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Les gagnants du Défi « Il n’y a pas d’âge pour les adages »

Les gagnants du Défi « Il n’y a pas d’âge pour les adages »

Un très grand bravo à tous !


Vous avez été 51 à participer au Défi « Il n’y a pas d’âge pour les Adages » et à poster vos textes.

Un grand merci à tous pour vos excellentes contributions.

Le principe de ce Défi était d’imaginer et d’inventer une histoire en 1.000 signes maximum qui illustre l’adage d’Erasme « La sandale de Jupiter ».


Avant de vous donner les noms des gagnants, voici comme promis la signification de cet adage par Erasme :

La sandale de Jupiter – Adage n°1676
Texte extrait du volume 2, pages 411-412 de Les Adages d’Erasme, éditions Les Belles Lettres

« Se disait ironiquement de qui faisait, des relations intimes qu’il entretenait avec une personnalité, un motif de haute considération dans laquelle il voulait être tenu. Par exemple quiconque se montre plein de morgue et de cruauté sous prétexte qu’il est cuisinier du roi, garde de l’empereur ou barbier du pape, pourra à juste titre être appelé la sandale de Jupiter.
Rien n’empêche en outre d’appliquer l’expression à autre chose qu’une personne, par exemple si l’on s’émerveille devant le cheval ou le vêtement d’un roi, comme le fait d’ordinaire la populace, pour la seule raison qu’ils appartiennent au roi. »

 Pour découvrir d’autres adages d’Erasme,
nous vous encourageons vivement à télécharger la magnifique et très ludique application gratuite
ABCD’Erasme : http://www.abcderasme.com/

 

Le règlement de ce Défi prévoit 2 gagnants : l’histoire ayant remportée le plus grand nombre de votes des lecteurs et l’histoire ayant retenu l’attention du jury, mais devant la très grande qualité des textes le jury a également décidé d’attribuer des mentions spéciales à quatre auteurs.

Mentions spéciales

Mention spéciale « Péplum » à Gérard Provenzale

Mention spéciale « En musique » à Pierre Morali

Mention spéciale « Humour » à Claude Canal

Mention spéciale « Moralité » à Julien Rivat

Bravo à eux !

 

Alors, qui a gagné ce Défi ?

Les lecteurs ont voté pour l'histoire de Martine Bonald. Bravo à Martine !

Le jury, composé de personnalités d’Orange et des Belles Lettres, a pris beaucoup de plaisir à lire tous vos textes et, n’ayons pas peur des mots, a été enchanté par l’extraordinaire qualité des contributions.
Il a donc été très difficile de vous départager. C’est pourquoi, le jury a choisi deux gagnants dont les histoires sont d’un registre très différent.

Bravo à Anne Guiblet pour son très beau poème et à Christine Vaufrey pour son histoire très moderne !
Nos trois gagnantes recevront chacune le coffret des Adages d'Erasme aux Editions des Belles Lettres d’une valeur de 199 €.

Les textes de Martine, d’Anne et de Christine sont à lire ci-dessous.

Et encore bravo à tous pour vos contributions !

Toujours en collaboration avec les éditions Les Belles Lettres, nous vous préparons un autre défi sur un sujet bien différent…. à découvrir en janvier 2015.

A très bientôt

 

Prix des lecteurs

Par Martine Bonald

L’Olympe baignait dans une atmosphère divine où flottait la douceur du nectar et de l’ambroisie. Vénus laissait un sillage de fragrances de myrte et de rose et sous un grenadier sacré, Diane et Junon s’abandonnaient aux sons harmonieux de la lyre d’Apollon.
Jupiter trépignait ! Ce 15 mars 44 av J.C. le printemps titillait le roi volage. Profitant du calme olympien, le dieu suprême enfila ses sandales d’apparat et se métamorphosa en jeune architecte, drapé d’une toge au blanc si éclatant qu’elle masquait les fleurettes qu’il avait contées.
Rome abritait une beauté légendaire nommée Cléopâtre. Sa grâce éblouit Jupiter qui perdit une sandale en se posant. Le dieu enlaça la reine, séduite à son tour. Jules César se précipita et jeta la sandale sur Jupiter, ordonnant: «rends à César ce qui est à César!» Jupiter s’en alla comme il était venu.
Junon riait sous toge. Jupiter, fou de colère, leva son foudre sur la curie de Pompée, tonnant: «qui veut voyager loin, ménage la sandale de Jupiter!»

 

Prix du jury ex-aequo  

Par Anne Guiblet

On croit qu'au domaine des dieux
Tout va toujours pour le mieux.
Personne ne nous a dit
Que les dieux ont aussi leurs soucis.
Ainsi il en va pour le maître de la terre
Et de l'univers, le grand Jupiter.
Un jour qu'il allait promenant
Quelque chose au pied le gênant,
Il dut s’arrêter, ne pouvant plus marcher,
En fut vivement contrarié.
Il avait aux pieds ses sandales
Neuves, un vrai scandale !
Plus il marchait,
Plus il souffrait et boitait.
Alors Jupiter, qui, pour être dieu
N'en était pas moins sage,
Prit l'affaire au sérieux
S'arma de son courage.
Il s'assit et réfléchit
Avant que n'empire sa maladie,
Déchaussa ses sandales,
Á droite, rien, à gauche, quel mal !
Et, sans sandale, quel soulagement !
De là venaient ses tourments.
Il chercha ce qui le blessait
Dénoua la lanière qui le serrait
Et put finir son voyage.
Tirez de ceci cet adage :
Si quelque chose vous blesse
Pour que cela cesse,
Prenez le temps de réfléchir
Avant de tout maudire.

