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Économie et religion ; l'expérience des ordres mendiants (XIIIe-XVe siècle)

Couverture du livre « Économie et religion ; l'expérience des ordres mendiants (XIIIe-XVe siècle) » de Nicole Beriou et Jacques Chiffoleau aux éditions Pu De Lyon
  • Date de parution :
  • Editeur : Pu De Lyon
  • EAN : 9782729708177
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Implacable dans son refus de l'enrichissement et dans sa dénonciation du pouvoir de l'argent, François d'Assise a légué sur ce plan à ses frères en religion un message singulier et vivace. Bientôt, cependant, son ordre allait se rapprocher de beaucoup d'autres, aussi fondés au XIIIe siècle.... Voir plus

Implacable dans son refus de l'enrichissement et dans sa dénonciation du pouvoir de l'argent, François d'Assise a légué sur ce plan à ses frères en religion un message singulier et vivace. Bientôt, cependant, son ordre allait se rapprocher de beaucoup d'autres, aussi fondés au XIIIe siècle. Confondus sous le qualificatif générique de «Mendiants», quatre d'entre eux - les Dominicains, les Franciscains, les Carmes et les Ermites de saint Augustin - furent même officiellement désignés comme tels par les plus hautes instances de l'Église en 1274. Le mode de dépendance à l'égard des autres que la mendicité induit a fourni à ces ordres un principe identitaire fondamental, qui affleure dans leurs expériences concrètes comme dans leurs écrits. Demander en quêtant et recevoir de la main à la main l'aumône spontanée ou organisée en collecte, vivre au jour le jour en privilégiant, face à l'afflux des dons, l'usage immédiat des aumônes en nature et la vente des surplus et des biens immobiliers? Ces indices forts d'un choix de vie précaire et du rapport constant aux réalités du marché se combinent de manière fascinante dans les pratiques des ordres mendiants avec l'incitation à tester en faveur des frères, leur prévision réaliste des dépenses récurrentes, et finalement, le compromis accepté des rentes et du confort relatif qu'elles assurent, en phase avec une économie de l'Au-delà qui encourage les célébrations de messes anniversaires pour le salut des défunts. D'emblée, amis et parents, bienfaiteurs et protecteurs souvent haut placés ont été mis à contribution pour assurer aux couvents prioritairement établis en ville le nécessaire et davantage, et pour gérer leurs possessions. Par des ajustements calculés aux contraintes du quotidien et par la réactivité aux aléas de la conjoncture, économie et religion se sont construites en dialogue. Plus nettement que les soeurs, les frères ont adopté des façons de faire innovantes que leurs archives (livres de comptes, registres de gestion, rapports de visites), quand on prend la peine de les interroger, rendent accessibles, et des façons de voir audacieuses qui, par le relais des paroles et des images, ont atteint efficacement la société, au point de contribuer à former autrement les regards, en amont du capitalisme florissant des Temps modernes.

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