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De ruines et de gloire

Couverture du livre « De ruines et de gloire » de Akli Tadjer aux éditions Les Escales
Résumé:

La guerre d'Algérie à travers le regard d'un jeune avocat contraint de défendre l'" ennemi ".
Algérie. Mars 1962. Malgré le cessez-le-feu décrété par de Gaulle, les affrontements entre tenants de l'Algérie française et indépendantistes du FLN se poursuivent. La panique est générale ; la... Voir plus

La guerre d'Algérie à travers le regard d'un jeune avocat contraint de défendre l'" ennemi ".
Algérie. Mars 1962. Malgré le cessez-le-feu décrété par de Gaulle, les affrontements entre tenants de l'Algérie française et indépendantistes du FLN se poursuivent. La panique est générale ; la suspicion, omniprésente.

Adam El Hachemi Aït Amar, jeune avocat, rêve de mettre ses compétences au service de l'Algérie libre, mais lorsqu'on lui confie la défense d'Émilienne Postorino, activiste en faveur de l'Algérie française, il se trouve confronté à une situation délicate : défendre l'ennemi et tout ce contre quoi il s'est engagé.

Sous la plume éminemment romanesque d'Akli Tadjer, c'est toute la complexité d'une époque et d'un pays en plein chaos, mais aussi de la psyché humaine, qui prend vie.
De ruines et de gloire est un roman puissant, aux résonances très contemporaines.

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Articles (1)

Avis (9)

  • Une petite journée, et j'ai déjà terminé ce troisième volet de la trilogie de Akli Tadjer sur le destin de cette famille Kabyle. Et, c'est mon préféré des trois, ce qui s'appelle finir en beauté.

    Dans ce tome, le personnage principal est le fils Adam aussi, devenu avocat depuis peu. On est en...
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    Une petite journée, et j'ai déjà terminé ce troisième volet de la trilogie de Akli Tadjer sur le destin de cette famille Kabyle. Et, c'est mon préféré des trois, ce qui s'appelle finir en beauté.

    Dans ce tome, le personnage principal est le fils Adam aussi, devenu avocat depuis peu. On est en mars 1962, juste après la signature des accords d'Évian. Les deux Adams vivent maintenant à Alger. Adam fils rêve de mettre son métier au service d'une Algérie libre et indépendante. Las, il se verra confier le dossier d'une militante de l'OAS, emprisonnée après avoir tiré sur des soldats lors d'une manifestation..

    Comme dans les livres précédents, l'auteur nous conte la petite histoire de qulques personnages, en s'appuyant sur la grande, L'Histoire avec un grand H. Celle-ci est abordée par petites touches au cours du récit, pas de grandes descriptions des évènements, mais juste les impacts sur la vie de tous les jours de ces hommes et ces femmes du climat très spécial qui régnait en Algérie pendant ces quelques mois. Car, contrairement aux deux premiers tomes qui balayaient plusieurs années, l'action là est concentrée sur les quelques mois qui ont séparé la signature des accord d'Évian, mars 1962, et le référendum sur l'indépendance en Juillet de cette même année. Et c'est une des raisons qui m'a fait préférer ce tome. L'auteur y rentre plus dans les détails des personnages et de l'atmosphère très spéciale qui régnait en Algérie à cette époque.

    Ce sont les derniers mois de l'Algérie française, ponctués par des manifestations, des attentats, même si le cessez-le-feu a été proclamé, la guérilla continue entre partisans de l'OAS et ceux du FLN, et la vie ne tient parfois qu'à un fil. Il suffit de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.

    Dans cette atmosphère de chaos, Adam père repart au mépris du danger dans le village de son enfance, lieu d'escarmouches, sans avouer à son fils le but de sa quête, tandis que Adam fils essaie de concilier sa foi en l'avenir de son pays et son amour de l'Algérie indépendante, libérée du colonialisme, avec la défense de cette femme, raciste, prête à tout pour que l'Algérie reste française. L'auteur nous peint de façon très subtile l'évolution d'Adam, de ses rapports avec sa cliente. La situation qui pourrait sembler caricaturale est traitée avec beaucoup de nuances, beaucoup de finesse par l'auteur.

    En parallèle, par de petites touches, grâce aux personnages que rencontre Adam, on voit les forces en présence, le racisme ordinaire envers les arabes de la part des soldats et de certains colons, le désespoir aussi de ceux qui vont devoir quitter leur pays, pour la métropole où souvent ils ne seront pas bien accueillis.

