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On assume complètement le côté accessible et grand spectacle de Gary Cook

On assume complètement le côté accessible et grand spectacle de Gary Cook

Entretien avec Romain Quirot et Antoine Jaunin, auteurs de Gary Cook t.1 ; le pont des Oubliés (Nathan)

 

- Il était une fois un adolescent qui va avoir 15 ans dans un monde submergé par les eaux. L’histoire de Gary Cook naît dans un monde post apocalyptique que vous avez imaginé de toutes pièces. Gary Cook est-il un livre ou un univers ?

RQ : Les deux ! C’était évidemment très cool d’imaginer un monde spectaculaire, avec des villes entièrement submergées par les flots, des vestiges du monde passé…

AJ : ....de mystérieuses tours blanches infinies qui vont se perdre dans les nuages, d’immenses navettes spatiales échouées au large depuis des années...

RQ : ...Des tempêtes noires...

AJ : Des poissons brillants qui servent de lampes de chevet.

RQ : Mais sans l’histoire qui va avec, ça ne serait finalement qu’un décor illusoire. Ce qui nous tenait à cœur, c’était de faire découvrir cet univers à travers le destin de Gary Cook. Un ado “normal”, qui n’a rien d’héroïque. Son monde est condamné mais lui n’a pas le choix : il doit continuer à vivre. Du coup, Gary pense aux filles, fait des conneries avec ses potes et persiste à rêver. Le livre était le moyen avec lequel nous souhaitions raconter cette histoire. On voulait que le lecteur puisse partager cette intimité.

AJ : C’est donc un livre intime. Avec un univers spectaculaire dedans.

 

- En ce cas, peut-on imaginer des déclinaisons ciné, série, voire vidéo à ce personnage et à son monde ?

RQ : L’une des choses qui revient le plus, c’est que Gary Cook est un livre très visuel, très “cinématographique”. On rêverait de voir cet univers se décliner sur différents formats. Et on y travaille !

AJ : ...Mais malheureusement, il est encore un peu tôt pour en dire plus.

RQ : On peut même pas parler du coup de fil de JJ Abrams ?

AJ : Je crois pas. Ses avocats sont pas là pour rigoler.

RQ : Ryan Gosling ?

AJ : Non. On ne doit pas parler du casting non plus. C’est dans les contrats.

 

- Après avoir vu le trailer ( le lien sur le site) ambitieux, spectaculaire que vous avez réalisé pour le livre, on ne doute pas que vous soyez prêts pour la version cinéma. Qu’est ce qui vous a convaincus de mêler les images d’un film qui n’existe pas encore à la sortie d’un livre ?

AJ : Romain étant réalisateur, l’idée de tourner une bande annonce est venue très vite, et assez naturellement : c’était l’occasion de profiter de son savoir-faire et de tous les talents qui l’entourent. Le but, avec ce film, c’était de ne pas trop en dire, ne pas dévoiler l’intrigue, mais plonger les lecteurs dans l’atmosphère du livre pour susciter leur curiosité et les inviter à découvrir notre histoire.

RQ : On avait envie de proposer quelque chose de différent. C’était un vrai challenge puisqu’il s’agissait de créer la bande annonce du film d’un livre qui n’existait pas encore !

Du casting à la construction des décors, des effets spéciaux à la musique, tout a été pensé pour l’occasion. C’était à la fois passionnant et assez magique de voir l’univers qu’on avait imaginé avec Antoine, seuls dans notre coin, prendre peu à peu vie.

 

- Votre collaboration a commencé par l’image. Comment avez vous eu l’idée d’écrire un roman. Et à 4 mains…

RQ : Avec Antoine, on se connaissait bien puisqu’on venait de passer des mois à bosser ensemble sur un documentaire. A la sortie d’un été, on est allé boire des coups pour discuter de nos futurs projets. C’est à ce moment-là que je lui ai parlé de mon envie d’écrire un roman pour ado ; et des bribes d’histoires auxquelles j’avais pensé pendant l’été.

AJ : Romain m’a parlé d’images qu’il avait en tête : un monde plongé sous la brume, des tours blanches, une bande d’adolescents qui survivent sur les mers… Ces images étaient tellement fortes qu’on a tout de suite imaginé l’histoire qui pourrait s’y dérouler.

RQ : Je ne sais pas si c’est grâce aux quelques verres de rosé qu’on avait bus mais Antoine était effectivement très enthousiaste et s’est tout de suite approprié l’univers de Gary Cook. Il faut aussi dire qu’à ce moment-là, ça nous paraissait très simple d’écrire un livre à quatre mains. Genre “En deux mois, c’est réglé !”. On était loin de se douter qu’on allait y passer beaucoup BEAUCOUP plus de temps !

