Pour tous ceux qui aiment découvrir ce qui se cache derrière les histoires de couples...
Pour tous ceux qui aiment découvrir ce qui se cache derrière les histoires de couples...
« Voilà, ton mari est mort lui aussi, Anna. Ton mari, notre mari ».
Ainsi débute le libre de Jens Christian Grondahl. Ellinor vient de perdre son mari Georg qui fut également celui d’Anna.
Ce temps de deuil l’autorise à se retourner sur son passé, non pas faire le bilan mais de parler, à travers Anna, à elle-même, de sa vie par procuration ou à la place de.
Ellinor ne s’est jamais sentie à sa place, jamais autorisé à, même avec son premier mari Henning. Comme l’impression qu’il est resté avec elle par devoir et non par amour, suite à son avortement qui la laisse stérile, de lui avoir volé sa vie, de ne pas être dans la bonne vie, de ne pas avoir droit au bonheur. Elle trouve quasi normal la liaison de son mari et Anna, elle est tellement mieux qu’elle.
Petit-à-petit, Ellinor remonte dans sa vie, ses relations difficiles avec sa père célibataire. Qui plus est, Ellinor est fille de boche ! Sa mère a eu une liaison, une histoire d’amour avec un soldat allemand qui n’est jamais revenu la chercher, qui ne sait pas qu’elle existe. Après cela, elle s’interdit de vivre, d’avoir une vie de couple et a, de ce fait, bridé sa fille. Ceci, la narratrice ne l’a raconté à personne, même à ses deux maris ; ce secret est enfoui au fond d’elle et l’a empoisonné toute sa vie durant.
« Il ignorait totalement mon existence…. Comment ai-je pu vivre avec ça ? Avec le fait qu’il ne l’a jamais su ? »
Tout au long du livre, Ellinor dissèque sa vie sans s’appesantir sur son mal être, c’est ainsi, point final. Et toujours cette impression de n’être pas la bonne personne, de ne pas être à la bonne place.
Épouser Georg, a été un long glissement vers cet acte. Elle s’est occupée de la maison, des jumeaux, elle qui ne peut avoir d’enfant. Pas facile de prendre la place et le lit de son amie, même morte, même amante de son propre mari ! «Au début, nous étions obligés d’éteindre la lumière et de faire comme si nous étions quelqu’un d’autre »
« Peu à peu, notre histoire a duré plus longtemps que celle entre toi et Georg. Nous étions unis.» Cela sonne comme une justification, un état de fait, ne pas dire qu’ils formaient un vrai couple et que, l’amour était présent.
Après le décès de Georg, elle vend la maison située dans un quartier résidentiel pour acheter un petit appartement dans son ancien quartier populaire, histoire d’être à sa vraie place ?
Un long monologue à son amie disparue qu’elle a, en quelque sorte « remplacée.« Pour moi, il n’a jamais été question de pardon quand tu es morte. Cela n’a aucun sens de pardonner ou non à une pierre tombale, qu’elle soit en calcaire ou en granit »
Le ton du livre n’est pas en plomb, le sérieux, la tristesse, sont parfaitement contrebalancés par l’humour, l’ironie, la douceur.
Maintenant qu’elle se retrouve face à elle- même, il lui faut le courage de vivre pour elle, par elle-même « Nous pardonnons à nos parents qu’ils nous oublient, à condition qu’ils s’aiment.» Ce qu’elle n’a pas connu avec sa mère et son père jamais vu.
Une belle découverte de cet auteur que je pense très certainement lire à nouveau
Ellinor a soixante-dix ans. Georg, son mari vient de décéder, et elle a décidé de vendre leur maison de banlieue chic pour revenir vivre à Copenhague dans le quartier de son enfance, plus coloré.
Dans ce roman, Ellinor tient une longue conversation avec Anna, sa meilleure amie et première épouse de Georg, mais aussi maîtresse de Henning, le premier mari d'Ellinor !
Sauf qu'Anna et Henning sont morts depuis longtemps, emportés ensemble par une avalanche lors d'un séjour dans les Dolomites.
Ellinor raconte sa vie depuis ce tragique événement où elle a non seulement perdu son mari mais aussi appris qu'il la trompait avec son amie !
Ellinor raconte sa propre vie, mais aussi celle de sa mère, qui l'a élevée seule, rejetée par ses parents après avoir 'fauté' avec l'occupant allemand ...
Un roman sur le deuil, sur la mémoire, sur les choix de vie, choisis ou imposés, sur la rancœur, sur les surprises
Un roman sur la vie écrit avec la pudeur et la concision habituelle de Jens Christian Grøndahl, dont je regrette à chaque fois la production confidentielle.
Un beau et tendre roman
Ce long monologue suite au deuil ne m'a pas emportée comme je l'aurais désiré, cela me fait penser un peu à La lettre à Helga, roman que j'avais vraiment apprécié.
J'ai trouvé ce roman très original et bien écrit.
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