    J'ai encore plus apprécié ce tome par son intérêt historique, sur cette période de quelques mois, précédant l'indépendance, et aussi par le cadre plus « exotique », Alger la belle :
    « Alger était belle comme toujours. Comment se peut-il qu'une aussi jolie ville avec un ciel si pur et des flots si bleus puisse charrier autant de malheur, de larmes, de souffrance ? »

    Le fait de resserrer le récit sur quelques mois donne aussi plus d'intensité à celui-ci. et enfin, j'ai à nouveau apprécié tout le talent de conteur de l'auteur et son humanisme.
    Dans un contexte assez sombre, l'espoir en l'homme est toujours présent.

    Merci à NetGalley et aux éditions Les Escales pour ce partage #Deruinesetdegloire #NetGalleyFrance.

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  • Troisième et dernier volet d’une saga relatant le parcours d’une famille Kabyle de 1939 à 1962, ce roman nous plonge, pendant les derniers mois de la guerre d’indépendance, dans une Algérie sur le point de tourner la page du colonialisme.

    Mars 1962. Les accords d’Evian aboutissant à un...
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    Troisième et dernier volet d’une saga relatant le parcours d’une famille Kabyle de 1939 à 1962, ce roman nous plonge, pendant les derniers mois de la guerre d’indépendance, dans une Algérie sur le point de tourner la page du colonialisme.

    Mars 1962. Les accords d’Evian aboutissant à un cessez-le-feu n’ont pas été signés depuis huit jours qu’éclate la fusillade de la rue d’Isly. Tournant à la panique pour une raison indéterminée, une manifestation de civils favorables à l’Algérie française est mitraillée par des soldats tricolores. Des dizaines de morts et deux centaines de blessés tombent sur le pavé d’Alger. A son grand désarroi, l’avocat frais émoulu Adam El Hachemi Aït Amar, tout entier à ses idéaux d’une Algérie indépendante rassemblant démocratiquement habitants de souche et immigrés français, se voit confier la défense d’Emilienne Postorino, une fervente partisane de l’Algérie française, accusée d’avoir déclenché la panique et le massacre en tirant la première.

    Ajouté à la perspective quasi certaine de l’indépendance – un référendum d’autodétermination doit avoir lieu dans trois mois –, cet épisode qui, entre attentats de l’OAS et du FLN, enlèvements et assassinats, vient renchérir sur le climat de violence, précipite l’exode massif de ceux que l’on appellera pieds-noirs et harkis. C’est donc dans un contexte plus que jamais tourmenté qu’Adam, déchiré entre convictions personnelles, éthique professionnelle et inquiétude pour son père vaquant à de mystérieuses affaires dans sa campagne, doit décider quel parti adopter.

    « Il y a trois sortes d’avocats : ceux qui se soumettent aux lois, au-dessus ceux qui les refusent, au-delà ceux qui s’en imposent. Débrouillez-vous avec ça, mon cher confrère. Pardon, j’en oublie une, les avocats hors-la-loi, ceux qui n’écoutent que la loi de leur cœur. » Pour notre personnage capable de se garder de tout manichéisme dans un environnement pourtant dramatiquement clivé, ce sera donc la voie du coeur, sans haine et avec la prise de recul autorisant une pondération lucide et douce-amère. Lui qui a dû fuir Paris pour échapper à la conscription ne sait que trop ce que déracinement veut dire et saura reconnaître aussi bien les torts et travers réciproques que l’intensité des drames vécus de part et d’autre.

    Immersif et rythmé, le récit très cinématographique embarque efficacement le lecteur dans ses péripéties historiques. Et même si les épisodes relatifs au père finissent, dans leur improbable conclusion, par verser dans l’outrance mélodramatique, l’on se laisse volontiers séduire par cette histoire si bien contée qui sait avec intelligence et empathie souligner responsabilités et souffrances de chaque camp. A noter qu’il n’est pas besoin d’avoir lu les précédents tomes de la saga pour apprécier celui-ci.

