Des textes qui vous sont adressés et seront ajoutés ici dès que nous les recevrons (Article mis à jour le 8 juillet 2020)
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Et maintenant ? Ils nous racontent ce qu’ils créent, écrivent ou projettent, depuis leur Prix Orange du Livre jusqu’à leurs œuvres à venir
Un roman intéressant par l'analyse des personnages, mais sans plus. L'auteur nous donne une piste possible de la vérité dans l'affaire Maddy Mc Can. Si les sentiments des personnages me semblent plausibles, le point de départ du livre, une mère qui se débarrasse du corps de son enfant mort accidentellement en l'absence des parents, me semble peu vraisemblable. Je n'ai toutefois pas la prétention de connaître toutes les arcanes de l'âme humaine, donc qui sait.
Arthur Dreyfus nous livre dans ce document une réflexion philosophique, anthropologique et sociologique de qualité autour du voyage, du rapport à l’autre et à soi.
Une lecture instructive et une grande découverte car moi non plus je ne savais rien de la Corée.
Parce qu’un pays est pétri de contradiction, parce qu’il est nécessaire de les confronter pour mieux les comprendre, parce que l’auteur réussit cela avec brio je conseillerais vivement ce livre. On en ressort enjoué avec des envies de découvertes et de voyages et une envie de s’ouvrir aux autres.
Deux petits moins toutefois dans cette lecture : alors que l’auteur tente de contrer ardemment le culturalisme lorsqu’il évoque la Corée, certaines de ces réflexions jalonnant le livre nous entraine finalement lui-même dans un auto centrisme parisien, d’ailleurs il le dit lui-même » il n’est pas français mais parisien ».
Le deuxième point qui me parait important même si il n’est pas du tout l’objet du livre est sa réflexion rapide et étonnante sur le harcèlement pouvant être subi en France par une femme. Il demande lors de son entretien avec une Coréenne ayant vécu en France après qu’elle lui ait déjà expliqué qu’une femme est constamment sifflé et insulté, si « elle s’est déjà fait ennuyer ? » N’a-t-elle pas répondu avant même la question ? Le choix même du mot ennui est dérangeant, il ne correspond pas à une agression, il est important d’utiliser les bons mots parce qu’ils comptent si l’on veut changer les choses, tous les mots, en permanence. Il ne peut y avoir de concessions.
Ces deux points qui pourraient à eux seuls faire l’objet d’un livre ne retirent évidemment pas les qualités de cette lecture, ils sont un peu crispants car selon moi chaque mot compte mais ils ne sont pas une fin en soi.
Méfiez-vous des écrivains. Ils peuvent faire leur miel d’une situation banale et, sans le savoir, vous vous retrouvez au cœur d’un roman passionnant. À entendre Arthur Dreyfus, venu présenter son nouveau livre la semaine passée à Mulhouse, la scène d’ouverture de Sans Véronique s’est déroulée exactement telle que décrite : assis dans le métro, il croise le regard d’un couple au moment où le mari et la femme se quittent. Ils sont à l’âge de la retraite, mais leur amour ne semble pas usé. Dans leurs gestes, dans leur attitude, on sent l’affection qu’ils se portent.
Ils s’appellent Véronique et Bernard. Elle est caissière à Intermarché, il est plombier. Sils se retrouvent sur la ligne 11, c’est parce que Véronique part pour la Tunisie. Ses patrons lui ont offert une semaine en Tunisie, «ça ne valait sans doute pas une fortune à l’échelle d’Intermarché, mais ils l’avaient fait, c’était important de retenir la gentillesse, avait souligné Véronique, parce que c’est pas tous les jours.»
Huit jours, cela passe vite. Mais en rentrant chez lui, Bernard a immédiatement senti le vide, cherché à le compenser en «s’occupant». Pas avec sa maquette de train miniature, mais en allant se promener du côté des prostituées. À son retour, il constate que son épouse et sa fille Alexia ont cherché à le joindre et que ses deux heures d’absence ont déjà semé un vent de panique, sa fille s’apprêtant même à signaler sa disparition à la police.
Le temps de rassurer tout le monde, il se seul chez lui, entouré de ses chiens. Il fait le constat amer que la voix, la présence de Véronique lui manque. Aussi est-il déjà psychologiquement fragilisé quand le Ministère des Affaires étrangères l’appelle pour lui apprendre dans ce jargon diplomatique que sa femme figure parmi les victimes de l’attentat qui vient d’être perpétré en Tunisie.
