«Je me suis toujours imaginé que je mourrais dans un avion. Et dès le décollage, j'ai conscience que c'est un bon jour pour le faire. Aussi ce qui suit n'est-il en rien une décision impulsive, mais le résultat d'une réflexion minutieuse.» Linkoping, 1992. Kåre, le pilote d'essai d'un avion de chasse Gripen, s'écrase avec son appareil. La colonne de fumée noire qui s'élève alors, visible de partout en ville, marque l'intrusion de la réalité chez tous les personnages du livre. Chacune de ces vies est bouleversée par le crash qui fait obstacle à la réalisation de son rêve ou espoir du moment : Marie-Louise, modeste secrétaire qui se découvre activiste pacifiste, Monica, atteinte d'un cancer et qui porte un lourd secret, Elis, vieux monsieur en maison de retraite passionné d'oiseaux, et Ida, adolescente sportive marquée par la mort de sa maman. C'est avec une grande subtilité de ton et de voix qu'Anna Platt décrit cinq personnes qui ont en commun des vies et des histoires en chute libre. Et qui, chacune à leur manière, vont trouver des ressources pour se relever.
La chute d’un avion de chasse dans une ville suédoise située entre Malmö et Stockholm est le point commun entre cinq histoires-personnages qui forment ce très beau roman.
Cinq histoires, cinq tranches de vie, cinq livres en un.
Kåre est pilote de chasse, celui dont l’avion va tomber et bouleverser le destin des quatre autres. Il semble avoir réussi dans lba vie, mais les apparences sont trompeuses. Il lit quotidiennement les avis de décès car « cela le console : il existe une fin à tout cela. »
Marie-Louise est en plein chagrin d’amour et noie son désespoir dans des causes anti militaristes. Monica est une femme battue qui ne voit plus sa fille depuis plusieurs années. Élis est un vieil homme passionné d’ornithologie et enfin Ida, qui vient de perdre sa mère, nage pour tenter d’oublier.
Vous me direz pas très gai tout ça ! Certes, mais ces cinq destins entrecroisés sont évoqués dans un savant mélange de délicatesse, de tendresse, mais aussi de dureté et de mélancolie sans jamais verser dans le pathos, le tout avec, parfois, une pointe d’humour.
Un instinct de survie habite ces personnages chahutés par la vie, et fait de cette lecture un moment agréable et doux.
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