 

Prix du jury ex-aequo 

Par Christine Vaufrey

16 ans, un short, des sandales, un sac de toile et les cheveux qui lui balaient le visage quand elle essuie ses larmes, elle marche à grandes enjambées le long du quai, au milieu de la nuit. Elle n'entend pas les frottements des coques les unes contre les autres, elle n'entend que le vacarme de son cœur qui cogne, fort fort fort, elle a froid, c'est pourtant l'été.
Chagrin d'amour, il est beau, il est bête mais il est beau, il l'a plaquée, voilà, c'est le 27 juillet et bientôt elle va rentrer, elle aura quelque chose à raconter.
Elle s'assied sur le ponton, près des bateaux. Elle sort son iPod du sac, place ses écouteurs. L'écran s'allume, puis c'est le noir.
Une main saisit sa cheville, juste au-dessus de la lanière de la sandale.
- Mademoiselle...
Elle replie brutalement la jambe
- Tire-toi, connard !
Elle se lève, s'enfuit. Puis elle sursaute, se retourne. Quelque chose est tombé dans l'eau. Quelqu'un, qui ne remonte pas. Avec sa sandale. Jupiter, fabrication artisanale.

 

Mentions spéciales délivrées par le jury

Mention spéciale « Péplum »

Par Gérard PROVENZALE

L'empereur Gaius Caesar, né en l'an 12 après J.-C, avait été présenté aux légions tout enfant, revêtu d'une tenue de centurion et chaussé de petites caligae (chaussures réglementaires des légionnaires romains). Ces rudes combattants, attendris par la vue du bambin aux chaussures cloutées, prirent l'habitude de l'appeler "Caligula" (petite botte).
En mai 41, lassés des caprices de leur prince, ses prétoriens se jettent sur lui et l'assassinent. Dans la bousculade, l'empereur perd une de ses chaussures qui glisse au milieu de l'atrium.
Cassius Chærea, Tribun de la garde, qui hait Caligula, repousse avec dégoût la chaussure ; mais Cornelius Sabinus, le second des tribuns conjurés, le retient en murmurant : "Te souviens-tu Chærea, des espoirs que nous mettions dans cet enfant à la sandale réglementaire ?"
"C'est vrai - répond Sabinus - pour nous ce jour-là, ce n'était pas un vulgaire godillot, c'était la sandale d'un Dieu, "la sandale de Jupiter".

 

Mention spéciale « En musique »

Par Pierre Morali

Tu sais, je n'ai jamais été aussi heureux que ce samedi-là, nous marchions sur la place, main dans la main, c'était l'été, un été comme Moscou n'en avait jamais connu. La place Rouge grouillait de touristes appareillés de Smartphones, caméras et autres boîtes à images en bandoulière. Elle avait un joli nom mon guide Natacha. Moscou, les plaines d'Ukraine et les Champs-Elysées, on a tout mélangé et on est allé danser. Mais quand on fait la java le samedi au Pacha, ça swingue comme à Meudon. On s'défonce, on y va, pas besoin d'beaujolais quand on a d'la vodka, et puis tes amis nous ont rejoints, ils ont débouché, en riant à l'avance du champagne de France. C'est alors qu'ils m'ont rappelé une tradition russe qui consistait à boire du champagne dans les chaussons des ballerines pour rendre hommage à leur talent. Ils n'en démordaient pas, il n'y avait pas de plus belle preuve d'amour !... Il me fallait boire dans la Tongue de Natacha comme j'aurais pu boire dans la sandale de Jupiter !...

 

Mention spéciale « Humour »

Par Claude Canal

Les temps romains étaient calmes. Soudain les traits de foudres s’abattirent sur la terre.
Colère du dieu des dieux. Jupiter avait perdu une sandale disait-on ? Chacun chercha semelle. Tous les recoins du monde furent fouillés.
Un cordonnier confectionna une paire de spartiates. Il orna chacune des lanières de joli cuir des plus belles pierres précieuses qu’il put récolter, émeraudes, rubis, diamants, saphirs et grenats. Faute d’avoir retrouvé sa chaussure égarée, le maître suprême s’adoucirait peut-être devant l’inestimable présent ?
Le demiurge, sous son chêne, sur son majestueux trône, sceptre en main daigna le recevoir, émerveillé à la vue de l’offrande, il fut gagné par un fou rire divin. Lorsqu’il put reprendre ses esprits, il s’adressa au savetier penaud :
- Tu es un être astucieux et un orfèvre hors pair dans ton métier mais tu es candide.
Il écarta alors le long drapé qui le recouvrait. Il était dépourvu de jambes.
- Cul-de-jatte n’a nul besoin de savate !

 

Mention spéciale « moralité »

Par Julien RIVAT

Au début des temps et des siècles, un jeune cordonnier, avide d’argent facile et de succès foudroyant, eu un éclair de génie. Enfin, crût-il qu’il en serait ainsi.
Usinant dans son atelier, la plus fine et la plus souple des sandales, il se mit dans l’idée de se faire chausseur du Dieu des Dieux. Appâtés, les puissants et les fortunés de ce monde se ruèrent sur l’objet de convoitise, faisant la fortune de son artisan, créant passions et envies.
Irrité, le démiurge voulant rétablir l’ordre, de trois coups de tonnerre, interrompit le l’ascension fulgurante du cordonnier.
« Sache, jeune ignorant que mes pieds nus sont ma meilleure parade, m’extirpant en toute discrétion le matin des couches de mes amantes, sans sandales, j’évite le scandale. Par ton impertinence, la malédiction sera portée sur tes semblables. Que vous demeuriez les plus mal chaussés de tous ! »
Ainsi, par le jugement de la sandale, naquit le célèbre adage.

 

Pour découvrir tous les textes, rendez-vous sur la page du Défi.

 

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