Astrid Houssin signe ce récit sur la douleur et la reconstruction
La révolution Iranienne (1978-1979) est invariablement associé aux idées de fanatisme, de dogmatisme et d'intégrisme. C'est la vérité officieuse qui a toujours cours en Occident. D'autres ont décelé dans le projet de cette révolution et dans les penseurs politiques qui la façonnèrent (dont Khomeini est la figure majeure) une variante du populisme tiers-mondiste. En somme, un mouvement pragmatique des classes moyennes, lesquelles, cherchaient à moderniser l'Etat et à mieux intégrer l'Iran dans le marché mondial.
En Iran, dans une société très marquée par les influences religieuses, la classe ouvrière a joué un rôle non négligeable dans ce qui est apparu comme un mouvement de rébellion populaire : elle a mené une grève générale de six mois, organisée hors la tutelle des syndicats et des partis de gauche. L'effondrement du pouvoir central allié à l'esprit révolutionnaire du moment, ont créé les conditions pour l'émergence d'organisations de base, comités et conseils.
Malgré les objectifs limités des luttes, l'existence de ces organisations intègre l'expérience des travailleurs iraniens dans l'histoire générale du mouvement d'auto-émancipation sociale. L'institution du nouveau régime islamique passait donc, nécessairement, par la transformation de ces comités de base en organismes purement consultatifs. Il s'agissait de les conserver, en les vidant de leur substance.
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