Tout s’effondre. Après l’incrédulité, il faut bien se rendre à l’évidence, suivre le policier venu l’escorter jusqu’à la cellule de crise du quai d’Orsay. Se retrouver avec les autres familles, avec Alexia, avec cette douleur d’autant plus incompréhensible qu’elle frappe la plus innocente des victimes.
Arthur Dreyfus divise alors son roman en deux, nous offrant de suivre ces deux trajectoires qui n’auraient jamais dû se rencontrer, celle de Véronique et celle de Seifeddine. Le jeune tunisien qui rêvait d’un avenir meilleur et qui, comme son frère, travaille bien à l’école, rêve de liberté, d’un «océan de désirs». Ses professeurs le voient déjà ingénieur, il fait la connaissance de Sophie, une étudiante Belge spécialiste du pilotage des réseaux industriels avec laquelle il goûte à l’amour et échafaude des rêves d’avenir.
Mais alors comment va-t-il basculer dans le terrorisme ? À cette question cruciale, on serait tenté de répondre Inch’Allah, tant les circonstances qui font basculer un jeune vers le terrorisme tiennent – dans ce cas-ci – du destin et de circonstances fortuites. Le frère de Seifeddine est foudroyé lors d’un orage, ce qui entraîne un fort traumatisme et une remise en cause de sa manière de vivre. Ajoutons un refus de visa pour la Belgique et on y trouvera le ferment d’une révolte attisée d’une part par un sentiment de trahison, car Sophie ne lui répond plus, et d’autre part par les «amis» de la mosquée qui sentent le jeune homme prêt à devenir le prochain martyr de leur cause. Son professeur de mathématiques et son père vont bien essayer de le raisonner, mais déjà Seifeddine est «hors de portée», prêt à « frapper l’Occident dans son cœur, là où on insultait le plus effrontément la culture musulmane, dans un hôtel pour Blancs, une station balnéaire où les femmes se dénudaient, où les Tunisiens étaient réduits en esclavage, témoins forcés d’actes de mécréance ».
La grande force du roman tient dans le parallèle fait par l’auteur entre cette dérive et celle de Bernard, lui aussi est bientôt «hors de portée». Après la prostration, l’hébétude, vient cette envie d’agir qu’il va assouvir en prenant un billet pour la Turquie et de là partir se venger en Syrie.
Bien loin de toute propagande ou d’une démonstration manichéenne, Arthur Dreyfus met le doigt sur le point le plus sensible… et ne nous laisse guère d’illusions sur l’évolution du conflit. La violence va continuer d’entraîner la violence. Le terrorisme va perdurer. Cette tragédie contemporaine est éclairante.
http://urlz.fr/4O2i
Le nouveau roman d’Arthur Dreyfus est une plongée dans notre 21ème siècle. L'auteure s'empare des questions qui bousculent et questionnent le monde d'aujourd'hui et la société française en particulier : la guerre contre le terrorisme et la radicalisation.
Tout commence comme une belle histoire, celle de Bernard et Véronique, un couple sans histoire, uni par un amour fou, presque fusionnel.
Lui est artisan plombier, elle caissière de supermarché vient de recevoir comme cadeau de départ à la retraite, un séjour d’une semaine au soleil Tunisien qu’elle va partager avec une amie.
Ils se séparent dans le métro parisien. Lui va retrouver son quotidien, ses chiens, son travail. Et elle, une liberté qui l’effraie presque.
Dans la première partie, l’auteur passe au crible ces vies sans importance, où le quotidien est fait de ces petits riens, tellement ordinaires, mais qui parfois portent le nom de bonheur.
Le roman bascule lorsqu’une voix anonyme apprend à Bernard que Véronique fait partie des victimes de l’attentat qui vient d’être perpétré sur la plage de Sousse en ce 26 juin 2015.
Le récit va suivre parallèlement le calvaire de Bernard, qui face à l’horreur décide de se venger et d’en tuer « au moins un ».
L’auteur s’attarde également sur le profil du terroriste et essaie de comprendre comment un jeune étudiant brillant peut devenir un tueur.
En s’emparant d’un sujet aussi délicat, Arthur Dreyfus a sans aucun doute pris un énorme risque, mais il le fait magistralement.
Les phrases sont longues, jusqu’à six ou sept pages, mais le style est fluide et ce procédé d’écriture parfaitement maîtrisé, ne m’a à aucun moment paru pesant.
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