AJ : Gary Cook occupe depuis toutes nos soirées. Nos vies sociales sont devenues lamentables.

RQ : Ça c’est la trentaine, mon vieux. Rien à voir avec le livre.

 

- Pourquoi la science-fiction s’est elle imposée ? En quoi est-elle un vecteur particulier ? Une façon de faire réfléchir les ados aux enjeux du monde contemporain ?

AJ : On entend parler à longueur de journée de réchauffement climatique, de montée des eaux… Mais tout ça peut paraître un peu abstrait. Avec la SF - et plus particulièrement le roman post-apocalyptique - il est possible de se projeter directement dans un futur plus ou moins proche : on a voulu imaginer à quoi pourrait ressembler la vie dans un monde où les mers ont effectivement tout recouvert. Et voir comment les humains gèrent la situation.

RQ : Oui. Et en même temps, grâce à la SF, on avait aussi la possibilité de rendre ça moins dramatique. Le monde de Gary Cook est dur mais on tenait vraiment à ce qu’il y ait de l’espoir dans la noirceur.

AJ : Un exemple parmi d’autres : chaque soir, alors que des tempêtes grondent au loin, les ados du pont des Oubliés se retrouvent à l’Albatros, un bar souterrain qui offre une vue incroyable sur les profondeurs sous-marines.

RQ : C’est l’endroit le plus cool que je connaisse.

 

- Les livres pour ados intéressent un large public… d’adultes. Aviez-vous un lecteur idéal pendant l’écriture ? Avez-vous écrit « pour les jeunes » ?

RQ : En fait, la différence entre lectures ado et adulte est un peu étrange. C’est une question d’histoire, de divertissement, pas d’âge. Un peu comme au cinéma. Il y a des fois où tu veux juste voir une comédie débile pour oublier que ta journée était pourrie, et la fois d’après, t’iras voir un drame polonais en noir et blanc pour te rappeler que, finalement, ta journée n’était pas si pourrie... Ceci étant dit, l’étiquette “ado” nous a permis d’être décomplexés. On assume complètement le côté hyper accessible et grand spectacle de Gary Cook.

AJ : Oui. D’ailleurs, nos mères n’ont plus 15 ans et ça leur a plu quand même. Mais disons que le lecteur idéal, c’était nous, quand on avait 14 - 15 ans : on tenait à ce que ce livre porte en lui ce qu’on aimait lire et regarder à cet âge : les histoires d’amitié dans les livres de Stephen King, la poésie des films de SF de Spielberg...

RQ : Aujourd’hui, on a trente et un ans, on a lu et aimé d’autres livres plus “adultes” mais on est toujours aussi fans des films de Spielberg et des histoires de Stephen King. C’est du divertissement généreux qui nous a donné envie de voir plus de films et de lire plus de livres. Peut-être que sans Stephen King, je n’aurais jamais lu Céline ou (essayé de lire) Dostoïevski.

AJ : Sans Chair de poule, je n’aurais jamais lu Proust non plus.

RQ : Essayé de lire Proust.

AJ : OK. Essayé.

 

- Le Petit Prince est un fil rouge discret du livre, est-il un clin d’œil à votre propre enfance ?

AJ : Le Petit Prince, c’est le mélange ultime entre poésie, philosophie, fantastique et science-fiction…

RQ : On l’a lu quand on était petit et certaines scènes, certaines images, nous inspirent encore aujourd’hui.

 

- Quelles sont les références qui vous ont habité pendant l’écriture ?

AJ : On s’est retrouvé autour de références communes qui nous ont marqués quand on était plus jeunes. Elles sont plutôt nombreuses, c’est sûrement pour ça qu’on a réussi à écrire un livre sans (trop) s’engueuler : Sa Majesté des mouches, de William Golding, La vie devant soi, de Romain Gary, les livres de Philip K Dick...

RQ : L’Attrape-coeurs, de JD Salinger. Et pas mal de films aussi. Les Goonies, Miyazaki… Plein de trucs !

 

- Ce roman est un tome 1. Quand pourrons-nous lire la suite ?

AJ : Le tome 2 sortira au printemps prochain. Nous sommes en pleine écriture du tome 3, qui devrait suivre quelques mois plus tard…

RQ : L’aventure Gary Cook ne fait que commencer !

 

Propos recueillis par Karine Papillaud

Lire également Gary Cook : la saga romanesque qui vole ses meilleures idées au cinéma

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