la lectrice a aussi un peu changé ! Le roman m’a un peu déçue, les méthodes d’exploration scientifique sont un peu désuètes et les personnages sont trop lisses et trop parfaits. Les codes ont également évolués en ce qui concerne le rôle des femmes : ainsi par exemple les bases où résident les expéditions étaient « si parfaites qu’on avait pu accepter la présence des femmes ». Et le politiquement correct n’était pas de mise en 1968 où la stigmatisation caricaturale des types humains ne posait pas de problème !
Je conseillerais volontiers ce roman à des ados, mais avec des explications sur le contexte et l’époque de la parution du roman.
381 pages Pocket 1988
Quel livre enchanteur.
Nous sommes dans les années 60, des scientifiques entendent un son à 900 mètres sous la glace.
Ils vont partir à la recherche de ce bruit et vont se retrouver plongés 900 000 ans en arrière.
Ce roman est poétique, rythmé et l'écriture est résolument moderne.
On y parle d'amour, de guerres, d'utopie et de trahison.
Il y a du Roméo et Juliette en toile de fond ; un amour contrarié par la folie des hommes.
C'est haletant et poignant.
Un roman singulier, précurseur et qu'il ne faut pas rater.
Quoi ? De Metter adapte « La nuit des temps » ? J’ai du faire une moue circonspecte… La couv, sublime et puissante, avait balayé mes doutes. J’attendais de voir le reste…
Et dès les premières pages, j’ai vu.. Franchement je n’avais que de vagues souvenirs du roman lu il y a bien longtemps… Tout m’est revenu assez vite, propulsé par le travail remarquable de De Metter. Quelle puissance d’évocation ! Chaque page est habitée, les aquarelles sont comme d’hab magnifiques, on ressent la tension, la noirceur et le soudain éclatement des couleurs apporte une fantaisie salutaire bien que passagère.
Ce roman de 1968 reste un symbole français de la SF. Cette adaptation place l’amour au centre du récit. Un amour qui défie le temps, un autre « coup de foudre » impossible… Mais l’aspect politique et engagé n’est pas occulté. Pacifisme, dénonciation des travers de l’humain, enjeux écologiques… De Metter fait résonner tous ces thèmes avec brio.
Au final, une association De Metter-Barjavel inattendue mais qui offre un brillant coup de pinceau à ce grand classique !
En préface du livre « Les chemins de Katmandou » de René Barjavel, on peut lire : « Ceux qui se rendront à Katmandou ne reconnaîtront pas ce qui est écrit dans ce livre.
Ceux qui suivront les chemins qui y mènent ne reconnaîtront pas les chemins de ce livre.
Chacun suit son chemin, qui n'est pareil à aucun autre, et personne n'aboutit au même lieu, dans la vie, ni dans la mort.
Ce livre ne cherche pas à donner une idée de la réalité, mais à s'approcher de la vérité.
Celle de Jane, et celle d'Olivier, dont il raconte l'histoire. »
Le roman est l'adaptation du film « Les chemins de Katmandou », réalisé par André Cayatte (en 1969 où jouait notamment Jane Birkin), dont les scénarios et l'adaptation cinématographique ont eux-mêmes été écrits à l'époque par René Barjavel.
Connaissant René Barjavel pour d'autres récits de voyages, je pensais que ce titre évocateur qui fait tout de suite penser à l'époque hippie : des fleurs dans les cheveux – Peace and Love – la liberté – une sorte de bohème - mais aussi la « sniffette » (avec l'herbe), serait intéressant. J'avais aimé le film donc, lecture de l'ouvrage.
Le voyage débute en Europe, lors de la révolte de mai 68. C 'est l'époque de la grande migration mystique conduisant de nombreux jeunes occidentaux recherchant l'évasion et des valeurs plus spirituelles que matérielles. Pendant ce périple, ce sont des individualités qui se rencontrent, se lient, s'aiment et parfois meurent.
Direction Katmandou, la ville de toutes les libertés.
Les héros (comme le lecteur) sont happés par leur avenir – passent par des moments de grâce et d'amour infini – mais d'autres, eux, passent par des moments d'abattement, de malheur. Ici, point de passé ni de futur mais plutôt une quête sur l'existence dans un tourbillon de vies avec l'ambiance bouddhiste.
On suit deux âmes en peine, deux destins – l'amour les attrape sans que la love story prenne le dessus sur l'ouvrage. Si bien qu'avec « paix et amour » qui les guident en grande partie, René Barjavel veut plutôt nous faire réfléchir sur le sens de la vie : « à quoi on sert ? », une réflexion qui reste en suspens.
C'est un long voyage initiatique où tout est réuni pour une conclusion qui ne peut que plaire à ceux qui réussissent à suivre les méandres.
« Les chemins de Katmandou », c'est finalement une histoire d'amour sur un fond de recherche de soi et de spiritualité. L'ambiance est réaliste, là où se côtoient la misère (qu'elle soit physique ou morale). D'ailleurs, l'épilogue est un concentré de ces deux extrêmes.
Sachant que le spirituel et moi ça fait deux, j'ai plutôt préféré le film que le livre, où se trouvent principalement, Jane et Olivier qui s'étaient rencontrés bien avant de se retrouver au Népal. Chacun a emprunté son propre chemin, une route qui a retrouvé celle de l'autre. C'était écrit.
Ceci dit, j'ai plus apprécié d'autres livres de René Barjavel.
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