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Murielle Szac

Murielle Szac
Murielle Szac se consacre à l'écriture. Autrice de plus d'une vingtaine d'ouvrages de jeunesse ou de poésie, elle s'est plongée au cœur de la mythologie grecque avec la série Le Feuilleton d'Hermès, de Thésée, d'Ulysse ou d'Artémis. S'il ne fallait retenir qu'un seul fil conducteur de tout son tr... Voir plus
Murielle Szac se consacre à l'écriture. Autrice de plus d'une vingtaine d'ouvrages de jeunesse ou de poésie, elle s'est plongée au cœur de la mythologie grecque avec la série Le Feuilleton d'Hermès, de Thésée, d'Ulysse ou d'Artémis. S'il ne fallait retenir qu'un seul fil conducteur de tout son travail, ce serait la transmission. Eleftheria s'inscrit dans cette cohérence, mêlant étroitement engagement et écriture.

Avis sur cet auteur (14)

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    Couverture du livre « Tosca » de Murielle Szac aux éditions Emmanuelle Collas

    Eva Tu vas t'abîmer les yeux sur Tosca de Murielle Szac

    Après « Eleftheria », qui se déroulait en Crète, Murielle Szac continue son exploration des crimes antisémites commis lors de la Seconde Guerre Mondiale, en s’emparant d’un fait historique survenu à Lyon en Juin 1944.

    Neuf hommes sont arrêtés en ville. Ils ne se connaissent pas, ils n’ont...
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    Après « Eleftheria », qui se déroulait en Crète, Murielle Szac continue son exploration des crimes antisémites commis lors de la Seconde Guerre Mondiale, en s’emparant d’un fait historique survenu à Lyon en Juin 1944.

    Neuf hommes sont arrêtés en ville. Ils ne se connaissent pas, ils n’ont d’ailleurs pas été raflés pour les mêmes raisons. Deux, Maurice Abélard et Louis Goudard, sont résistants. Sept – Léo Glaeser, Émile Zeizig, Claude Ben Zimra, Maurice Schlisselman, Louis Krzyzkowski, Siegfried Prock et un jeune homme dont on ignore le nom – sont juifs, même si Léo Glaeser était en réalité également résistant, et à l’origine du Comité Amelot. Ces hommes aux origines, âges, milieux sociaux différents, arrêtés par la Milice dirigée par Paul Touvier, vont se retrouver dans la même cellule.

    Murielle Szac leur redonne un corps, une voix, une âme, dans ce court roman polyphonique au sein du huis clos de la prison. Le « Tosca » du titre, c’est l’opéra que chante l’inconnu du groupe, celui qui refuse de partager son nom, et qui est le fil conducteur du roman. Tosca, une histoire de trahison, de condamnation à mort, de suicide aussi, qui fait écho aux événements racontés.

    C’est un très beau livre, à l’écriture émouvante et élégante, qui réhumanise les victimes, et qui rappelle la responsabilité des Français dans cette affaire, que ce soit ceux qui ont dénoncé, ceux qui ont arrêté, ceux qui ont torturé, ceux qui ont mis à mort, par appât du gain, ou antisémitisme.

    La postface de Murielle Szac est particulièrement intéressante. L’affaire des assassinats antisémites de Rillieux la hante depuis des décennies, et notamment l’identité de la victime anonyme, sur laquelle elle a longuement enquêté. Il est d’ailleurs terrible de penser que 80 ans plus tard, ce jeune homme n’a toujours pas été identifié…ce qui veut dire que personne ne semble l’avoir activement recherché, ce qui laisse à penser que tout son entourage, ceux qui le connaissaient et tenaient à lui, a été également décimé.

    Un roman profond, poignant, lourd de sens. A lire !

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    Couverture du livre « Tosca » de Murielle Szac aux éditions Emmanuelle Collas

