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Laura El Makki

Laura El Makki
Laura EL Makki, productrice à France Inter et collaboratrice de Guillaume Gallienne pour l'émission Ca peut pas faire de mal, a coordonné le collectif Un été avec Proust (2013, Equateurs/France Inter) et a co-écrit Un été avec Victor Hugo, avec Guillaume Gallienne.

Avis sur cet auteur (14)

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    Couverture du livre « Combien de lunes » de Laura El Makki aux éditions Les Escales

    Henri-Charles Dahlem sur Combien de lunes de Laura El Makki

    « Les choses arrivent. C'est tout. »

    Sous des airs de conte apocalyptique, le premier roman de Laura El Makki confronte des villageois à une nuit qui n'en finit pas. Une situation de crise qui révèle les personnalités.

    Cette nuit est pour Anna «comme un vœu fait avant d’éteindre une bougie...
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    « Les choses arrivent. C'est tout. »

    Sous des airs de conte apocalyptique, le premier roman de Laura El Makki confronte des villageois à une nuit qui n'en finit pas. Une situation de crise qui révèle les personnalités.

    Cette nuit est pour Anna «comme un vœu fait avant d’éteindre une bougie et qui s’exauce». En prenant le chemin de la maison, elle sait que désormais rien ne sera plus comme avant. Elle a franchi une étape sur son parcours initiatique et rentre discrètement chez elle et «s’endort tout habillée, l’odeur de Pierre sur sa peau. Son corps à lui encore en elle.»
    Ce qu'elle ignore, c'est que dans le village endormi Ethel l'a vu passer. Ethel qui aime ces heures qui lui donnent l'impression qu'elle domine ce coin reculé, que son idée de tout reprendre de zéro a fonctionné. Un jour, elle avait quitté son domicile et son métier d'enseignante et était montée dans un train, venant compléter la liste des quelque 10000 personnes qui disparaissent chaque année. Elle voulait «décider de l’histoire à écrire. Elle était une femme libre, après tout. De choisir, d’essayer, de rater, de souffrir. Un couteau qui joue à se planter entre les doigts.»
    Alors, elle avait débarqué dans ce village perdu. Alors, elle avait choisi Josselin qui lui n'avait jamais pris le train, ne vivait que de sa maison et ses bêtes. Si son homme se réveille alors que le jour ne s'est pas levé, c'est en raison du bruit qui a trahi Ethel. Un instant, il se demande ce qu'elle peut faire de si bon matin, mais très vite ses pensées vont être accaparées par un problème autrement plus sérieux. Les bêtes ont disparu, l'électricité est coupée, les montres ne fonctionnent pas davantage que les téléphones et les voitures ne démarrent plus. Tout semble figé, jusqu'à la lune qui semble un peu plus grande que d'habitude, seul point positif dans cette malédiction, car elle les éclaire.
    Pour rassurer les villageois désorientés, et peut-être aussi pour asseoir son autorité, Josselin décide que cette femme solitaire qui vit un peu à l'écart leur a jeté un sort, qu'il faut la chasser pour que tout revienne dans l'ordre. Y croit-il vraiment? Toujours est-il qu'il cherche à persuader la communauté de monter une expédition pour en avoir le cœur net.
    Gautier, un jeune orphelin, va lui aussi faire preuve d'imagination pour trouver les causes de ce drame et essayer d'en sortir.
    Car tout n'est pas noir dans ce conte postapocalyptique. C'est peut-être aussi ce qui en fait son originalité par rapport aux autres œuvres partant de ce même postulat comme Si le soleil ne revenait pas de Charles-Ferdinand Ramuz (qui a aussi donné lieu au film éponyme de Claude Goretta) ou Le soleil ne se leva pas d’André Dahl. Dans le style mêlé d'envolées poétiques de Laura El Makki, on ne sait combien de lunes il va falloir attendre, mais il se pourrait bien qu'à nouveau le jour se lève...
    La primo-romancière dit s’être inspirée de la période du confinement – quand soudain tout s’arrête – pour écrire ce conte noir. Un moment suspendu durant lequel, il faut remettre en question ses choix, se reconnecter à la nature. Voilà en quelque sorte la version poétique de Chaleur humaine de Serge Joncour.
    https://urlz.fr/nLXL

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    Couverture du livre « Combien de lunes » de Laura El Makki aux éditions Les Escales

    Claudia Charrier sur Combien de lunes de Laura El Makki

    Plongez au cœur de ce roman mystérieux où l'obscurité règne en maître.

    Dès les premières pages, j'ai été agréablement surprise par la fluidité et la lisibilité de l'écriture, même si le style poétique était prononcé. Je me suis immédiatement immergée dans l'histoire, emportée par la plume...
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    Plongez au cœur de ce roman mystérieux où l'obscurité règne en maître.

    Dès les premières pages, j'ai été agréablement surprise par la fluidité et la lisibilité de l'écriture, même si le style poétique était prononcé. Je me suis immédiatement immergée dans l'histoire, emportée par la plume envoûtante de l'auteure.

    Ce livre a su captiver mon attention du début à la fin, dosant habilement le nombre de pages pour éviter toute lassitude et maintenir un intérêt constant pour l'intrigue. La conclusion, ouverte mais cohérente, laisse place à la reconstruction et au renouveau.

    L'intrigue elle-même est riche en mystères, en non-dits, en secrets et en douleurs qui entourent les protagonistes principaux.

    Je les ai suivis avec fascination, découvrant peu à peu leurs choix passés et leurs désirs enfouis.

    Les personnages sont profondément attachants et émouvants, chacun possédant une particularité qui ajoute une dimension de force et de surnaturel à l'histoire.

