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La rivière

Couverture du livre « La rivière » de Esther Kinsky aux éditions Gallimard
  • Date de parution :
  • Editeur : Gallimard
  • EAN : 9782070179749
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

« Au terme de bien des années, je m'étais détachée de la vie que j'avais menée dans la ville, comme nous découpons aux ciseaux une partie de paysage ou d'un portrait de groupe. Navrée du dégât que j'avais ainsi causé à l'image que je laissais derrière moi, et ne sachant trop ce qu'allait devenir... Voir plus

« Au terme de bien des années, je m'étais détachée de la vie que j'avais menée dans la ville, comme nous découpons aux ciseaux une partie de paysage ou d'un portrait de groupe. Navrée du dégât que j'avais ainsi causé à l'image que je laissais derrière moi, et ne sachant trop ce qu'allait devenir le fragment découpé, je m'installai dans le provisoire, en un lieu où je ne connaissais personne dans le voisinage, où les noms de rue, les odeurs, les vues et les visages m'étaient inconnus, dans un appartement sommairement agencé où j'allais poser ma vie pour un temps. »Une femme s'installe en banlieue londonienne près de la rivière Lea, sans trop savoir pourquoi ni pour combien de temps. Elle arpente et explore les franges de la cité tentaculaire, ses marges, les berges des affluents oubliés. Seule, elle observe, se remémore, et, en un dialogue avec le paysage qui l'entoure, décrit ces non-lieux, ces présences, parfois en négatif, de caractères et d'émotions que l'eau traverse. Elle noue parfois des liens avec des personnages singuliers et attachants, évoque son père, un enfant, qui, pas davantage qu'elle, ne seront nommés mais sont tous liés à l'eau vive, à ses enchantements comme à sa mélancolie, à ses secrets comme à sa sauvagerie. Glanant çà et là objets de rebut ou de hasard, attentive aux détails des vies depuis la fenêtre de son appartement ou de celle d'une rame de métro aérien, la narratrice compose en parallèle un univers intime de notations et de symboles. Appareil photo en main, à la première personne, elle entraîne aussi le lecteur au gré des méandres de ses souvenirs, sur les rives des quatre coins du monde. En suivant le cours du Rhin de son enfance, du fleuve Saint-Laurent, du Gange ou d'un ruisseau presque desséché à Tel Aviv, c'est par la finesse d'une langue aussi précise que limpide, ses images poignantes et son regard poétique qu'Esther Kinsky parvient à tisser le fil conducteur de cette envoûtante pérégrination entre rêve et réalité. D'une rare qualité littéraire, ce récit subtil, scandé en brefs chapitres, est pour chacun une invitation au ralentissement et à la contemplation du monde qui nous entoure.

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Avis (1)

  • "Ici les gens sont solidaires, même les maisons adossées les unes aux autres ont appris à se serrer les coudes."

    La narratrice quitte son ancienne maison par un petit matin bleu pour un appartement à l'est de Londres, sommairement agencé, où elle va poser sa vie pour un temps. Elle se promène...
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    "Ici les gens sont solidaires, même les maisons adossées les unes aux autres ont appris à se serrer les coudes."

    La narratrice quitte son ancienne maison par un petit matin bleu pour un appartement à l'est de Londres, sommairement agencé, où elle va poser sa vie pour un temps. Elle se promène au bord de la rivière Lea affluent de la Tamise et nous entraîne à la rencontre des oiseaux, des buissons et des arbres, le long des sentiers de promenade elle vagabonde dans des quartiers abandonnés, des usines désaffectées, des terrains vagues, des étendues sauvages.

    Des petits fragments du monde fixés sur la pellicule, des souvenirs, des moments de sa vie saisis par l'objectif l'emmènent au fil de l'eau du Rhin, le fleuve de son enfance, au Gange à Calcutta, en passant par l'Oder fleuve frontière, le Saint Laurent à l'est du Canada, la Neretva en Croatie, la Tisza au nord de la Hongrie, un voyage à la rencontre des habitants, de personnages atypiques, des commerçants et des artisans, des cultures et des coutumes.

    Un roman qui serpente le long des cours d'eaux, ruisseaux, rivières, fleuves, une écriture précise et poétique avec un talent de la description hors du commun pour nous conter les paysages, les couleurs, que ce soit une usine éventrée, une terre en friche, un marécage nauséabond, les plages de Tel Aviv ou le cours du Rhin qui porte sur son dos toute la vie errante des péniches.

    A chaque page on ressent la présence de l'eau toute proche. Un roman qui coule doucement, mais laissez-vous entraîner au fil du courant porté par une langue magnifique.

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