Les lecteurs ont adoré son roman "Je dansais", et si on suivait les conseils de Carole Zalberg ?
Les lecteurs ont adoré son roman "Je dansais", et si on suivait les conseils de Carole Zalberg ?
A gagner : "Je dansais" le nouveau roman de Carole Zalberg (Grasset)
Rentrée littéraire 2017 merci à Joëlle de nous faire découvrir "Je dansais" de Carole Zalberg paru aux éditions Grasset et Fasquelle le 1 février
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2022/11/song-book-de-carole-zalberg.html
Dans ce texte intime Carole Zalberg laisse remonter à sa mémoire les chansons qui ont jalonné les différentes étapes de sa vie et raconte ce que chacune d'entre elles lui inspire.
Avec ce texte paru dans la collection If d'Antoine Wauters à l'Arbre à Paroles, Carole Zalberg évoque son adolescence au milieu des années 70, un été un kibboutz, la naissance de sa conscience politique, ses émois amoureux, ses fêlures, les rencontres, bonnes ou mauvaises qui l'ont "atteinte", la marquant à jamais, des "relations ambiguës et corrosives dont le poison n'a cessé de se diffuser."
Elle raconte une adolescence vécue à une époque de libération sexuelle et dans une certaine permissivité parentale qui peut déstabiliser. Dans un chapitre très émouvant elle évoque avec tendresse et pudeur son père qui lui a confié, au moment où il a commencé à perdre la mémoire, son journal écrit à l'âge de vingt ans.
L'écriture est précise et très soignée, j'ai relu certaines phrases plusieurs fois tellement elles sont fortes et belles. Un texte sensible, émouvant et nostalgique, une bande-son des années 80 dont chaque chanson est associée à une rencontre, un souvenir. Un livre dense et lumineux.
L’ombre et la grâce
Le chapitre d’ouverture est une véritable mise à nu de l’adolescente, en langage aussi cru que le petit ami est rugueux, en mots de guerre pour se défaire de l’emprise, en coup de poing pour dire la solitude face au monde des adultes qui ne voit rien.
La mécanique des gestes rudes et maladroits qui vont laisser une empreinte profonde aussi bien dans le corps que dans l’âme. Il faudra des années pour délier cet épisode et sa solitude.
C’est bien une bande-son que nous offre Carole sur cette période si particulière de l’adolescence.
Les mots vibrent, tourbillonnent, nous emportent quel que soit notre vécu, ils résonnent en nous, disent les fragilités, les dangers, l’éveil à la vie et au monde qui nous entoure, le regard sur nos parents qui change, la conscience politique qui s’acquière, la fierté du premier boulot d’été qui nous donne la fierté du sentiment d’être utile et de changer de statut.
L’importance du NOUS, l’appartenance au petit groupe des meilleures amies, l’acceptation de celui des petits copains.
Ce sont des années où tout tangue, les certitudes que l’on croit acquises dans le milieu familial, la découverte du fonctionnement de la famille des copines.
Et ce sentiment fort que les adultes « nous ont propulsés responsables en nous confiant la liberté ».
C’est souvent lourd, car le regard des adolescents est souvent au premier degré sur le monde. Et chaque expérience est une véritable aventure.
Mais il y a ses petits cailloux qui sur la route sont des jalons…
« Mon père cet homme pudique et sensible, ne fait notre éducation qu’ainsi : en plaçant sur ma route et celle de ma sœur des artistes, écrivains, musiciens — à ma mère qui, de toute façon partage ses engouements, il laisse peintres et sculpteurs. »
La fluidité de son écriture est sonore et dans cette musique qui nous est offerte, nous sommes emportés et heurtés comme si soudain le batteur jouant de la grosse caisse s’était égaré dans un ensemble de musique de chambre.
Chaque période a sa musique, il faut avoir le talent de l’auteur pour écrire une mise à nu qui alterne mots crus et délicatesse, ses mots sont de véritables notes de musique.
Du souvenir des musiques qui ont jalonnées cette période, se dessinent des brouillons imposés ou choisis qui nous font traverser le pont de l’enfance à l’âge adulte.
J’ai écouté chaque morceau correspondant au chapitre, très émouvant et nostalgique, car il y a ce ressenti des troubles et des forces qui nous forgent.
Serions-nous les mêmes, sans ce parcours-là ?
Une fois de plus en refermant le livre de Carole, j’emploie le nous même si les parcours sont différents, chaque lecteur peut y retrouver de lui, car c’est une force de la belle littérature.
Qu’il est beau cet objet-livre reçu en avant-première, une édition soignée, un véritable écrin pour la plume de Carole Zalberg que j’aime tant. Un immense merci à l’auteur et la maison d’édition pour ce privilège.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2022/10/01/song-book-carole-zalberg/
Un petit roman lu en février pour le challenge #petitmoispetiteslectures2022.