    Babeth_ladreyt sur Tosca de Murielle Szac

    Ils étaient neuf dans une pièce pas plus grande qu’un placard.
    Ils étaient neuf hommes, conduits ici par la milice de Paul Touvier, à Lyon, en 1944.
    Ils étaient sept juifs et deux résistants.
    Ils étaient, battus, torturés, enfermés ensemble. Chaque corps n’était plus qu’une plaie, une...
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    Ils étaient neuf dans une pièce pas plus grande qu’un placard.
    Ils étaient neuf hommes, conduits ici par la milice de Paul Touvier, à Lyon, en 1944.
    Ils étaient sept juifs et deux résistants.
    Ils étaient, battus, torturés, enfermés ensemble. Chaque corps n’était plus qu’une plaie, une douleur insoutenable.
    Ils étaient neuf à attendre la mort, en parlant de leurs bourreaux, de leur vie.
    Et un chantait, l’air de la Tosca, l’opéra en trois actes de Puccini, l’opéra d’un homme qui mourra à l’aube. Il ne donnera pas son nom.
    Murielle Szac nous dévoile ici un court roman, fort, troublant et historique, sur l’antisémitisme de la milice française pendant l’occupation.
    C’est un roman dont les thèmes résonnent fortement aujourd’hui, un huis clos qui ferait une excellente pièce de théâtre, un texte poignant qui nous rappelle notre devoir de vigilance.
    Ce texte se termine par des notes de l’auteure qui accentuent sa valeur et sa profondeur, qui nous expliquent son lien avec ces hommes, ces fusillés de Rillieux.
    Un gros coup de cœur pour ce roman nécessaire pour ne pas oublier Tosca, cet anonyme, et leur courage à tous. Je me suis donc rendue sur place, là où ils ont respiré pour la dernière fois, de l’autre côté du mur du cimetière de Rillieux.

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    Couverture du livre « Tosca » de Murielle Szac aux éditions Emmanuelle Collas

    clesbibliofeel sur Tosca de Murielle Szac

    Juin 1944... Ange et P'tit Louis sont les premiers à être jetés dans un réduit de cinq mètres de long sur moins d’un mètre de large, au siège de la milice de Lyon. Au début ils se méfient l’un de l’autre, ne se parlant pas. Au fil des heures, ils sont sept juifs et deux résistants, tous raflés...
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    Juin 1944... Ange et P'tit Louis sont les premiers à être jetés dans un réduit de cinq mètres de long sur moins d’un mètre de large, au siège de la milice de Lyon. Au début ils se méfient l’un de l’autre, ne se parlant pas. Au fil des heures, ils sont sept juifs et deux résistants, tous raflés par les hommes de Paul Touvier et Klaus Barbie. Un milicien vient en chercher un pour un interrogatoire dont il revient bien amoché... Peu à peu, dans leur prison, les langues se délient, mettant à jour leurs histoires, leurs caractères. Certains sont dans la lutte contre l’occupant, d’autres ne comprennent pas pourquoi ils ont été arrêtés. Tous ont terriblement peur. Parmi eux, Ange chante Tosca, l'opéra de Puccini, l'air de celui qui va mourir à l'aube.

    « Appelle-moi Ange ou Angelotti, comme tu préfères ».
    L'autre essaie de sourire.
    « Moi, c'est P'tit Louis. Tout le monde m'appelle comme ça. Même mes bourreaux... ».

    On assiste à un huis clos étouffant d’hommes réunis par un même destin, soumis aux forces criminelles et génocidaires de l’occupant nazi, assisté par la police française. J’ai pensé à une pièce de théâtre avec présentation habile des protagonistes jetés successivement dans ce réduit. Il y a Léo Glaeser, homme d’âge mûr, secrétaire général du comité de défense juive ; Louis Krzyzkowski et Claude Ben Zimra, trahis, raflés dans un bouchon lyonnais ; Maurice Schlusselman, maroquinier de son métier ; Émile Zeizig, bonnetier qui fait encore confiance au vieux maréchal ; Siegried Prock, réfugié autrichien caché depuis 10 ans ; P’tit Louis et Maurice Abélard, deux jeunes résistants et Ange, le tout jeune homme qui chante des airs de Tosca. Ce sont des hommes très dissemblables : courageux ou pas, engagés dans la résistance ou pas, très jeunes pour la plupart, comme leurs bourreaux.

    « Le regard de Zeizig fait alors le tour de la pièce, dévisageant d’un air soupçonneux ses compagnons :
    - Moi je ne me mêle pas ni de marché noir, ni d’aucun autre trafic. Je ne fricote pas avec les gaullistes non plus, ni les communistes. »

    Cette histoire a réellement eu lieu à Lyon en juin 1944. Sept juifs et deux résistants ont été raflés par la milice. Les sept juifs ne savent pas qu’ils vont être fusillés au matin suivant en représailles à l’assassinat de Philippe Henriot par la Résistance. A côté de chaque cadavre a été posé un carton avec le nom, sauf pour un dont on ne connaît toujours pas l’identité. Murielle Szac dit en postface que cela fait trente ans qu’elle y pense, alors qu’elle assistait, en tant que journaliste, au procès de Paul Touvier. En 2019, elle prend la décision d’arrêter ses recherches et de passer par la fiction pour redonner un nom à ce fusillé anonyme. Elle va l’appeler Ange et ainsi, avec les huit autres, enfermés dans ce placard à balai pendant cette nuit d’horreur, les sortir de l’oubli ! « Nuit d’encre et de sang », répété, chanté par Ange.

