Le Prix Orange du Livre 2023 dévoile sa liste
«Pour me consoler, la petite fille revenue de la nuit pose sa main sur mon épaule, je la saisis mécaniquement:elle est fraîche et potelée, mais ce geste ne suffit pas à dissiper mes doutes. On pourra bien me dire que cette enfant a gardé son visage de la veille, que sa voix désordonnée reste inimitable, que cette pâleur dans les yeux c'est tout elle, comparer ne mène à rien. Cette enfant n'est pas la mienne.»Emma, la narratrice de ce roman, raconte le trouble qui la saisit en revoyant sa fille Nina, disparue plusieurs heures un soir de septembre. Quelque chose dissone dans leurs retrouvailles, un «presque-rien», provoquant chez Emma une vrille qui nous plonge dans une vertigineuse incertitude.
Le Prix Orange du Livre 2023 dévoile sa liste
"Voilà, j'ai basculé."
Ce n’est pas elle, ce n’est pas Nina, sa fille de huit ans, qui est revenue après avoir disparu une nuit entière. Emma en est persuadée, cette enfant n’est pas la sienne.
À l’inquiétude succède l’incertitude, les questionnements, le doute. Si ce n’est pas Nina, où est passée la vraie Nina ? Et comment l’usurpatrice peut-elle avoir jusqu’à son rire ?
Le moins que je puisse dire, c’est que ce roman laisse son empreinte.
Dès les premières pages, l’atmosphère est pesante, oppressante, malaisante.
Emma vit un deuil blanc, s’enfonce dans ses certitudes, jusqu’à en perdre toute raison, Nina absorbe le rejet de sa mère, cherche sa place, Paul, le père et mari, ne comprend pas la situation, cherche des solutions.
Ce court roman n'en est pas moins fulgurant, et nous plonge dans le "cauchemar sans fenêtre" d'Emma. C'était absolument terrifiant pour moi d'imaginer cette situation, voir son enfant et ne pas la reconnaitre comme telle, laisser son cerveau renier le lien mère-fille en toute impuissance.
Des victimes, il n'y a que ça ici, aucun coupable, personne contre qui se retourner.
L’écriture de Stéphanie Kalfon est forte, évocatrice. Les phrases qui font mouche se succèdent, j’aurais pu surligner le roman entier.
Une lecture puissante qui m'a absorbée une nuit d'insomnie, et qui ne m'a pas forcément aidée à me rendormir sereinement, je dois dire.
Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de mon cerveau fait partie de la première sélection du Prix Orange 2023.
Emma et son mari perdent leur fille dans une fête foraine, le temps d’une nuit. La petite est retrouvée rapidement mais Emma a l’étrange sentiment que la fillette retrouvée n’est pas sa fille.
Au début, on trouve cette histoire un tantinet tirée par les cheveux. Puis cela devient véritablement kafkaïen. On suit la confusion grandissante de la narratrice au fil des pages, on se réjouit du test ADN qui devrait permettre de dissiper ses doutes une bonne fois pour toutes et la remettre sur les rails. Mais non, c’est une plongée vertigineuses dans la folie et dans les arcanes du syndrome de Capgras qui nous attend. Et l’on assiste à la descente aux enfers de toutes une famille, victime de ce mal curieux qui provoque un grand malaise chez le lecteur. Une disparition d’enfant de quelques heures qui se finissait a priori bien ouvre la porte a une grande dégringolade psychologique qui fait froid dans le dos.
L’écriture efficace retranscrit bien la perte de contact avec le reel, le glissement dans la psychose, la distorsion des perceptions etc. On est soulagé de refermer le roman et de laisser sa narratrice et sa névrose prisonnière des pages du livre comme l’on émergerait d’un cauchemar au petit matin. Ouf, ce n ‘est qu’un roman!
Bonjour chers lecteurs !
La romancière a su mener son intrigue comme celle d'un roman noir, suite à la disparition de la petite fille .
Les mystères s’éclaircissent au fur et à mesure de la lecture.
Le lecteur a pu suivre différents points de vue.
Les blessures sont profondes .
On suit la petite fille, l'état psychologique de ses parents également, cela est touchant ... et dur à la fois .
Bonne lecture à tous !
J'ai lu d'une seule traite ce roman qui traite d'émotions "épouvantables" qui surviennent lorsqu'Emma perd sa fille une nuit entière, puis la retrouve mais n'arrive pas à la reconnaitre. On est pris par toutes ses réflexions, on a envie de secouer Emma et en même temps, on compatis. Le seul bémol pour moi est la fin, qui m'a un peu perdue. Je continue à y penser même plusieurs jours après avoir fini le livre.
Pour célébrer l’anniversaire des 8 ans de Nina, Camille et Paul l’emmènent à la fête foraine. Mais dans un instant d’inattention celle-ci disparaît laissant les parents au paroxysme de l’inquiétude. Elle sera retrouvée au petit matin,dans le chantier voisin,mettant fin à une nuit d’angoisse intenable. Sauf que… sauf que pour la mère, un soupçon s’installe, sournois, infime, puis de plus en plus envahissant, jusqu’à devenir une certitude: cette enfant n’est pas Nina!
Plongée dans la psyché d’une femme en proie au doute, dans l’esprit tourmenté d’une mère perdue.