    Ether m'a particulièrement touchée avec sa volonté de disparaître à jamais avant d'arriver dans ce village, tout comme Josselin, dont l'accident de son enfance a irrémédiablement bouleversé sa vie.

    L'atmosphère terrifiante qui imprègne le roman, avec des éléments naturels déchaînés et des événements inexplicables, renforce le sentiment d'oppression.

    La lune occupe une place prédominante dans l'histoire, éclairant ces personnages désarmés et hésitants, les guidant et les transformant progressivement.

    Ce roman est ensorcelant et captivant.
    J'ai été séduite par cette histoire originale et je le recommande.

    Ne manquez pas de le découvrir.
    https://www.instagram.com/claudia.passionlivres/

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    Couverture du livre « Combien de lunes » de Laura El Makki aux éditions Les Escales

    Chantal YVENOU sur Combien de lunes de Laura El Makki

    L’ambiance est d’emblée particulière.On en sait peu sur les personnages qui se présentent successivement, une ado dont les sens s’éveillent, une femme au passé masqué, mais dont les nuits agitées semblent faire revivre des souvenirs douloureux, un enfant qui tente d’interpréter les propos des...
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    L’ambiance est d’emblée particulière.On en sait peu sur les personnages qui se présentent successivement, une ado dont les sens s’éveillent, une femme au passé masqué, mais dont les nuits agitées semblent faire revivre des souvenirs douloureux, un enfant qui tente d’interpréter les propos des adultes qui l’entourent, aucun ne se dévoilera totalement.


    Pour ajouter au sentiment d’étrangeté, le soleil n’apparait pas à l’horizon ce matin là. Plus rien ne fonctionne et les animaux disparaissent. L’incompréhension de ce qui survient, conduit les personnages à se mettre en mode survie, avec pour corollaire la recherche d’un responsable. Et qui incarne au mieux la cible , sinon cette femme qui vit seule dans une maison en ruine et sème des poèmes autour d’elle (et entre les chapitres du roman) ?

    Dans cette atmosphère est insolite , on a envie d’en savoir plus que ce qui a précédé mais surtout, et c’est la limite de ce premier roman, on a l’impression de survoler des destins pourtant attirants. Les différents thèmes ne sont pas aboutis et on reste sur sa faim.

    On en retient une belle écriture, avec des pages poétiques superbes, mais un roman inachevé.


    160 pages Les Escales 24 août 2023

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    Couverture du livre « Les soeurs Brontë ; la force d'exister » de Laura El Makki aux éditions 10/18

    Anita Millot sur Les soeurs Brontë ; la force d'exister de Laura El Makki

    S’il est vraiment une famille qui m’a toujours fascinée, c’est bien celle des Brontë ! J’ai lu tous leurs romans – même si Emily a irrémédiablement ma préférence – et que mon coeur bat surtout pour mon unique « livre de chevet » depuis plus de cinquante ans : « Les Hauts de Hurlevent »...
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    S’il est vraiment une famille qui m’a toujours fascinée, c’est bien celle des Brontë ! J’ai lu tous leurs romans – même si Emily a irrémédiablement ma préférence – et que mon coeur bat surtout pour mon unique « livre de chevet » depuis plus de cinquante ans : « Les Hauts de Hurlevent » !

    Entre Patrick Brontë, le pasteur venu d’Irlande, et l’anglaise Maria Branwell, ce fut une vraie histoire d’amour ! Ils eurent six enfants, tous nés à un an de distance avec le précédent. Mais hélas, ce qui aurait dû être un grand bonheur familial fit rapidement place au drame … Maria mourut peu de temps après la naissance de la petite Anne, laissant derrière elle un mari dévasté et des enfants bien malheureux …

    Patrick fit alors appel à sa belle soeur (Elizabeth Branwell) qui l’aida à élever les petits orphelins. Mais dans ce Yorkshire au climat rude et humide, nombre d’enfants périssent en bas âge … Envoyées en pension (sauf Anne, la petite dernière) Maria et Elizabeth, les deux ainées, vont mourir de la phtisie (pneumonie) et Patrick Branwell rappellera auprès de lui les deux cadettes, Charlotte et Emily, de crainte qu’elles ne subissent le même sort que leurs soeurs …

    Anne a un an de moins qu’Emily, qui a un an de moins que Branwell (le seul garçon de la fratrie …) Lui-même a un an de moins que Charlotte … Chez les Brontë, on éprouve une véritable vénération pour les livres, grâce à une éducation attentive et avant-gardiste du père. Chacune des trois filles laissera une trace indélébile de son talent littéraire – celui d’Emily fera d’ailleurs scandale ! – avant de perdre la vie prématurément. Branwell, lui, rêvait d’être – à défaut d’un grand écrivain – un peintre talentueux : il n’aura pas le temps d’exaucer totalement ce voeu et quittera notre planète (à l’âge de trente et un ans …) Anne, la benjamine, sera la première à rejoindre un monde meilleur (à l’âge de vingt-neuf ans) quelques années après Maria et Elizabeth. Suivront Emily (à l’âge de trente ans) et Branwell … Charlotte se mariera tardivement, pour finalement disparaitre à son tour, enceinte de son premier enfant (à l’âge de trente-huit ans …) Pour Patrick Brontë, ces épreuves furent insoutenables : aucun père ne devrait avoir à vivre cela ! Le destin de cet homme fut d’une cruauté sans nom, un destin qui lui arracha une femme et six enfants, le laissant seul au monde …

    Une très belle biographie qui se lit comme un roman. On ne peut décemment pas rester indifférent à une telle tragédie et ne pas dévorer avec émotion (et reconnaissance !) tous les chefs-d’oeuvre que nous laissèrent ces trois jeunes femmes, écrivaines hors pair !

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