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Cartes et fictions (xvie-xviiie siecle)

Couverture du livre « Cartes et fictions (xvie-xviiie siecle) » de Roger Chartier aux éditions College De France
Résumé:

Bilbo le Hobbit, les Chroniques de Narnia et Le Seigneur des Anneaux ont habitué leurs lecteurs à rencontrer dans le livre une ou plusieurs cartes des territoires qu'ils décrivent. En allait-il de même pour les lecteurs des fictions de la première modernité, entre les XVIe et XVIIIe siècles?... Voir plus

Bilbo le Hobbit, les Chroniques de Narnia et Le Seigneur des Anneaux ont habitué leurs lecteurs à rencontrer dans le livre une ou plusieurs cartes des territoires qu'ils décrivent. En allait-il de même pour les lecteurs des fictions de la première modernité, entre les XVIe et XVIIIe siècles? L'introduction de cartes n'allait pas de soi. Leur impression augmentait le coût des ouvrages et la capacité des mots à produire des images mentales les rendait inutiles. Pourtant, les cartes apparurent dans les oeuvres d'imagination.Commencée avec les cartes des itinérances de don Quichotte, insérées dans les éditions madrilènes de l'histoire à la fin du XVIIIe siècle, l'enquête s'est attachée à deux généalogies. La première est anglaise. Elle donne à voir les périples d'un voyageur imaginaire présenté comme bien réel. En remontant le temps, elle conduit des Voyages de Gulliver à Robinson Crusoé, puis de celui-ci au Mundus Alter et Idem de Joseph Hall et à L'Utopie de Thomas More. La seconde série est allégorique et française. Elle a pour origine la Carte de Tendre, insérée dans la Clélie de Mademoiselle de Scudéry et inclut les cartes galantes ou polémiques qui l'ont imitée. Mobilisant les conventions de la cartographie, faisant écho au désenclavement du monde permis par les découvertes, les cartes des fictions ont inventé des terres de fantaisie, fait coexister pays imaginaires et territoires authentiques et tracé sur des espaces réels les cheminements ou expéditions de héros inventés - ainsi dans certaines éditions vénitiennes les protagonistes du Roland furieux. Selon les temps et les lieux, ces cartes ont assumé divers rôles. Elles ont représenté des mondes à l'envers, satiriques, critiques ou utopiques; elles ont brouillé la distinction entre le monde du livre et celui du lecteur; elles ont nourri les raisons et les rêves, au-delà même de la lettre du texte.

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