Avec son infinie tendresse, Louis Lebourdais fait revivre les êtres de son enfance, sa famille entre Sarthe et Normandie, entre les guerres du XXe siècle : son oncle violoneux puis charpentier, les chanteurs de rue, les chevaux qu'il a appris à conduire avec son père, les jardinages, la cuisine de sa mère à la cheminée de leur petite ferme. Né en 1923, Louis raconte la saveur des nourritures simples, les crêpes du Mardi-gras, le banquet du 14-juillet et la fête du cochon. Des étincelles de bonheur pétillent, des ritournelles fusent dans cette existence frugale et rude mais semée de mélodies, de refrains et de rimes. Après ses confidences dans Nos racines paysannes, Louis publie un manuscrit écrit de sa main dans lequel il évoque d'émouvantes rencontres, de Vittorio le maçon italien à Youcef, soldat de la Libération - avec un magnifique appétit de vie. Et toujours, des chansons.
Pierrick Bourgault avait déjà publié l'histoire de Louis et Lucienne Lebourdais dans Nos racines paysannes. Ici, il a aidé le vieux paysans à rassembler, mettre en forme et publier des milliers de notes manuscrites, rédigées au fil du temps et qui retracent près d'un siècle d'évolution de la paysannerie française.
J'avoue ne pas avoir été totalement emballé... Mais j'imagine que ma mère, qui a juste une dizaine d'année de moins que Louis, le sera davantage...
Tout d'abord, je connaissais déjà les grandes lignes de l'histoire des Lebourdais, pour avoir lu l'ouvrage précédemment cité (lire ma chronique ici). Je n'ignorais pas, parce que c'est un pan de mon histoire, les fantastiques transformations vécues par la paysannerie au cours du siècle écoulé.
Ici, ce sont les détails qui comptent, des instantanés de la vie de l'auteur ; et forcément, je me sens un peu moins concerné.
Il faut néanmoins souligner la qualité de l'écriture, même si l'auteur s'égare parfois dans de longues digressions. On ne s'attend pas forcément à ce haut niveau de qualité chez quelqu'un qui n'a pas eu la chance de faire de longues études, et on imagine l'investissement personnel que cela doit représenter. Louis Lebourdais apporte ici de nouveaux lauriers au mot "autodidacte" !
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2022/11/06/cent-ans-louis-lebourdais-editions-ouest-france-une-traversee-du-20eme-siecle/
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