149 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint en 2019. Une situation qui aurait pu être évitée sans la léthargie des institutions étatiques, assène Luc Frémiot, ancien juge d'instruction et procureur de la République spécialiste de la lutte contre les violences intrafamiliales.
Victimes silencieuses de leur conjoint violent, les femmes sont trop souvent contraintes de fuir le domicile familial pour des centres d'hébergement précaires, une solution toujours temporaire. Et ce fléau n'épargne pas non plus les enfants, à la fois victimes, témoins et otages d'une violence reçue en héritage.
Éviction des maris brutaux du domicile suivie d'une prise en charge dans des structures d'encadrement adaptées sous le contrôle de psychiatres et de psychologues, suppression des mains courantes... Luc Frémiot propose des solutions concrètes, qui ont fait leurs preuves, à ce drame qui ne cesse de s'aggraver. Et prévient?: tant que politiques et pouvoirs publics ne feront pas appliquer les dispositions législatives existantes permettant de réduire drastiquement la récidive des auteurs de violences, les statistiques ne baisseront pas.
Entre incompétence des pouvoirs publics, faiblesse des décisions des magistrats et inertie trop fréquente des forces de l'ordre, les femmes battues restent en effet trop souvent livrées à elles-mêmes.
Un essai sur la violence faite aux femmes écrit par un homme qui connait parfaitement le sujet.
Ex-procureur, Luc Frémiot, agit depuis des années pour tenter d'enrayer ce fléau.
Ce sujet est depuis longtemps et encore méprisé, ce qui a pour effet que les lois qui existent ne sont pas ou peu appliquées.
Sans concession, le magistrat illustre d'exemples, le déni, la chaîne de responsabilités, l'entre-soi, la manipulation, le manque de formation, le corporatisme et finalement le manque de courage.
Aux meurtres s'ajoutent les suicides des femmes violentées.
Les enfants sont souvent contraints de rester en relation avec le bourreau de leur mère.
Des lieux d'accueil pour hommes violents doivent être créés afin d'arrêter à ce que cela soit les femmes qui doivent quitter le domicile pour échapper à leur tortionnaire.
C'est un sujet complexe mais Luc Frémiot, d'une plume pédagogique, précise et soignée expose des solutions pour enrayer cette gangrène.
D'autres pays ont réussi à mettre en place des mesures efficaces. Pourquoi pas nous ?
Il en va de l'honneur de la France de cesser de détourner les yeux.
Merci à Monsieur Frémiot pour son combat au quotidien, sur le terrain, dans les médias, avec les politiques, dans les écoles et par ses écrits.
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