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Ce numéro?3 de la collection Théma vous propose de découvrir un élément essentiel de l'intimité de nos ancêtres : les signatures qu'ils ont tracées de leur main sur les actes anciens.
Si pour nous, tracer notre signature est un geste familier, ordinaire, un acte fréquent, répété régulièrement au cours de notre existence, il n'en fut pas toujours ainsi. Autrefois, si on le pouvait, on affirmait son appartenance sociale ou son identité par l'usage d'armoiries, d'un sceau, d'un emblème ou d'un insigne. C'est au terme d'une longue gestation, sur dix siècles, du VIe au XVIe siècle, que l'ordonnance de Fontainebleau, en 1554, puis l'ordonnance civile d'avril 1667, vont rendre obligatoire l'apposition d'une marque autographe du nom propre d'abord sur les actes notariés, puis sur les actes de la «?minute?» des registres paroissiaux. Dès lors, c'est une nouvelle conception de l'individu et de son identité qui s'affirme : la reconnaissance d'un être singulier, unique, parfaitement identifiable.
Tenant à la fois de l'écriture et du dessin, du mot et de l'image, cette marque hybride, véritable empreinte manuscrite de nos ancêtres, varie selon sa taille, sa forme, sa place, sa lisibilité, sa substance (encre, sang...), son support ou son rapport à l'identité (il est ainsi possible de signer d'une croix, d'un dessin, d'un prénom et d'un nom, ou l'un des deux, d'un surnom, d'un titre honorifique, d'un nom de terre, ou même d'une indication du rang social ou familial...).
Pour le généalogiste, la découverte d'une nouvelle signature est toujours un moment chargé d'émotion ! On mesure alors l'effort ou la fluidité, l'hésitation ou l'aisance, de celui qui a laissé, par-delà le temps, cette trace singulière de sa présence en un lieu et un moment donnés. Ce sont ces marques manuscrites, ces petits signes de vie de nos ancêtres que je vous propose de découvrir et d'étudier grâce notamment à une grille inédite d'évaluation des signatures (voir page?31).
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