Rendez-vous le mercredi 16 octobre à 19h sur le site « Un endroit où aller »
En reportage dans le Finistère, cette « fin de la terre » de son enfance, un journaliste quelque peu désabusé, s'intéresse à la disparition en mer d'un marin-pêcheur. Une manière d'oublier sa femme et son fils, qui lui manquent. Préférant la flânerie à l'enquête, David Bourricot peine à chasser ses fantômes et boucler son papier, malgré les liens noués avec des figures du pays : la patronne du bistrot où il a ses habitudes, un peintre nain, double de Toulouse-Lautrec, ou encore Clarisse, la jolie veuve du marin-pêcheur. Retrouvera-t-il, grâce à eux, le goût de la vie ?
Roman envoûtant, porté par des personnages fantasques et poétiques, La Faucille d'or allie humour et mélancolie, dans une atmosphère qui évoque à la fois l'univers onirique de Fellini et les ombres chères à Modiano.
David Bourricot, journaliste autrefois primé, est aujourd’hui déprimé, voire dépressif et presque alcoolique, à deux doigts d’être largué par sa femme. Après un réveillon de Noël en tête-à-tête avec son verre de vin, il tente de se reprendre : son rédacteur en chef l’envoie enquêter en Bretagne sur la disparition en mer d’un marin-pêcheur, sur fond éventuel de trafic de drogue. Bourricot, la Bretagne, il connaît, il y a passé toutes les vacances de son enfance. Installé dans un petit hôtel dans un petit village, il prend ses quartiers à La Toupie, le bar des piliers de comptoir du coin. De rencontres improbables avec des personnages hauts en couleurs (un nain artiste-peintre et son épouse, Clarisse la jolie veuve du pêcheur, les collègues de ce dernier,…) en réflexions existentielles et divagations mélancoliques, le reportage de David n’avance guère. Plutôt que de chercher la vérité sur la mort du marin, il cherche sa propre vérité, il se cherche lui-même, s’interroge sur son avenir personnel et professionnel. Nostalgique du passé, notre anti-héros envisage vaguement d’écrire des lettres à sa femme (qu’il n’envoie jamais) et un article pour son journal (qu’il n’écrit pas davantage), qui établirait un parallèle entre les métiers de marin-pêcheur et de journaliste, qu’il voit comme deux métiers « artisanaux » en voie de disparition à l’heure de la pêche industrielle et de la presse en ligne, et de la rentabilité à tout prix.
A la fois loufoque et mélancolique, une lecture rapide et agréable mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Le troisième roman d’Anthony Palou, La faucille d’or met en scène un journaliste revenant dans son Finistère natal pour enquêter sur un marin-pêcheur disparu. Un voyage qui est aussi l’occasion d’un bilan.
Pour le journaliste David Bourricot, les ficelles du métier sont déjà bien usées. Le vieux baroudeur de l'information est bien désabusé et n'accepte que du bout des lèvres la proposition de son rédacteur en chef de partir en Bretagne pour enquêter sur la disparition, somme toute banale, d'un marin en pleine mer.
Arrivé dans sa région natale, ses premières impressions n’ont pas vraiment de quoi l’enthousiasmer: «Hôtel du Port. De la chambre de tribord. Temps gris et frais. Très frais. Vue sur la mer peu agitée. Petites vagues. Moutons nombreux. L'ennui des dimanches, toutes mes vacances d'enfant au Cap Coz. Pourquoi faut-il que je revienne là où mon entrepreneur de père ma vacciné contre les méfaits de la mer? Là où ne sachant trop quoi faire, je me prenais pour Marco Polo, pour Magellan, Tabarly.» Il faut dire qu’il trimballe avec lui un lourd passé. En décembre 1994 sa femme avait perdu leur fille Cécile en accouchant et jusqu’à la naissance de leur fils César, elle ne s’était jamais vraiment remise de ce drame. «Elle resterait toujours froide, froide et frigide. Une pierre tombale.»
Mais est-ce l'air du large qui lui vivifie les neurones? Toujours est-il qu'il retrouve peu à peu l'envie d'en savoir davantage sur ce fait divers, aussi titillé par l'immense défi qu'il lui faut relever: tenter de faire parler des taiseux qui n'aiment pas trop voir débarquer les «fouille-merde», fussent-ils enfants du pays.
Mais il va finir par trouver son fil d'Ariane en la personne de Clarisse, la veuve du défunt, qui va lui lâcher quelques confidences sur l'oreiller. Il va alors pourra remonter à la source et mettre à jour la seconde activité – lucrative – de certains marins-pêcheurs. Il apprend que leurs bateaux sont mis à disposition des trafiquants de drogue pour acheminer discrètement la marchandise.