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  • 'ai été attirée par ce livre par son beau titre poétique et la couverture : n'avais pas vu qu'il s'agit d'un troisième tome, mais cela n'empêche pas d'appréhender cette lecture et je vais lire les précédents, ensuite.
    J'ai beaucoup aimé ce texte sur un sujet difficile puisqu'il s'agit des...
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    'ai été attirée par ce livre par son beau titre poétique et la couverture : n'avais pas vu qu'il s'agit d'un troisième tome, mais cela n'empêche pas d'appréhender cette lecture et je vais lire les précédents, ensuite.
    J'ai beaucoup aimé ce texte sur un sujet difficile puisqu'il s'agit des derniers jours des "événements" d'Algérie, puisqu'à l'époque nous ne parlions pas de guerre. J'ai lu quelques livres sur cette guerre et ai un rapport un peu personnel avec cette histoire car mon père a fait partie des appelés français mais n'a jamais voulu en parler mais a ramené de cette période quelques cauchemars. J'avais apprécié les textes "attaquer la terre et le soleil" de Mathieu Belezi, "de nos frères blessés" de J Andreas et "l'inaccompli" de Christophe Jamin.
    Ce texte m'a plu car il nous raconte les jours avant la promulgation de l'indépendance de l'Algérie. Nous sommes en Mars 1962, Adam El Hachemi Aït Amar est avocat au barreau d'Alger. Jeune avocat, il rêve de mettre ses compétences au service de l'Algérie libre, mais lorsqu'on lui confie la défense d'Émilienne Postorino, activiste en faveur de l'Algérie française, il se trouve confronté à une situation délicate : défendre l'ennemi et tout ce contre quoi il s'est engagé.
    Ce que j'ai apprécié dans ce texte c'est d'avoir la vision du côté des algériens, "indigènes". L'auteur nous raconte à travers l'ensemble de ces personnages les impacts de décisions prises à Paris. Nous sommes au plus près des différents personnages, des relations entre père et fils, entre employeur et employé, des relations amoureuses, amicales... Il y a des pages terribles sur la situation de la vie quotidienne à Alger , des attentats, des contrôles armées.. Mais aussi des pages plus poétiques, plus calmes, que ce soit les scènes dans le village natal du père du personnage principal.
    Aves beaucoup de romanesque mais un fond historique très bien documenté, nous nous attachons aux personnages et à leurs histoires, relations ...
    Ce texte nous permet d'appréhender ces pages de l'Histoire, avec des points de vue différents mais aussi avec les petites histoires qui font la grande Histoire.
    #Deruinesetdegloire #NetGalleyFrance

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  • De Ruines et de gloire est le troisième volet d'une fresque historique racontant le destin d'une famille kabyle algérienne de 1939 à 1962. Ce qu'il y a de formidable avec ce pur conteur qu'est Akli Tadjer, c'est qu'alors que je n'avais pas lu les deux tomes précédents, j'ai eu l'impression...
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    De Ruines et de gloire est le troisième volet d'une fresque historique racontant le destin d'une famille kabyle algérienne de 1939 à 1962. Ce qu'il y a de formidable avec ce pur conteur qu'est Akli Tadjer, c'est qu'alors que je n'avais pas lu les deux tomes précédents, j'ai eu l'impression d'avoir tout compris du vécu des deux personnages principaux, le père et le fils, tant l'auteur distille toutes les informations nécessaires, sans lourdauds rappels, pour s'attacher à ses personnages dès les premières pages.

    Après deux volets consacrés au père, ancien soldat indigène durant la Deuxième guerre mondiale, place au fils en 1962. Adam El Hachemi Aït Amar est avocat au barreau d'Alger. Il attend avec impatience sa première grosse affaire. Mais ce n'est pas celle qu'il avait imaginé. Il va devoir défendre une fervente partisane de l'Algérie française.

    Le contexte historique des derniers feux de la guerre d'Algérie est remarquablement reconstitué. Nous sommes en mars 1962, quelques jours après les Accords d'Evian qui proclame un cessez-le-feu. Cette période d'immédiate pré-indépendance est finalement méconnue et j'ai été saisie par le chaos décrit, à savoir aucun cessez-le-feu mais une guerre sans merci entre l'OAS et le FLN entre attentats, exécutions sommaires et assassinats ciblés, des haines qui se recuisent à l'excès, avec une population ( quel que soit son bord ) prise en otage et un exode des Pieds-noirs qui démarrent.

    Le 26 mars, une fusillade a éclaté rue d'Isly à Alger. Les troupes françaises ont tiré sur des civils désarmés lors d'une manifestation pro-OAS. Bilan une quarantaine de morts, près de 200 blessés. le fait déclencheur n'a jamais été totalement éclaircie, mais la version la plus plausible mentionne, comme fait déclencheur de la répression, des tirs partis d'un immeuble en surplomb visant les soldats. Akli Tadjer donne un visage à ce tireur initialement anonyme : Emilienne Postorino, celle qu'Adam doit défendre.