    « Ange et Léo discutent à mi-voix.
    - Mon préféré, c’est Puccini et son Tosca bien sûr… Quel panache ce chevalier Cavaradossi lorsqu’il refuse de trahir Angelotti. Il ne parle pas, même sous la torture ! Chuchote l’un. »

    Le Tosca de Murielle Szac est une œuvre forte, sorte de tragédie moderne portée par le parallèle avec l’opéra de Puccini, un projet qu’elle a longuement mûri afin de transmettre la mémoire, qu’on ne puisse pas dire « je ne savais pas ». Ange par son chant, sort ces hommes de leur misérable condition de victimes des nazis et de la collaboration française.

    Les derniers témoins disparaissent, le récit des procès de Paul Touvier et de Klaus Barbie reste difficile d’accès, notamment pour les nouvelles générations. Murielle Szac tente le pari d’une passation de pouvoir à la littérature, à l’art pour défier l’oubli dû au temps et élever au mythe le martyre de ces hommes. On a vu ce que cela avait fonctionné pour le groupe Manouchian dont l’affiche rouge a été retournée contre les bourreaux grâce au poème de Louis Aragon et à la chanson de Léo Ferret. La proximité d’émotion que permet la fiction est bien utile, permettant à l’autrice de transformer le récit historique en une œuvre magistrale, relais important pour entretenir l’indispensable souvenir. J’ai lu récemment que les bourreaux se moquent bien de l’art mais c’est une arme parmi d’autres et chaque parcelle d’humanité défendue va dans la bonne direction. Le travail de mémoire est toujours œuvre utile. C’est un livre à lire absolument, notamment dans les écoles car par sa forme il peut toucher les jeunes.

    « Ange chante et son chant coule, fleuve rebelle et sauvage »…« Sa voix s’élève chaude et limpide. Elle porte en elle la douceur de l’amour et la douleur de la séparation. Elle apaise les blessures et attise l’espoir. Mais quand sa voix enfle, elle serre les âmes et fait frisonner les cœurs. Elle raconte les brûlures de l’Histoire et la violence d’un pays en proie à la sauvagerie. Elle dit le combat jamais fini contre les ténèbres et la peur qui envahit chaque pore de la peau. »

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    Couverture du livre « Tosca » de Murielle Szac aux éditions Emmanuelle Collas

    gabala sur Tosca de Murielle Szac

    Tosca est l’histoire vraie d’un juif inconnu fusillé en banlieue lyonnaise en juin 1944 avec six autres hommes en représailles à l’assassinat de Philippe Henriot, secrétaire d’Etat à la propagande. Le seul indice pour l’identifier est qu’il chante la Tosca de Puccini.

    Le livre s’ouvre sur...
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    Tosca est l’histoire vraie d’un juif inconnu fusillé en banlieue lyonnaise en juin 1944 avec six autres hommes en représailles à l’assassinat de Philippe Henriot, secrétaire d’Etat à la propagande. Le seul indice pour l’identifier est qu’il chante la Tosca de Puccini.

    Le livre s’ouvre sur les arrestations séparées de neufs hommes juif et/ou résistants. Tous vont se retrouver enfermés une nuit dans une minuscule cellule de 6 mètres carrés. Ils vont partager l’innommable, leurs interrogations, leurs peurs et leurs humiliations.

    Murielle Szac nous plonge dans l’horreur de la barbarie des miliciens pour qui massacrer et déchiqueter un homme est jouissif. Trahisons, pillages s’ajoutent aux odeurs de sang et de mort. Comment ne pas trembler d’effroi lorsque l’on croise Paul Touvier mais la souffrance des prisonniers est au-delà de la peur.

    Murielle Szac a voulu redonner vie à cet homme toujours inconnu. L’opéra de Puccini est un miroir cruel de cet épisode dont on connait la fin. Tosca est un magnifique hommage aux victimes de la barbarie nazie et du zèle de la milice.

    Un livre bouleversant et vibrant qui explore un passé douloureux.

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