Julien Breta recommande ce livre au micro d'Augustin Trapenard, dans Le Carnet du libraire, sur France Culture, en partenariat avec Lechoixdeslibraires.com
Le narrateur, c'est William Gasper, la cinquantaine au regard froid qu'il est préférable de ne pas déranger. Marcheur solitaire sans doute par inadéquation caractérielle, cet ancien tueur professionnel, amateur d'armes à feu érudit, se lance à la poursuite d'un inconnu, sur les pentes de cette montagne de nulle part, appelée la Lune, parce que là-haut, tout est mort, aussi peu fertile que la fumée de cigarette. Nous le suivrons, transportés, dans cette mortelle randonnée tant à travers ses souvenirs que dans l'âpre décor d'un présent halluciné. Un roman noir, cynique et saisissant mais totalement fascinant dans lequel la montagne, grandiose, illumine le sombre et déroutant profil du personnage.
L’homme qui marchait sur la lune de H. McCord fait partie de ces livres où l’on se pose la question : « comment en parler correctement, comment en traduire la richesse, la beauté de l’écriture » ?
Un homme marche sur « la lune ». Sa lune est une montagne du Nevada qu’il parcourt depuis quelques années. Cela démarre comme le récit d’une ascension et l’écriture rend admirablement la communion de William Gasper avec son environnement et puis intervient un élément nouveau dans le récit, l’homme semble suivit par un ou deux poursuivants. L’ascension vers le sommet de la lune se poursuit et comme tout marcheur les pas accomplis mécaniquement laissent du temps à l’esprit pour imaginer, se souvenir ; Entre rêves, hallucinations, perception aiguë de son périple nous découvrons en William Gasper un être qui a été dans le passé un sniper, un tueur sans état d’âme. La fin de ce petit roman est une explosion de violence, un moment bref sans détails superflus.
Un livre fascinant qui balance entre poésie et noirceur, un livre que l’on souhaiterait , si il n’y avait pas une certaine paresse et une longue liste d’ouvrages en attente, reprendre en mains pour en relire quelques lignes.
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