    Deux personnages de 24 ans, du même pays mais qui ne voient pas l'avenir de la même façon ; un idéaliste qui rêve de mettre son talent au service de l'indépendance de l'Algérie et une jeune femme en colère qui ne veut pas perdre le pays qu'elle aime, quitte à prendre les armes. L'antagonisme peut sembler artificiellement caricatural mais l'auteur le traite avec un doigté subtil qui évite tout manichéisme en faisant évoluer le dilemme cas de conscience d'Adam tout comme la posture radicale d'Emilienne, et ce sans jamais verser non plus dans l'écueil inverse, à savoir un trop plein d'angélisme béat qui ne serait que bonnes intentions.

    Akli Tadjer a le romanesque généreux. A cette intrigue principale nouée autour de la relation entre l'avocat et sa cliente, il ajoute un arc narratif autour du père et de ses agissements mystérieux à el-Kseur. Dans le dernier quart, j'ai trouvé qu'il en faisait un peu trop avec deux événements excessivement rocambolesque qui détonnent avec le reste. Mais la période est tellement extra-ordinaire qu'on se dit que tout est possible, au final, même le plus invraisemblable.

    J'aime énormément les romans qui font découvrir la grande Histoire à travers les trajectoires intimes de héros somme toute ordinaires. Et là, on est dans le très bon avec en prime un regard humaniste dont on a particulièrement besoin par les temps qui courent. Les événements racontés sont sombres, et pourtant on sent à quel point Akli Tadjer veut faire vivre la flamme de l'espoir et de la résilience. Certes, cette flamme vacille mais elle ne s'éteint jamais dans ce beau roman qui permet de faire comprendre avec clarté et sans rancoeur les enjeux humains qui ont été au coeur du colonialisme, de la guerre d'Algérie et donc qui sont au coeur de la déconstruction coloniale. Poignant.

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  • Certaines sagas s’essoufflent : l’intérêt décroît, l’émotion perd de sa superbe. Avec ce troisième opus sur le destin d’Adam, Akli Tadjer termine superbement cette histoire commencée en 2021 avec D’amour et de Guerre. Souvenez-vous de ce garçon qui part dans les montagnes algériennes avec sa...
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    Certaines sagas s’essoufflent : l’intérêt décroît, l’émotion perd de sa superbe. Avec ce troisième opus sur le destin d’Adam, Akli Tadjer termine superbement cette histoire commencée en 2021 avec D’amour et de Guerre. Souvenez-vous de ce garçon qui part dans les montagnes algériennes avec sa bien-aimée pour fuir la deuxième guerre mondiale, il a trop en mémoire l’image de son père revenu cassé des tranchées et sans reconnaissance aucune de la France. Puis, vint le deuxième tome : D’audace et de liberté. Adam s’est émancipé, est resté en France après avoir survécu à la guerre mais a soif de liberté. Il rêve de retourner en Algérie avec la personne la plus chère en son cœur : Adam, son fils né de sa liaison secrète avec Zina. Si Zina a disparu, il a été nommé pour s’occuper officiellement du fruit de ses amours inoubliables.

    Les années ont passé, nous sommes en mars 1962, à Alger. Les accords d’Évian sont imminents mais le pays est déchiré entre l’OAS et le FLN avec des attentats quotidiens. Les colons veulent garder leur identité française en Algérie pendant que la métropole s’éloigne de son nationalisme et que le peuple algérien veut retrouver son identité et sa liberté. Adam fils est un jeune et brillant avocat vivant avec son père adoré et qui souhaite se mettre au service de l’Algérie libre. Eux deux espèrent tant avec cette indépendance qui se profile. Un dilemme va le mettre dans une position délicate : le cabinet où il travaille lui confie la défense de l’ennemie : une jeune activiste en faveur de l’Algérie française.

    Le pilier central du roman est là : le cas de conscience du fils Adam à l’aube de l’indépendance algérienne. Un pays fracturé par des décennies de colonialisme autoritaire ; deux peuples qui se déchirent entre haine et mépris. Pourtant, le jeune Adam – comme son père – refuse la loi du Talion, son seul désir est de retrouver une Algérie apaisée en faisant rejaillir toutes les sources de sa culture.

