Dépaysement garanti au plus profond de la nuit polaire avec cet époustouflant roman d'aventures signé Olivier Truc
La Montagne rouge, dernier né de la plume d'Olivier Truc, est en quelque sorte l'apogée d'une série aussi brûlante que la glace sur la peau. Une ode aux grands espaces ouatés, une reconnaissance du combattant en quête d'identité. Le dernier Lapon...
Dépaysement garanti au plus profond de la nuit polaire avec cet époustouflant roman d'aventures signé Olivier Truc
Enquêter en Laponie, vivre en Laponie, écrire la Laponie
Un bon polar qui vous tient en haleine, écrit par un Français passionné par les pays du grand Nord. Cela se passe en Norvège. Un tambour vient d'être dérobé au musée des Samis. C'était un trésor pour le peuple, le témoin des anciens chamans, avant que la religion luthérienne ne s'installe dans ces pays nordiques. En même temps, un éleveur de rennes est assassiné et on lui a coupé les oreilles comme on le fait aux rennes que l'on vient de voler, afin qu'on ne puisse pas retrouver l'ancien propriétaire. On découvre la dure vie des lapons, et notamment des éleveurs de rennes, toujours ou presque dans la neige, le froid et la nuit. On découvre aussi une sorte de racisme de la part de ceux qui vivent dans des régions plus "civilisées" et de ceux qui se battent contre les anciennes traditions au profit de la religion de Luther. Les personnages principaux (souvent les policiers) sont parfois froids mais cachent au fond d'eux beaucoup de sentiments et d'humanité. D'autres n'ont aucun scrupule et sont avides de richesses matérielles, courent après l'or. Passionnant.
Olivier Truc est journaliste, romancier et scénariste, il s'est très largement inspiré d'une histoire vraie - l'attentat survenu à Karachi en 2002 - pour nous proposer un polar sous forme d'enquête journalistique.
"L'attentat-suicide" de Karachi s'inscrit dans une histoire trouble : la France s'étant engagée à livrer des sous-marins Agosta au gouvernement pakistanais, elle y a envoyé ses ingénieurs pour finaliser sur place.
Seulement voilà, tout ne va pas se passer comme prévu et le 8 mai 2002, 15 personnes dont 11 ingénieurs de la Direction des constructions navales françaises vont trouver la mort dans l'explosion de leur bus atomisé devant le tristement célèbre hôtel Sheraton.
20 ans plus tard, on ne connaît toujours pas les véritables responsables et commanditaires de l'attentat : Al-Qaïda est suspecté un temps mais, pour beaucoup, l'hypothèse ne tient pas (surtout que les islamistes incriminés ont été relâchés par la justice pakistanaise en 2009) et ne servirait que d'écran de fumée à des opérations plus opaques (comme le financement frauduleux de la campagne présidentielle d'Édouard Balladur…).
Aujourd'hui encore, des Français et des Pakistanais veulent connaître la vérité et c'est sur cette thématique qu'Olivier Truc déroule son intrigue.
Même si le sujet semble terre-à-terre - livraison d'armes, affaire politico-financière - Olivier Truc connecte ses personnages par la force de leurs émotions, leurs fortes personnalités et même la poésie ourdoue.
Tout ce qui ramène finalement à un semblant d'humanité qui semblait avoir été balayée par la violence de l'événement.
Ainsi, Jef Kerral, jeune journaliste en quête de vérité et de sens, va s'intéresser au parcours de deux hommes - un ingénieur français qui a survécu à l'attentat et son homologue pakistanais qui avait été accueilli dans la famille de ce dernier lors d'échanges entre les deux pays - et se rendre sur place à Karachi.
En faisant de fréquents allers-retours dans le temps et "l'histoire pakistanaise" qui relie ses personnages, Olivier Truc nous donne à entendre une certaine forme de vérité qui est celle d'hommes et de femmes de bien (même s'il s'agit d'une fiction et que l'enquête ne permet pas de révéler la Vérité).
Si la violence n'a cessé de se diffuser dans tous les pans de la société pakistanaise et fait chaque année de nombreuses victimes innocentes, si Karachi semble plongée dans les nimbes de la violence quotidienne : Olivier Truc nous montre qu'une autre réalité est possible en s'appuyant sur ceux qui continuent de partager les valeurs du bien, du beau, de la poésie et de l'amitié…
Les sentiers obscurs de Karachi fait partie de la sélection du Prix du meilleur polar 2023 des Éditions Points.
Un fait d'actualité connu de nom mais pas forcément dans les détails, tel est le postulat de roman d'Olivier Truc. Indiqué dès le départ que certains faits et personnages sont fictifs, l'attentat de Karachi de 2002 est bien réel tout comme le scandale politico-financier qui l'entoure. Partant de ce sujet, l'auteur mène à la fois une enquête fictive et nous offre une sorte d'essai explicatif.
On a donc un journaliste, Jef, qui se rend à Karachi 20 ans après les faits pour comprendre certains silences dont celui de son père. Sur place, il va rencontrer Sara, qui l'aidera à sa manière car elle aussi est en quête de vérité et son père était aussi impliqué dans les faits côté Pakistan. La résolution de l'enquête est presque trop facile et les liens entre deux personnages sont visibles dès le départ.
Donc côté policier, le roman se lit bien mais n'est pas sensationnel dans le fond ni dans la forme. Par contre, côté ''essai'', la lecture est très compréhensible. L'auteur réussit à nous faire comprendre les différents tenants et aboutissants qui ont mené à cet horrible acte. Les liens sont faits entre le côté politique entre la France et le Pakistan, le rôle des Services secrets et la collaboration intéressée des deux parties. En cela, cette lecture est très intéressante car elle explique clairement ce qui a créé le scandale de l'affaire Karachi et les conséquences jusqu'à encore aujourd'hui de cette affaire dans la vie publique et politique française.
Un conflit entre éleveurs de rennes et bûcherons et c'est à celui qui va pouvoir prouver qu'il était là avant pour exploiter librement les terres. C'est ainsi qu'on retrouve Klemet et Nina qui doivent régler le problème quand un squelette est retrouvé sans crâne. Avec le crâne, il serait possible d'en savoir plus sur l'identité de la personne. Nos deux héros se penchent sur l'affaire et se passionnent même pour cette histoire. Petit à petit, on comprend qu'il y a un commerce de crânes qui se retrouvent dans les mains des collectionneurs et on fait un bond dans l'histoire en revenant sur l'époque du nazisme (époque pendant laquelle on mesurait les crânes pour savoir si on avait en face une race supérieure ou non...). On se balade donc entre les siècles et l'identité raciale s'avère universelle.
Encore un roman policier bien documenté mais long. Les épisodes aux archives (dans tous les coins du monde) m'ont semblé rébarbatifs. Est-ce vraiment le rôle d'un policier de perdre du temps et de dépenser autant d'argent dans la recherche scientifique ? Il y avait mieux affaire qu'à analyser des crânes et d'ailleurs, l'un des personnages principaux s'exprime à ce sujet à la dernière page : il a l'air de mon avis... Cela manque un peu de réalisme et l'auteur a tendance à s'éparpiller sur de multiples sujets : le père de Nina qui est devenu fou, la stérilisation des femmes pendant l'époque nazie, les réfugiés chinois... Au départ, il s'agissait seulement de savoir si les samis étaient là avant le XVIIIème siècle ! Je suis déçue. J'avais plus apprécié le dernier lapon du même auteur.
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