J'ai ressorti de ma bibliothèque ce texte de Carole Zalberg, pensant que je ne l'avais jamais lu. Et pourtant si, cette histoire d'amour illustrée par Denis Deprez m'a encore touchée. On sent la Corse, on sent le nationalisme, la quête d'identité de la narratrice. On vit son coup de foudre amoureux pour cet homme peu commun, au lourd secret.
Bref, ce fut un doux instant de lecture.
Mélissa jamais là où il faudrait, où elle devrait !
L’incipit de ce livre est juste une merveille car le talent de Carole est là, avec une économie de mots elle vous flingue, vous met hors combat. Quand vous reprenez votre souffle c’est pour plonger dans cette histoire, vous savez celle qui est évoquée régulièrement dans les médias sans que vous ayez le temps d’en saisir les tenants et aboutissants puisqu’une info chasse l’autre.
Mehdi 18 mois est MORT.
Mais pourquoi ce petit être qui aurait dû avoir la vie devant lui, meurt dans les bras de sa mère par une nuit glaciale dans l’indifférence de tous ?
Mélissa Carpentier est issue d’un milieu simple, où la vie s’écoule au fil des jours et des transformations de la société. Picorer des instants de partage pour en faire des boulettes de bonheur car comme souvent dans les milieux simples, l’amour et la fierté sont taiseux.
Mais elle a « la chance » de faire des études :
« Sans le vouloir, sans y avoir mis une volonté de fer, j’avais eu une scolarité exemplaire et ce fut tout naturellement qu’au moment de décider d’une orientation, on m’avait conseillé de viser les grandes écoles… » et ce sera le sésame pour le saint Graal d’une classe préparatoire à Paris et ainsi de voir que la vie est différente voire multiple.
Et son corps la trahit, celui qui a évolué et qui a été accepté devient un objet encombrant dans ce lieu de haute culture. Il est hors cadre.
Alors elle crée son blog où sous le pseudo d’Artémis elle se fait flamboyante.
Là cachée derrière son écran elle a toutes les audaces. La liberté derrière un miroir aux alouettes. Mélissa/Artémis brille, brille !
Dans la réalité c’est une jeune femme qui a le savoir mais pas le savoir-être ni le savoir-faire, indispensable pour un bon développement en société.
C’est la fracture : elle n’est plus du monde des siens et pas de l’autre monde non plus.
Mélissa passe de l’autre côté du miroir, le virtuel pour sésame.
Ainsi enrôlée et valorisée Mélissa se perdra avant de s’être connue.
Cet enrôlement, où elle se croit reconnue et appréciée, annihile tout jugement chez elle jusqu’au drame.
Mehdi est MORT.
Disparaître, Mélissa s’y emploie.
Commencent ses errances et sa naissance.
Où mieux qu’aux USA, pays protéiforme pourrait-elle errer ?
Il lui faudra du temps pour apprendre à dire NON.
La rencontre de Melissa et Jane est très belle car c’est l’acceptation de l’autre avec bienveillance donc un véritable échange.
Je n’ai jamais eu d’empathie pour cette jeune fille, au cours de ma lecture. Elle est le symbole de toute cette jeunesse qui flotte à côté de ses pompes et pour qui c’est toujours la faute des autres si…. S’ils n’ont pas de boulot, s’ils ne sont pas reconnus et j’en passe. Mais c’est de ceux-là dont on parle toujours. Alors qu’il y a des jeunes qui se dévouent dans des associations pour apporter un peu de réconfort à ceux qui en ont besoin et ceux-là demeurent invisibles.
Toute l’énergie qu’ils dépensent en négatif sans voir que leur meilleure aide se trouve tout simplement au bout de leur bras, et qu’il faut retrousser ses manches, penser par soi-même, et que c’est cela la vie, des périodes de bonnes choses, de moins bonnes, de rencontres et d’échanges.
J’ai aimé ce livre pour ce qu’il dit de notre société avec force comme toujours chez Carole Zalberg, qui sait dire avec cette économie de mots qui est sa marque. Format court, mots et images percutants. Narration dense, intense qui vous fait vibrer et vous interroge.
Chez Carole il y a toujours la lumière au bout du tunnel.
Ici c’est un exemple de l’abjection qui devient quasi quotidienne. Des adolescents qui tuent d’autres adolescents sans conscience qu’ils sont dans la vraie vie. Ce n’est pas de cette société que je veux.
Un livre à inscrire dans les lectures du collège et lycée pour une réflexion avec à l’appui des coupures de journaux relatant des cas similaires pour faire émerger des consciences, c’est un travail qui se fait pour les horreurs de la seconde guerre mondiale, mais il faudrait s’attaquer à notre monde quotidien.
Il serait temps de réinventer notre société en mettant l’humain au cœur de la nature et la nature dans son cœur.
Utopique ? Il est l’heure d’ouvrir le débat.
©Chantal Lafon
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