    Akli Tadjer pétrit encore et toujours son stylo dans un bain d’humanisme avec cet esprit de réconciliation entre les deux rives de la Méditerranée. Si les êtres odieux ne manquent pas, le romancier s’attarde sur ceux qu’il veut mettre en lumière : personnages attachants, parfois ambigus mais toujours solaires. Certains passages sont d’une intensité si forte qu’il est parfois difficile de retenir ses larmes ; la base est une fiction mais avec une réalité en transparence.

    En ce XXI° siècle, d’autres peuples se déchirent, d’autres guerres ravagent des vies et des rancœurs sont toujours omniprésentes de chaque côté de la Méditerranée. Puissent les romans d’Akli Tadjer traverser les terres, les mers, franchir les montagnes de l’intolérance pour qu’une humanité se retrouve un jour en paix dans le respect de l’autre, des autres.

    Le Domaine de Squirelito ==> https://squirelito.blogspot.com/2024/02/noisette-de-reconciliation-de-ruines-et.html

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  • Ce roman fait partie de la trilogie « D'amour et de guerre », il s'agit du 3ème opus. On suit Adam El Hachemi Aït Amar, fils de Zina, jeune homme promis à une belle carrière d'avocat en Algérie, en 1962. Des phrases courtes et percutantes, un humour noir, très imagé, pour décrire une histoire...
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    Ce roman fait partie de la trilogie « D'amour et de guerre », il s'agit du 3ème opus. On suit Adam El Hachemi Aït Amar, fils de Zina, jeune homme promis à une belle carrière d'avocat en Algérie, en 1962. Des phrases courtes et percutantes, un humour noir, très imagé, pour décrire une histoire simple, au fond. La guerre d'Algérie n'est pas terminée, et malgré les accords d'Evian, les attentats à la voiture piégée et autres exécutions font partie de la vie quotidienne. Tandis que certains français ont quitté le pays, d'autres hésitent, car ce pays est le leur. C'est le cas pour Emilienne Postorino, jeune activiste pro Algérie française mais je laisse découvrir.
    J'ai été très émue par la lecture de ce roman, aux côtés d'Adam. Cette période de l'histoire liant la France et l'Algérie est encore délicate à aborder et certains sujets restent d'actualité. Akli Tadjer a su recréer l'ambiance qu'on peut imaginer, les relations entre pro et anti Algérie française, le mépris des colons à l'égard des « indigènes » considérés comme des va-nu-pieds incultes, tout cela sans exagération, ni aigreur, mais simplement car c'était la réalité. Il évoque tout aussi bien le déchirement côté français de devoir quitter ce pays. L'humour de l'auteur accompagne le lecteur tout au long du récit, ce sont des bulles de décompression appréciées. Une lecture riche d'enseignements, qui démontre encore une fois l'importance du dialogue, créant souvent l'empathie.

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  • Akli Tadjer tire le fil de cette histoire, qui est en vérité le troisième tome d'une saga franco-algérienne dont D'amour et de guerre (2021) et D'audace et de liberté (2022) sont les premiers opus publiés aux Éditions Les Escales.
    C'est un sujet que j'ai envie d'explorer un peu plus dans les...
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    Akli Tadjer tire le fil de cette histoire, qui est en vérité le troisième tome d'une saga franco-algérienne dont D'amour et de guerre (2021) et D'audace et de liberté (2022) sont les premiers opus publiés aux Éditions Les Escales.
    C'est un sujet que j'ai envie d'explorer un peu plus dans les mois à venir car, malgré toutes mes lectures sur cette thématique, je m'aperçois que c'est toujours aussi complexe d'avoir un avis éclairé sur cette période de l'histoire franco-algérienne.
    Regarder les faits simplement et comment certains ont voulu manipuler l'histoire d'un côté ou de l'autre de la Méditerranée serait déjà un début.
    J'ai l'impression de devoir marcher sur des œufs à chaque fois que j'évoque cette histoire car les esprits ne sont pas toujours apaisés. Le fait de ne pas en parler y contribue grandement d'après moi, car il laisse des possibilités infinies d'interprétation et donc de manipulations…
    Bien sûr, il s'agit ici d'une fiction, et même si elle est très réaliste j'ai bien conscience qu'on ne peut l'ériger en vérité. Je crois que son auteur Akli Tadjer a voulu montrer qu'il est encore possible d'avoir une forme de résilience - même si d'aucuns pourraient le taxer d'angélisme - pour cela il faudrait la reconnaissance du mal qui a été fait et qu'il soit clairement énoncé.
    Nous sommes en mars 1962, les accords d'Évian viennent d'être signés : nous sommes à un moment de bascule historique qui va mettre fin à 8 années de guerre sur le sol algérien et 132 ans de colonisation française en Algérie.
    Pourtant, certains ne sont pas prêts à rendre les armes et la violence s'intensifie sur le terrain entre la branche armée du FLN (Front de libération nationale) et les membres de l'OAS (organisation terroriste clandestine française d'extrême droite).
    Les civils sont encore une fois les premières victimes de ces affrontements…
    C'est pour défendre les partisans de l'indépendance qu'Adam, jeune avocat d'origine kabyle, est rentré en Algérie. Pourtant, le sort va le confronter à un véritable dilemme : il va devoir prendre la défense d'une femme, Émilienne Postorino, partisane de l'Algérie française suspectée d'avoir tiré sur la foule.

