Jules Toulet, peintre obscur et néanmoins fringant de la fin du XIXeme siècle, a perdu sa muse, son égérie : Anna. Les quelques lettres qu'il a reçues d'elle n'ont fait qu'entretenir la flamme et l'ont empêché de se remettre à peindre. Il traîne dans Istanbul et essaie de retrouver la ferveur et la créativité de ses années de jeunesse... L'âme en creux, le coeur dévasté et les poches vides, il embarque alors sur L'Odysseus, un mystérieux navire au capitaine non moins mystérieux. Le capitaine Salomé l'accepte en effet à bord car elle s'intéresse à la peinture. En particulier, elle compte sur lui pour l'aider à retrouver un peintre, nommé Ammôn. Pourquoi ? Que lui veut-elle ? Quelle histoire se cache derrière cette femme au front dur qui ne connaît pas la crainte ? Qui est-elle ?
Au fil des vagues, Jules et le lecteur apprennent à connaître Salomé.
Comme l'homme aux mille ruses, elle vient d'une île des Cyclades.
Comme l'homme aux mille ruses, elle tombe de Charybde en Scylla.
Comme l'homme aux mille ruses, elle consulte les oracles et visite les enfers.
Comme l'homme aux mille ruses, sont destin semble maudit des dieux.
Sur L'Odysseus, l'ancienne religion semble avoir encore cours et, comme autrefois le véritable Ulysse, le navire se heurtera sans fin à sa destinée contraire avant de rentrer à bon port.
Complètement d'accord avec l'avis de Mumu Dans le Bocage...
Les dessins sont somptueux, Emmanuel Lepage rend hommage à René Follet, tous deux sont des graphistes Hors pair.
Par contre, je me suis accroché pour le récit qui m'a semblé "solide" - enfin pas fluide du tout en tout cas :) ...
Peut-être lié à cette Odyssée mythologique, mais j'y suis resté plutôt hermétique.
L'idée d'introduire le récit d'Homère en calque à l'intérieur du livre est originale. Par contre, je l'ai trouvé difficile à lire (de par le calque) et un peu tombée de nulle part.
Également, je trouve qu'il y aurait eu plus matière à expliquer (en supplément) la démarche artistique qui a lié les 3 auteurs. La dernière page mentionne les oeuvres de René Follet en pages... mais n'en fait pas grand cas. A l'époque, le dessinateur était encore vivant et la manière dont les dessinateurs ont travaillé ensemble aurait été intéressante à partager.
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