Un peintre nain, Henri-Jean de la Varende, va aussi le prendre sous son aile sans pour autant qu’il puisse définir s’il le guide ou le perd dans sa quête. La patronne du bistrot, qui recueille toutes les histoires et ragots, lui sera plus précieuse.
Anthony Palou, en mêlant les souvenirs d’enfance à l’enquête journalistique, va réussir à donner à son roman une couleur très particulière, plus poétique au fil des pages, à l’image du reflet d’un croissant de lune sur la mer qui a inspiré Victor Hugo pour son poème Booz endormi et qui donne son titre au livre:
Immobile, ouvrant l'œil à moitié sous ses voiles,
Quel dieu, quel moissonneur de l'éternel été,
Avait, en s'en allant, négligemment jeté
Cette faucille d'or dans le champ des étoiles.
Sous des faux airs de polar finistérien, ce roman cache un drame qui va chercher au plus profond les ressorts d’une existence sans pour autant oublier l’humour. Autrement dit, une belle réussite!
https://urlz.fr/end1
Une petite pause bienvenue dans les lectures rudes de cet été !
Et quelle belle idée que celle d'avoir choisi « la faucille d'or ».
David Bourricot, journaliste, lui aussi fait une pause, bienvenue également. Il rame, navigue à vue dans sa vie, sa femme est sur le point de le quitter, son métier aussi, il passe le réveillon de Noël tout seul et, sauvé par son patron qui lui offre un reportage sur la mort suspecte d'un marin du coté de Quimper, prend le train, cap à l'ouest !
Sur place, son enquête le mène surtout dans un bar, dont il goûte les spécialités, où il discute avec les habitués, tous plus bizarres les uns que les autres, il doute, encore et encore, compare son métier jadis si bien noté et reconnu et aujourd'hui tant critiqué à celui de marin hauturier, navigant loin des cotes pendant des semaines d'affilée. Les temps changent !
Il piétine, écrit un bout d'article, des lettres à sa femme, il n'envoie jamais rien !, recommence, avance et recule, s'enlise mais revit peu à peu sur ces plages qu'il connaît bien pour y avoir passé ses vacances d'enfant, avoir péché avec son père, dormi avec sa mère et respiré ce bon air plein d'embruns.
Tout en se remettant en question, il découvre la vraie vie des marins de haute mer, accros à la cocaïne, comme lui à l'alcool, obligés qu'ils sont de travailler dans le froid et l'humidité des jours durant presque sans pause, en butte aux dealers comme les jeunes des cités.
Ce fut un bon moment, une énigme résolue de façon inattendue, quelques interrogations existentielles restées sans réponse, un bon bol d'air, loin des villes bruyantes, un talent certain !
Merci netgalley
David Bourricot est un journaliste à la dérive, sa femme et son fils ont pris le train pour La Rochelle, il y a l'eau dans le gaz. Il s'apprête à passer la veille de Noël avec l'alcool comme seul compagnon. Pour essayer de le sortir de cette impasse son rédacteur en chef l'envoi au fin fond de la Bretagne pour enquêter su la mort suspecte de Pierre Kermadec, un marin-pêcheur passé par-dessus bord d'un chalutier sur fond de trafic de cocaïne.
Est-ce un accident ou un meurtre Bourricot va mener l'enquête.
David va prendre ses quartiers à La Toupie le bar du village où toutes les épaves viennent s'amarrer.
Il y a Marie la serveuse avec son joli derrière de lapin.
Henri-jean un nain dit Toulouse Lautrec, peintre du dimanche et Gwenaëlle sa femme onctueuse.
Jean-Marc dit le borgne, avec son tatouage de faucille d'or qui représente la lune, le patron du chalutier sur lequel travaillait Kermadec.
Clarisse la belle veuve du marin disparu, toujours prête à se faire consoler.
Ce roman sans prétention est plaisant à lire, porté par une galerie de personnages hauts en couleur. Les souvenirs nostalgiques de David et ses interrogations sur sa vie, alternent avec sa pseudo enquête l'occasion pour l'auteur d'évoquer le milieu de la pêche, un métier artisanal qui se perd, la crise due au manque de poissons et à la concurrence espagnole, la difficulté du métier, la détresse des marins-pêcheurs et la tentation de la drogue pour oublier.
Anthony Palou comme une ultime pirouette nous dévoile la vérité qui se trouve dans l'estomac d'une lotte de huit kilos.
Un grand merci aux éditions du Rocher de m'avoir offert l'opportunité de lire ce roman.
#LaFaucilledOr #NetGalleyFrance
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