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J’ai lu ce livre sans pouvoir le lâcher, complètement captivée par cette histoire improbable. Un roman qui dès les premières pages nous positionne dans l’esprit de la mère, en proie à une réalité distordue. Elle s’enferre dans ses allégations, elle prend les autres à témoin, elle refuse les preuves irréfutables mais personne, pas même son mari ne parvient à la raisonner, à la sortir de sa paranoïa, et on la suit incrédule dans ses excès et sa terreur. Comment ne pas être déroutée par l’émoi de cette femme face à celle qu’elle ne reconnaît plus comme son enfant, comment ne pas être dérangée par sa colère. Mais surtout comment ne pas être bouleversée par le chagrin de cette petite fille, par sa détresse face au rejet de celle qu’elle aime par dessus tout, prête à tout pour retenir son attention, jusqu’à entrer dans son délire.
Ce livre aux allures de roman noir est une vraie découverte. Il explore un champs complètement inédit des rapports mère-fille, et décrit les effets dévastateurs des traumatismes enfouis. Perturbant et émouvant. Une vraie réussite
Lu dans le cadre du Prix Orange du Livre 2023
Le roman vertigineux de Stéphanie Kalfon, «Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de mon cerveau», met en scène Emma et Paul, parents d’une petite fille de 8 ans, Nina.
Un soir, tous les trois vont à la foire aux manèges pour l'anniversaire de la fillette. Un instant sans surveillance et Nina se volatilise.
Après une nuit d'angoisse, la fillette est retrouvée dans les bois.
Mais Emma ne la reconnaît pas ! Ce n'est pas sa fille qui est revenue de cette nuit terrible.
Elle est persuadée que c’est une usurpatrice.
D'ailleurs pour preuve, les chouchous dans ses cheveux sont de couleurs différentes, et elle a des marques sur le corps qui n'étaient pas là avant.
Emma persuadée que sa fille est retenue captive ailleurs, décide de tout mettre en œuvre pour retrouver sa « vraie » Nina.
C'est alors que commence une descente en enfer pour cette mère, entrainant avec elle, sa famille et son entourage.
Un dénouement inattendu, rempli d'émotions sur ce drame familial où plus rien n'a été comme avant depuis cette nuit traumatisante.
Une lecture étonnante, sur des thématiques rares et originales que je vous laisse découvrir.
Un roman réussi et captivant qui se lit d'une traite.
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2023/04/un-jour-ma-fille-disparu-dans-la-nuit.html
C'est le titre à la fois mystérieux et intrigant mais aussi inquiétant qui a attisé ma curiosité qui m'a conduite vers ce roman et son auteure que je découvre par la même occasion.
Emma, 43 ans, professeure de peinture aux Beaux-Arts de Paris, la narratrice, perd de vue sa fille de 8 ans, Nina, quelques très courtes minutes. La petite fille disparaît, en suivant un chaton, et est retrouvée le lendemain matin frigorifiée mais en bonne santé.
Mais Emma est persuadée que l'enfant qui est revenue, n'est pas sa fille malgré un test ADN. Elle entraîne Nina, qui pour essayer de retrouver l'amour de sa mère, l'accompagne dans sa folie.
Ce roman prend aux tripes du fait qu'il est raconté du point de vue de la mère en prise avec une réalité distordue; elle prend à témoin son entourage, en particulier son mari, Paul, mais aussi le lecteur qui se trouve enferré dans une spirale paranoïaque; j'ai, quelquefois, douté moi aussi comme Emma, tant ses arguments paraissaient sensés.
La distance que met Emma entre elle et sa fille est telle qu'elle l'appelle "l'enfant", "celle-là", "la petite fille". On souffre avec Nina qui accepte même de n'être plus Nina pour se rapprocher de sa mère, en quête d'un amour disparu.
Même lorsque les médecins posent enfin un diagnostic sur ses vertiges, confusions, insomnies, malaises, Emma n'est déjà plus en état psychique de les entendre et s'enfonce encore un peu plus dans sa folie. C'est à partir de ce moment-là, que malgré le mal qu'elle fait à sa fille, on ressent pitié et empathie pour cette femme qui ne contrôle plus son cerveau et dont on apprend que l'enfance a été saccagée par un drame familial.
Stéphanie Kalfon crée une atmosphère trouble, angoissante et nous fait ressentir la peur, la panique, la paranoïa comme si nous étions Emma.
Un roman puissant qui sort totalement des sentiers battus pour nous laisser quelque peu sonnés une fois le livre refermé.
Une seconde d’inattention aura suffi pour que leur fille disparaisse, au stand de tir de la fête foraine. Une angoisse immense les saisit, et une culpabilité dévorante, eux les parents inattentifs, imprudents.
Pourtant quelques heures plus tard, l’enfant est retrouvée saine et sauve, et confesse avoir voulu suivre un petit chat aux yeux jaunes, jusqu’à se retrouver perdue dans la forêt puis de trouver refuge dans une cabane de chantier.
Tout va pour le mieux dans le meilleur de monde puisque la petite famille est à nouveau réunie. Et pourtant, le doute s’immisce : pour la mère, cette enfant est un coucou, un sosie, mais en aucun cas la petite fille qu’elle a perdue…
A partir de cette situation particulière, Stéphanie Kalfon construit une histoire inquiétante, puisque relatée du point de vue de la jeune mère, le doute s’immisce parfois : n’aurait-elle pas raison ? Qui est donc cette fillette qui s’efforce de ressembler à la Nina que la mère persiste à rechercher, parfois même avec la complicité de celle ci !
Par ailleurs, le thème sert de support à une analyse fine de ce que représente la relation mère-fille, de ce qu’est le sentiment d’être mère, qui ne s’explique pas par des mots mais par un ressenti. L’autrice évoque un sujet tabou : le fait pour une mère de ne pas aimer ses propres enfants.
Excellent lecture, questionnante et fort bien construite.
208 pages Verticales 5 janvier 2023
Sélection Prix orange 2023
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