Astrid Houssin signe ce récit sur la douleur et la reconstruction
L'aphorisme est un peu le couteau suisse des belles lettres.
Court comme un canif, il peut aussi bien trancher dans des considérations communes que dépolir des vérités faciles.
Cette piquante polymorphie l'autorise, successivement et avec un culot égal, à prétendre tout et son contraire voire mieux et plus. Ainsi, pour divertir le moraliste, l'aphorisme lui permet de se fâcher, d'un commun désaccord, avec tout le monde sans favoritisme aucun. Toutefois, pour susciter une colère bien sanguine chez le lecteur, il faut savoir s'y prendre et lui déplaire avec tact. Car la mauvaise foi ne se paye pas que de bons mots. En effet, elle a besoin d'éveiller cette clémence trop humaine qui pardonne le pire dès qu'il se présente sous ses plus beaux atours.
Alors, une fois le bon goût ordinaire dûment saigné, on ferme le recueil comme on replie un petit couteau.
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