    Comment concilier ces 2 points de vue que tout oppose ? C'est le parti pris par Akli Tadjer, je vous laisse juger de la fin…
    Un roman historique qui explore des rouages psychologiques et n'édulcore rien du racisme qui imprègne outrageusement la société.

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  • J’ai choisi ce livre d’une part parce qu’il parle de la guerre d’Algérie, c’est-à-dire d’une page d’Histoire dont, en Belgique, on n’est guère familier (moi en tout cas), et que, quand il s’agit d’apprendre en lisant (ou l’inverse), je suis souvent volontaire. D’autre part, parce que la...
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    J’ai choisi ce livre d’une part parce qu’il parle de la guerre d’Algérie, c’est-à-dire d’une page d’Histoire dont, en Belgique, on n’est guère familier (moi en tout cas), et que, quand il s’agit d’apprendre en lisant (ou l’inverse), je suis souvent volontaire. D’autre part, parce que la quatrième de couverture résume la trame en annonçant qu’un avocat algérien, partisan d’une Algérie libre, va se trouver contraint de défendre une jeune activiste pro-Algérie française. Et quand il s’agit de plaidoiries, d’argumentation, de raisonnement juridique, de justice et/ou de conscience morale, je salive d’avance. Sur ce point, j’ai été légèrement déçue, parce que je m’attendais à autre chose, mais le roman a d’autres atouts qui contrebalancent ce bémol.

    Or donc, nous sommes à Alger en mars 1962. Les accords d’Evian viennent d’être signés, le cessez-le-feu décrété en Algérie. Mais sur place, le chaos est total : affrontements violents entre indépendantistes du FLN et partisans de l’Algérie française, attentats, assassinats, contrôles policiers et suspicion généralisés. Adam, jeune avocat de 24 ans, rêve de contribuer à la construction d’une Algérie libre. Mais, à son corps et à sa morale défendants, il se voit confier la défense d’Emilienne, jeune femme militant pour une Algérie française.

    Contrairement à ce que je pensais au départ, ce roman n’est pas un « roman de procès » (comme il y a des films de procès) où l’essentiel se déroulerait dans un tribunal. Au contraire, on est plongé dans le quotidien d’une guerre terrible où chacun risque la mort à n’importe quel coin de rue, et dans la tête d’Adam, en plein dilemme entre deux lois : celle du Code pénal et celle de sa conscience. On revient aussi sur l’histoire de sa famille (et je n’avais pas compris que ce roman était le dernier d’une trilogie, mais cela ne gêne pas la compréhension), avec une sorte de retour aux sources.

    Je n’ai donc pas eu droit à des plaidoiries brillantes, mais j’en ai beaucoup appris sur cet épisode de l’histoire franco-algérienne, sur le mépris des colons envers les Algériens, leur désarroi quand ils doivent fuir « leur » pays pour rentrer en France où ils se sentiront étrangers, les humiliations et les tortures subies par les Algériens, la haine et les souffrances atroces de part et d’autre.

    A ce contexte historique très bien rendu, l’auteur mêle amour (ceux de et pour une femme, un père, une mère), idéalisme et humanisme. Grâce à son indéniable talent de conteur et à son sens du romanesque, il rend ce livre instructif et captivant de bout en bout.

    En partenariat avec les Editions Les Escales via Netgalley.

    #Deruinesetdegloire #NetGalleyFrance

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