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Les bâtisseurs de l'imaginaire

Couverture du livre « Les bâtisseurs de l'imaginaire » de Claude Prevost et Clovis Prevost aux éditions Klincksieck
Résumé:

En marge de toute norme ? Certains ont entrepris de transgresser règlements et usages pour édifier l'espace qui les habite. En ces lieux de rupture, le rêve de bâtir se nourrit de lui-même : il est un art de vivre et une manière de philosopher personnelle et concrète qui s'enracinent dans... Voir plus

En marge de toute norme ? Certains ont entrepris de transgresser règlements et usages pour édifier l'espace qui les habite. En ces lieux de rupture, le rêve de bâtir se nourrit de lui-même : il est un art de vivre et une manière de philosopher personnelle et concrète qui s'enracinent dans l'imaginaire. La confrontation de ces oeuvres singulières nous montre comment l'imaginaire se symbolise à travers certaines figures formelles, spatiales, comportementales.
À quels manques et désirs, à quelle crise, répondent ce besoin de créativité individuelle, cette appropriation démesurée de l'espace ? Là opère la fonction motrice de l'Imaginaire.
« Bâtir, habiter, penser » ont des racines communes. Le choix d'un site, d'un volume, d'un motif, d'une matière est l'aveu et la reconnaissance d'une réalité intime. L'imagination matérielle est à l'oeuvre, et le recours à des jeux de miroir donne aux Bâtisseurs de l'Imaginaire cette extraordinaire possibilité d'être autre et autres dans un espace où il n'y aurait plus de séparation entre réel et imaginaire.
Ces parcours, domaines, sanctuaires, monuments, jardins ne sont pas nécessairement habitables. Mais dans ces lieux de rencontre, les Bâtisseurs de l'Imaginaire matérialisent la volonté et le désir de renaître et d'appartenir à un monde plus relié, orienté, cosmisé.
Contre le manque, l'oubli, la mort, bâtir rend possible le passage exemplaire d'un mode d'être profane et provisoire, à un autre pacifié qui participe d'une fraternité, d'une totalité et de l'éternité.
« L'espace est un discours, le parcours d'un discours. » Les approches photographiques et filmiques des auteurs se situent à l'intérieur du discours de chaque Bâtisseur. Si la photographie silencieuse nous pose devant et dévisage, ici elle fixe encore la mise en pièces d'un double travail narratif : celui tenu au fil des jours par chaque Bâtisseur regardé ; et celui préparatoire à un regard plus éloigné quasi musical : une mise en mémoire de vives voix et images. Un film à chaque fois sans commentaire, pour lever une émotion entre réel et imaginaire.
La combinatoire de ces langages accomplit une médiation où nous demandons encore à voir. Ici se reproduit un dispositif qui s'est figuré ailleurs : chaque image, chaque plan, chaque parole est la présence d'une absence, et leur réunion nous place de nouveau sur le versant de l'imaginaire.

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