« Arnold Duplancher croise la vie de Marianne Denicourt en 1990. Il n'est alors qu'un aspirant du cinéma qui cherche des acteurs pour son premier film. Elle vient faire des essais devant sa caméra, installe son fils et ses petits soldats dans un coin, puis commence. Duplancher, qui a appris à se souvenir des lieux, des gens, de ce qui se dit, connaît son histoire. Il est en manque d'histoire. C'est un chasseur de fantômes. Elle ne le comprendra qu'après, bien après. » Mauvais génie est la réponse de Marianne Denicourt au prochain film de cet Arnold Duplancher, qui cache à peine la figure d'un réalisateur français en vogue. Il a fait des épisodes dramatiques de sa vie la trame grossière de son scénario. Elle y a retrouvé la mort à vingt ans du père de son enfant, l'agonie de son père, le visage de son fils. Alors elle lui répond, déshabille ce « prodige » du cinéma français de son verbe, de ses postures, de ses bons sentiments, et lui taille un costard.
Un livre récupéré au hasard et dont la curiosité m'a poussé à le lire sans chercher à me renseigner en amont sur l'histoire et les protagonistes. Le sujet me semblait intéressant avec la question de la création d'oeuvre artistique ou de l'esprit. Peut-on s'inspirer plus ou moins fortement d'événements réels pour créer et ce peu importe les conséquences sur les personnes concernées ?
Là les faits sont clairs, Marianne Denicourt, actrice, scénariste et réalisatrice reproche à Arnaud Desplechin, cinéaste récompensé notamment d'un césar en 2016, de s'être inspiré de sa vie (et notamment de la mort tragique de son amour de jeunesse puis de la mort de son père) pour écrire l'un de ses films "Rois et Reine". Cette affaire donne lieu à ce livre mais aussi à un procès pour atteinte à la vie privée dont Marianne Denicourt est déboutée en 2006 car l'œuvre est considérée comme une oeuvre de fiction "non réductible à ces faits réels".
Le livre est forcément à décharge contre le cinéaste avec des mots forts comme "scénario violeur" ou encore "collage jouissif d'histoires volées à des proches".
L'oeuvre littéraire se lit facilement mais perd très vite le lecteur dans une sorte de galimatias teinté de reproches comme une histoire qui s'est mal terminée entre deux personnes. Le sujet aurait pu être intéressant s'il avait pris un peu de hauteur sur la créativité artistique.
Pas inoubliable donc.
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