Récompensée pour "Over the rainbow", la romancière vous dévoile ses lectures incontournables
Récompensée pour "Over the rainbow", la romancière vous dévoile ses lectures incontournables
Les votes du jury et des internautes se sont portés sur "Over the rainbow", Flammarion
Un roman adressé à un père disparu, aussi intime qu'universel
"Le matin est un tigre qui rampe doucement, en attendant de vous sauter à la gorge." .
“Over the rainbow” est un livre véritablement touchant. On a souvent l’impression que ce terme est utilisé à tort et à travers pour qualifier tout et n’importe quoi. Pourtant c’est précisément le mot qui m’est tout naturellement venu à l’esprit une fois ma lecture terminée. Constance Joly se livre ici à un magnifique exercice que de faire revivre, le temps d’un livre, ce père qu’elle a perdu il y a plusieurs années. Elle parvient à se projeter, et à nous projeter par la même occasion, dans sa tête pour prendre conscience de son attrait pour les hommes, de sa décision de quitter femme et fille pour, comme elle le dit, « vivre entier » puis affronter la maladie. L’ensemble est superbement écrit, tout en délicatesse et sans excès. Malgré le recul et les années, on sent ce père encore bien présent, entre souvenirs, regrets bien sûr mais surtout un amour qui irradie de chaque page. Un livre lumineux.
L’auteur et narratrice raconte l’histoire de son père, Jacques, qui, à trente-sept ans, décide d’arrêter de mentir et de se mentir, et d’enfin s’autoriser à aimer les hommes. On est alors en 1976, quand l’homosexualité est encore un délit passible d’emprisonnement. L’enfant qu’est Constance se partage, sans vraiment comprendre, entre une mère qu’elle voit peu à peu s’enfoncer dans la dépression, et un père qui a emménagé avec un certain Ivan. Mais en 1981 se révèlent les premiers cas de sida en France. Jacques cache jusqu’au bout sa maladie, et ce n’est que peu avant sa mort, en 1991, que Constance, alors âgée d’une vingtaine d’années, apprend la vérité.
La plus extrême délicatesse imprègne les pages de ce récit, où la femme désormais quinquagénaire se retourne sur l’enfant, puis la jeune femme qu’elle fut, et retrace, à la lumière de sa maturité d’aujourd’hui, tout ce qu’elle avait alors observé sans vraiment le saisir, trop jeune, puis trop occupée à s’affirmer en adulte. Alors qu’elle exhume avec pudeur l’inaltérable affection entre ses parents, les souffrances de sa mère, et le terrible prix payé par son père dans sa révélation à lui-même, l’auteur fait de son livre un chant d’amour filial, d’autant plus touchant qu’il prend la saveur douce-amère du temps passé, et se colore de l’ineffable regret de n’avoir su s’exprimer du vivant des intéressés.
Adressé au père disparu, le roman est donc une lettre d’amour écrite comme un pont sur la mort et la séparation. La douceur et la poésie du texte dessinent un portrait magnifique, qui semble vouloir s’inscrire en contrepoids de la souffrance : celle de la condamnation publique et de l’exclusion sociale, du rejet d’une partie de la famille, de la peur des conséquences professionnelles, et enfin, de la maladie d’autant plus douloureuse et terrible, qu’alors infamante et taboue, elle est subie dans le silence et dans la solitude. Les dommages et les mots blessants n’ont épargné, d’ailleurs, ni Constance, ni sa mère Lucie. Mais soigneusement contenue et comme transcendée, la douleur dans ces pages arrondit ses angles, contournant pathos et colère, et aussi, peut-être, la laideur et la crudité de la vérité nue. Comme si, pour s’accepter et se faire accepter, elle avait toujours besoin d’un filtre, ici celui d’une certaine légèreté, tout en délicatesse et en joliesse.
Ce livre pudique et élégant s’avère infiniment touchant, tant il exprime de tendresse, mais aussi de regret et de culpabilité de ne trouver les mots que tardivement, dans une adresse posthume condamnant l’auteur à combler par l’imagination les grosses mailles de ses souvenirs. Hanté par le manque et la volonté de conjurer l’oubli, ce texte est également un témoignage précieux, de ceux qui peuvent contribuer à l’évolution des mentalités.
Over the rainbow est l’histoire bouleversante de Constance Joly ou plus exactement celle de son papa. Dans ce roman autobiographique, l’auteure rend un merveilleux hommage à son père à travers le récit de leurs souvenirs, depuis les années 60 jusqu’à ce la mort de son père. Constance Joly raconte son père dans les moindres détails, comme si elle l’incarnait le temps d’un roman. On y découvre un homme qui a passé 37 ans de sa vie à taire son homosexualité, 37 ans à essayer d'être heureux. En 1968, il décide de vivre ouvertement son amour avec Ivan. A cette époque l’homosexualité est encore répertoriée comme une maladie mentale. On découvre la révolution sexuelle des années 70, les défilés de « rainbow flags » et les émeutes de San Francisco dans les années 80. A l’approche des années 90, l’histoire bascule dans les années sida. Le sida, c’est le deuxième secret de Jacques…un secret qui l’emportera. Ce texte poignant, une magnifique déclaration d'amour d’une fille à son père.
Que dire qui n'a déjà été dit sur ce magnifique roman?
Une ode au père, une déclaration d'amour d'une fille envers son père. Son père homosexuel, malade du sida dans les années 90, quand cette maladie était encore considérée comme honteuse et que l'on n'osait pas en parler.
Curieusement, malgré le sujet difficile, Constance Joly en a fait un roman d'une grande poésie, très touchant et tellement attachant.
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