Un hymne à la tendresse et à la liberté, oeuvre posthume de Kent Haruf
Un hymne à la tendresse et à la liberté, oeuvre posthume de Kent Haruf
Addie, veuve septuagénaire fait la proposition à son voisin veuf également, de venir passer la nuit avec elle de temps en temps, juste histoire de se tenir compagnie, de contrer les angoisses de la solitude. De ces rencontres font naitre une belle histoire d'amitié ou d'amour chacun se fera son idée mais ce ne sera pas du gout ni des voisins ni des enfants respectifs.
C'est une belle histoire pleine de tendresse, de surprises, de confidences, d'abandon que nous propose Kent Haruf, qui sait décrire les sentiments, les doutes, en toute simplicité et sans tabou, avec une pointe d'humour et de dérision et sans fausse pudeur sur les soucis liés à l'âge.
Tout est juste aussi bien dans ces sentiments naissants que dans les réactions de l'entourage, le quand dira t-on... même si j'ai trouvé la réaction du fils un peu exagérée ce roman sonne juste et l'on passe vraiment un bon moment.
Addie a 75 ans et est veuve depuis de nombreuses années. Elle a du mal à trouver le sommeil la nuit dans la solitude de son lit. Elle va donc faire une drôle de proposition à son voisin Louis, veuf également : elle lui suggère de passer toutes les nuits avec elle. De cet accord naîtra une complicité entre ces deux là, vous vous en doutez. Mais les commérages vont bon train et tout le monde ne voit pas cette relation, quelle qu'elle soit, d'un bon oeil.
La thématique originale de 'Nos âmes la nuit' m'a attiré. On ne traite pas assez souvent de l'amour naissant chez les personnes âgées. Mais je dois dire que j'ai été déçue par ce court récit que j'ai trouvé lent et qui m'a ennuyé. Je ne peux clairement expliqué ce qui m'a manqué car je suis sûre que l'étincelle n'était pourtant pas si loin. Un livre doux un peu trop mou à mon goût.
Un petit format qui ne paye pas de mine mais incontestablement une pépite !!
Le texte est court, concis, mais il se suffit à lui-même ; on n’en demande pas plus.
Addie et Louis sont voisins, âgés et seuls. Et la solitude n'est jamais aussi prégnante que le soir ou la nuit…
Addie va proposer à Louis qu’elle ne connaît pourtant pas, de venir passer la nuit chez elle quelques fois, pour s'allonger à côté d'elle, pour parler, lui tenir la main… et contrer ainsi ce moment du coucher et de l'endormissement seule.
« C’était une surprise agréable. Je ne dis pas le contraire. Mais je ne comprends toujours pas comment tu as eu l’idée de me proposer ce marché.
Je te l’ai dit. La solitude. L’envie de discuter la nuit.
ça paraît courageux. Tu prenais un risque.
Oui. Mais si ça n’avait pas marché je ne serais pas plus mal lotie. A part l’humiliation d’avoir été rejetée. (…) »
p153
C'est magnifique de délicatesse, de bienveillance, d'écoute évidemment. Deux âmes vont se rencontrer… Même s’ils ne tiennent aucun compte du « qu'en dira-t-on ? », ils ne pourront malheureusement pas faire fi des exigences et de l’avis du fils d’Addie.
Le sujet de l'amour qui renaît entre deux êtres qui ont eu une vie, un conjoint, des enfants et qui se retrouvent veufs est souvent dénié. Il ne leur est pas accordé de « 2è chance ». Comment, à cet âge, reprendre un amant ? Cela deviendrait même question taboue alors qu’il n’est aucunement question de sexe… Comme si à l’aube de la vieillesse, il n’était plus possible d’aimer.
Très beau roman que l’on gardera en mémoire longtemps !
Merci aux Editions Robert Laffont et à Lecteurs.com de me l’avoir offert à lire !
Une très belle surprise que cet ultime roman de Kent Haruf qui vient de sortir en poche.
Si vous avez aimé « Sur la route de Madison », vous allez adorer « nos âmes la nuit ».
C’est l’histoire d’une rencontre provoquée par Addie, veuve, qui demande à son voisin, Louis, veuf également, de venir la rejoindre la nuit dans son lit pour parler. Une intimité se créée, ils se découvrent au fil des nuits, apprennent à se connaître au gré des confidences personnelles, sans jugement de la part de l’autre. C’est beau, c’est doux, c’est romantique, jusqu’au moment où les autres s’en mêlent. « L’enfer c’est les autres » disait Jean-Paul Sartre. Ici, les autres, ce sont les voisins, les habitants de la petite bourgade étriquée où ils habitent qui cancanent, leurs enfants respectifs qui n’apprécient pas ce rapprochement. La peur du « qu’en dira-t-on » n’effraye pas Addie et Louis qui s’en moquent à leur âge, préférant vivre au grand jour leur histoire. Il n’en est pas de même pour Gene, le fils d’Addie, qui va jusqu’à interdire à sa mère de revoir Louis sous peine de la priver de son petit fils chéri, Jamie de 6 ans. Il ne supporte pas la rumeur qui court sur sa mère et Louis, il n’accepte pas cette relation. Et malgré le courage qui ne lui fait pas défaut, Addie finit par céder, privilégiant sa famille au couple merveilleux qu’elle forme désormais avec Louis.
Ce roman nous parle de l’amour qui n’a pas d’âge, de rencontre, de solitudes, de nuits sans sommeil, du vieillissement des êtres et de leur dépendance, de la vie tout simplement. Oui, les personnes du 3e âge peuvent encore aimer, s’occuper de jeunes enfants, vivre libres. Oui, les enfants de tout âge peuvent être ingrats envers leurs parents et prendre à leur place des décisions ravageuses sans penser aux sentiments qu’ils éprouvent.
Ce roman magnifiquement écrit est tout simplement beau, un bonbon, une petite pépite. Ce fut un vrai coup de cœur, que je vous recommande.
Je remercie les Editions poche de Robert Laffont et lecteurs.com pour cette superbe découverte.
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