Cette semaine, Sophie et Jean-François ont lu et donnent leur avis sur Ils savent tout de vous de Iain Levison chez Liana Levi
Le chômage longue durée, la précarité, les lendemains incertains… que serait-on prêt à faire pour ne plus vivre dans cette angoisse ? Et justement, notre héros, Jake Skowran, se trouve face à cette question, cette angoisse existentielle, et une proposition délirante extrêmement bien rémunérée. Est-il prêt à perdre son âme pour de l'argent ? Et la réponse est clairement OUI ! En tout cas c'est ce qu'il dit.
En réalité c'est impossible d'en dire plus sur ce livre au risque de dévoiler ce qu'on ne doit découvrir qu'à la lecture de l'histoire, sauf peut-être que ça raconte une reconversion professionnelle très spéciale.
J'ai trouvé ça très drôle, caustique, ironique, et un poil cynique mais le monde est comme ça. Les puissants se servent des petits sur lesquels ils marchent comme sur des pas japonais, sans aucun scrupule, pour ne pas se mouiller les pieds, les jettent comme des vieilles chaussettes quand ils estiment n'en avoir plus besoin, et puis un jour ça pète quand les faibles en ont marre.
L'auteur se moque aussi des clichés bourrage de crâne véhiculés par les séries télé sur la famille et le rêve américain histoire de bien abrutir le peuple.
Ce roman est une critique acerbe des États-Unis mais pas que. J'y ai vu la critique du système capitaliste dans son ensemble, totalement déshumanisé, où seul le fric importe, où il y a des très (trop) riches et des pauvres. C'est la même chose chez nous où on vire des gens pour mieux payer des actionnaires, où on délocalise pour gagner toujours plus en exploitant encore plus de gens.
Jake qui était la droiture même va devenir assez immoral, voire même totalement amoral et c'est extrêmement drôle d'assister à sa métamorphose et à ses pensées.
Et c'est bien, parce que ce roman m'a fait rire avec quelque chose de triste et lamentable. Et quand on ne peut rien changer aux choses il vaut sûrement mieux essayer d'en rire… un peu… car quand on gratte un peu le vernis on se rend compte que la société est injuste et indécente. Et le rire est souvent salvateur.
J'ai adoré cette histoire sans foi ni loi mais tellement joyeuse, à l'humour corrosif.
Peut-on dire d'un auteur dont on n'a lu que deux livres que l'on est fan ? A priori non mais je m'en moque. Les deux incursions faites dans les romans de Iain Levison m'ont tellement emballée que je le dis: j'adore cet écrivain !
« Un voisin trop discret » navigue entre polar et comédie cynique. Avec une fausse légèreté, Levison jette son regard désabusé sur l'armée et la société américaine.
La plume est alerte, concise. L'intrigue maîtrisée et sans temps morts. Bonus: un dénouement surprenant.
C'est parfaitement immoral donc totalement jouissif.
Il vient de sortir en format poche, ne vous privez pas de ce plaisir.
Traduit par Fanchita Gonzalez Batle
Jim SMITH (mais est-ce son nom ?) est un voisin discret avec une vie bien réglée. Un jour emménage à côté de son appartement aux murs fins une jeune femme qui engage la conversation.
Nous découvrons que son mari est un militaire qui fait partie de la 159e, une unité spéciale dont personne ne sait trop ce qu’elle fait en Afghanistan. Sauf le lecteur qui suit le fameux mari qui perd pied peu à peu.
Dans ce nouveau roman, l’auteur nous emmène en Afghanistan en mission avec un guetteur et un sniper.
Nous suivons également une jeune mariée et son fils qui s’installe dans une base aux Etats-Unis : les avantages médicaux, les relations sociales qui peuvent s’arrêter du jour au lendemain, et les Deux Hommes dans une Voiture dont il n’est jamais bon qu’ils s’arrêtent devant votre maison.
J’ai aimé découvrir l’envers du décor, les hommes derrière les « frappes chirurgicales » qui ne le sont pas toujours et comment ils font face à cette violence.
Et le fameux voisin, me direz-vous ? Et bien il ne parle pas beaucoup mais il agit.
Un suspens qui monte peu à peu et un retournement final plein d’humour.
Une citation :
Son mariage ressemble, en modèle réduit, à la relation qui lie les citoyens américains à leur armée. C’est formidable d’avoir quelqu’un qui tue à votre place, mais ensuite vous ne voulez pas vraiment connaitre les détails. (p.184)
L’image que je retiendrai :
Celle du sac plein de billets de banque du fameux voisin et de sa canne de billard.
https://alexmotamots.fr/un-voisin-trop-discret-iain-levison/
Vision très juste de la société américaine ?
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