Je suis le livre errant, le livre sans auteur. J'écris avec l'aide du vent qui tourne mes pages, avec l'aide du sang pourpre des feuilles des arbres. Je suis l'errance, l'errance qui sait tout. En fait je n'écris pas, je me promène, mes deux coeurs en chaque main, comme des valises spirituelles. Les pays sont devenus si proches qu'il est plus difficile d'enjamber une flaque d'eau que voyager jusqu'aux Indes. Mes pensées sont des juifs qui se cachent. Le son de leurs violons est si pur qu'il fait peur aux modernes nuisances sonores.
À propos de L'Évangile du gitan, Christian Bobin écrivait de Jean-Marie Kerwich : « Un va-nu-pied nous redonne les clés du ciel que l'on pouvait croire à jamais perdues. » Avec ce nouveau livre, Jean-Marie Kerwich prolonge sa quête spirituelle et poétique, où l'on retrouve les thèmes qui l'inspirent, issus de la culture et du monde des gitans. Il est désormais au plus près des mots et martèle, comme un leitmotiv envoûtant : « Je suis le livre errant ».
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