Marc, adolescent à la sensibilité et l'imagination débordantes, subit de plein front le cancer de Lucie, sa petite soeur de huit ans.
Alors que les aller-retours à l'hôpital se font plus fréquents, il dérive progressivement dans l'onirique afin d'oublier la réalité du quotidien...
Trouvera-t-il dans ses rêves une explication à la vanité du mal ?
Dans le style francisé de J. D. Salinger, Bittersweet ("tendre-amer" en anglais) raconte l'histoire d'un jeune schizophrène perdant peu à peu ses repères face à la progression de la maladie de sa soeur. Les thèmes abordés y sont parfois un peu durs, mais toujours traités avec humour. L'humanité du personnage principal, ses questions sur la religion, la beauté, ainsi que son incompréhension face à l'injustice du monde sont mises au premier plan.
Bittersweet raconte un instant de la vie de Marc, adolescent de 15 ans forcé de gérer l'horreur de la maladie de sa petite soeur Lucie. C'est à travers ses yeux qu'on découvre cette situation.
Soyons honnête : cette histoire est bouleversante. Je n'ai pas pleuré mais je n'en suis pas moins émue. Marc est un adolescent bien attaqué par la vie. Son père est mort, et sa petite sœur de 8 ans à peine en est à sa deuxième rechute suite à un cancer. Pour ne rien arranger, Marc "voit des anges", c'est-à-dire qu'il a des sortes d'hallucinations, attribuées à la schizophrénie. On a connaissance de toutes ses pensées parce qu'il est le narrateur de cette histoire. Il est écrasé par le cancer de sa sœur. Il se questionne sans cesse sur le rôle d'un dieu dans ces tragédies, et surtout, il croit que sa sœur va s'en sortir. Bien qu'endossant un rôle bien trop large pour lui, il reste tellement fragile qu'on le voit se fissurer peu à peu sans que lui-même en ait conscience.
Le roman porte bien son nom. Il est doux-amer en tout point. A travers le spectre de la mort et de la souffrance, physique comme psychique, Marc apprend à voir le monde autrement. Les cheveux tombés de sa sœur deviennent source d'originalité, il prend conscience de la beauté de cette innocente maltraitée par cette fatalité dont il est las. Les thèmes abordés sont durs et terribles. Le tour de maître réalisé par Colas Droin est d'avoir réussi à parler de telles souffrances sans céder au fatalisme et à la noirceur absolu. Au milieu de l'obscurité présentée, règnent des étoiles plus que lumineuses qui rendent les ténèbres supportables. C'est un peu ce que j'ai compris de son commentaire à la fin. Il partage une partie de son vécu, mais garde à l'esprit un espoir incertain.
J'ai beaucoup apprécié la fin de cette histoire. J'aurais été déçue s'il n'en avait pas été autrement. C'était presque inéluctable, une évidence pour conclure cette histoire tristement injuste. Cependant, j'aurais aimé que l'auteur ne s'attarde pas sur cette fin lors de la postface. J'aurais adoré me questionner des heures durant pour interpréter cette fin à demi-mots.
Conclusion : ♥♥♥♥♥ C'est une histoire touchante que raconte ici Colas Droin à travers les yeux de Marc. Il a su laisser planer l'incertitude du début à la fin du roman et a réussi à trouver du beau dans l'horreur sans tomber dans le sentimentalisme conventionnel. A lire absolument.
http://sweetie-universe.over-blog.com/2017/09/roman-bittersweet-c.droin.html
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