Quel polar lire ? Les résultats de notre impitoyable enquête !
Quel polar lire ? Les résultats de notre impitoyable enquête !
Il était une fois, il y a 35000 ans…
Je remercie très chaleureusement NetGalley et les éditions Métailié pour leur confiance : j’avais repéré ce livre bien avant sa sortie (la période de la Préhistoire m’a toujours fascinée, intérêt renforcé par plusieurs séjours en Dordogne et par plusieurs lectures précédentes) et je suis très heureuse d’avoir pu le découvrir.
De nos jours : la construction d’une piscine dans une propriété en Dordogne met à jour une grotte extraordinaire. Sur les parois, des dizaines d’empreintes de mains de femmes dont la plupart, et généralement les mains gauches, ont été amputées de plusieurs phalanges. Deux squelettes sont également présents, dans un état de conservation exceptionnel : un homme et une femme, qui, peut-être, seraient passés de vie à trépas violemment. Il y a 35000 ans, dans la vallée de la Vézère, la vie n’était pas des plus faciles, ni exempte de danger… L’homo sapiens qui occupait les lieux (et qui pouvait croiser occasionnellement ses « cousins » néandertaliens), souvent par petits groupes familiaux, devait défendre chèrement sa peau face aux prédateurs (lions notamment) qui lui disputait le gibier. Quant aux homo sapiennes, leur sort était encore moins enviable…
A travers l’histoire de Oli une jeune femme rebelle mais d’une intelligence acérée, Hannelore Cayre remonte le temps et nous offre un aperçu de la condition féminine aux âges préhistoriques, notamment Aurignaciens.
Oli appartient à un petit clan dominé par un homme tyrannique (tiens donc !) appelé Oncle-Aîné. Elle a un frère jumeau Daïno, pas très futé, trois sœurs dont Wilma. Il y a plusieurs enfants, encore petits, et d’autres personnes qui n’ont pas de lien de parenté avec Oli. Les tâches sont clairement définies : les hommes chassent et rapportent de quoi nourrir la famille (sauf quand ils ont déjà tout mangé sur place…) et les femmes font… tout le reste ! Évidemment, elles s’occupent des enfants (les mettre au monde : pas une partie de plaisir et surtout un danger de mort ; les nourrir, les élever), elles sont chargées de la cueillette, de la cuisine, elles fabriquent les vêtements, les outils etc… Il leur est formellement interdit de chasser. En cas de désobéissance à l’une des règles fixées par Oncle-Aîné, elles sont punies : il leur coupe une phalange, en s’arrangeant tout de même pour que ça ne mette pas en péril les travaux dont elles sont responsables. Près du campement, il y a une grotte où seules les femmes se rendent pour y laisser les empreintes de leurs mains sur les parois. Une sorte de témoignage. Oli qui est une excellente chasseresse (bien meilleure que son jumeau d’ailleurs…) -Wilma lui a fabriqué un propulseur lui permettant de multiplier la vitesse et la distance de sa lance- n’entend pas respecter les règles : même après qu’Oncle-Aîné lui ait coupé trois doigts, dont le pouce droit… (Une chance, elle est gauchère !). Alors Oli va se révolter et changer le cours de l’Histoire.
J’ai beaucoup aimé rencontrer Oli, la première féministe ! Petite précision : ce roman (inclassable, il tient du roman (pré)historique, du roman d’aventures, du polar) est extrêmement bien documenté (voir la postface), et tout ce qui est raconté par Hannelore Cayre est avéré. Evidemment, l’auteure a fait de nombreux raccourcis en concentrant l’histoire sur le personnage d’Oli pour mettre en avant l’inégalité entre les sexes, l’évolution de la construction des outils et des armes, l’art (les peintures rupestres mais également les gravures sur différents supports, les collections de pierres), l’émergence des mythes et des croyances etc... Et, s’il est un peu déstabilisant de voir Oli s’exprimer comme vous et moi, l’auteure s’en explique également dans la postface.
C’est souvent drôle, souvent tragique, on ne s’ennuie pas une minute et on apprend pas mal de choses !
#LesDoigtscoupés #NetGalleyFrance
Beaucoup de malice dans ce roman atypique : polar ? Manifeste féministe ? Thèse sur la préhistoire ? Il est un peu tout cela à la fois.
Le roman fait alterner deux discours avec un écart temporel notable : de la préhistoire à notre époque ! Tandis qu’une anthropologue ambitieuse élabore des hypothèses à partie de la trouvaille de deux squelettes dans une grotte de Dordogne, on est convié à suivre les événements de la vie quotidienne d’une tribu de néandertaliens, dont l’une des femmes refuse les dictats des hommes. D’autant qu’elle fait une découverte fondamentale…
Même si les propos tenus par les personnages relèvent de l’imagination pure de l’autrice, la lecture est très agréable, non dénuée d’humour comme souvent avec Hannelore Cayre et le sujet est original, tant dans sa forme que sur le fond.
Merci aux éditions Métailié et à Netgalley
192 pages Métailié 8 mars 2024
#LesDoigtscoupés #NetGalleyFrance
roman noir social ...
Roman ultra réaliste !!! trafic de drogue, petit banditisme ;) Lecture plutôt drôle ... traductrice pour la police et pour garantir ses vieux jours, dealeuse de drogue ... Comment entourlouper tout ce petit monde :P les représentants de la loi et les petits dealers de pacotilles ... intelligente cette daronne ;)
Découverte de Mme Hannelore Cayre, dont j’avais déjà entendu parler, par les échos favorables reçus par ses premiers romans, « Commis d’office » ou « La daronne ». L’histoire de « Richesse oblige » lui a été inspirée par la lecture de Thomas Piketty, et on retrouve ici avec force l’indignation que lui procure notre monde capitaliste, dans un roman toutefois un peu bancal.
Bancal dans le sens où j’ai trouvé complètement manqué les allers et retours entre le passé et l’histoire d’Auguste de Rigny et celle de Blanche de Rigny, à notre époque, qui découvre sa riche ascendance et va réfléchir à comment l’utiliser. Les deux histoires indépendamment sont fortes et auraient mérité chacune un meilleur traitement, j’ai eu l’impression ici qu’au final on n’avait que deux ébauches de deux bons romans, rassemblés à la hâte dans un seul roman qui n’en est que moyen. En effet, dans l’histoire moderne, les personnages, comme Hildegarde, l’amie révoltée qui milite chez L214, ne sont qu’à peine esquissés, et restent trop secondaires pour nous emporter pleinement. Comme dans celle du passé, où, malgré le grand intérêt de l’achat de remplaçants par les familles fortunées en cas de mauvais tirage pouvant mobiliser et envoyer leurs enfants à la guerre, nous n’avons qu’une esquisse de ce système, sans malheureusement tirer tout le potentiel d’une telle pratique.
Bref, je retiens une documentation très solide, et des dénonciations pertinentes des injustices et des scandales des pratiques capitalistes inconscientes, mais hélas sans que les deux récits ne parviennent à nous emmener dans une émotion et l’empathie avec leurs protagonistes. A souligner quand même un style agréable et un foisonnement d’idées, qui me font espérer pour les autres ouvrages de cette écrivaine que je continuerai de suivre.
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