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Amandine Dhee

Amandine Dhee
Amandine Dhée est une écrivaine et comédienne française. L'émancipation, notre rapport à autrui et à notre environnement de vie sont les thèmes récurrents qui marquent son travail, distingué par le prix Hors Concours pour La Femme brouillon en 2017. Son besoin d'exploration des formes l'amène rég... Voir plus
Amandine Dhée est une écrivaine et comédienne française. L'émancipation, notre rapport à autrui et à notre environnement de vie sont les thèmes récurrents qui marquent son travail, distingué par le prix Hors Concours pour La Femme brouillon en 2017. Son besoin d'exploration des formes l'amène régulièrement sur scène pour partager ses textes lors de lectures musicales ou encore pour y interpréter un rôle dans l'adaptation de ceux destinés au théâtre. Elle travaille régulièrement avec la compagnie Générale d'Imaginaire (Lille).

Avis sur cet auteur (37)

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    Couverture du livre « Sortir au jour » de Amandine Dhee aux éditions La Contre Allee

    Marie Jouvin sur Sortir au jour de Amandine Dhee

    Après le succès de la Femme brouillon (2017) récompensé par le prix Hors Concours ou encore A mains nues (2020), l'écrivaine et comédienne Amandine Dhée prend un virage à 360 en publiant Sortir au jour (éditions La Contre Allée) au début de l'hiver 2023. Loin d'être passé inaperçu dans la sphère...
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    Après le succès de la Femme brouillon (2017) récompensé par le prix Hors Concours ou encore A mains nues (2020), l'écrivaine et comédienne Amandine Dhée prend un virage à 360 en publiant Sortir au jour (éditions La Contre Allée) au début de l'hiver 2023. Loin d'être passé inaperçu dans la sphère littéraire, le court ouvrage a de quoi susciter la curiosité par sa thématique. Ce n'est pas tous les jours que l'on aborde la thanatopraxie, et pourtant…!

    La narratrice du roman est autrice. Lors d'une rencontre en librairie, elle fait la connaissance de Gabriele, une thanatopractrice. Si les deux femmes semblent évoluer dans des milieux professionnels très distincts, elles nouent rapidement un lien et le dialogue s'installe. Abordant leurs activités respectives, Gabriele évoque ce métier jonché de clichés et de préjugés qui tendent à la décrédibiliser parfois. Cet échange mènera petit à petit à l'écriture d'un livre initiant de chaque côté des récits de vie, mais aussi de mort, qui s'entremêlent volontiers pour laisser naître toute une philosophie sur l'existence humaine.

    Il est difficile de faire entrer ce livre dans une catégorie ou un genre : est-ce un roman ? Un entretien ? Un récit ? Il semble tout à la fois, marqué par une hybridité dans laquelle il est très agréable d'avancer. Ces chapitres qui mutent donnent la parole à la narratrice et écrivaine, angoissée par la mort, figée par ce jour tant redouté où tout s'arrête. A cela, s'ajoute la transmission aux générations suivantes et la peur, en tant que mère, de ne pas avoir assez fait ou assez donné à ses propres enfants. Cette rencontre cruciale avec Gabriele ouvre la voie d'une pensée nouvelle pour elle, tandis que la crise sanitaire et les morts se succèdent. La lumière se fait alors toute particulière sur ce métier, Gabriele est une travailleuse de l'ombre pourtant essentielle dans le processus de deuil. Pour le commun des mortels, être thanatopracteur est un métier de « dérangé » , c'est celui qui fait « la sale besogne » du cycle funéraire.

    La narratrice l'assume, elle aussi avait des idées reçues sur la profession : « Forcément, pour un métier pareil, j'imaginais une personne jaunâtre et grisonnante et pas cette jolie jeune femme qui sourit avec malice » . Dans cet entretien, Gabriele peint son quotidien avec les morts, elle leur parle avec douceur, les maquille de tout son attirail Make Up For Ever, leur enfile les habits préalablement préparés par les proches. Tout doit être parfait pour ces familles endeuillées qui verront dans ce résultat final une image immuable de l'être chéri, la toute dernière avant la mise en terre ou la crémation. Dans l'envers du décor, le macabre n'a pas sa place au laboratoire. Ici, on honore le corps en le préparant vers le dernier chemin avant l'ultime espace de repos.

    S'initient alors plusieurs réflexions intrinsèques autour de la mort, « de toute façon je l'ai bien entendu dans la bouche de Gabriele, elle dit leur défunt, leur mort. Une fois mort, on ne s'appartient plus tout à fait » , « il me semble que l'on peut naître et mourir sans jamais être le préféré de qui que ce soit. C'est ensemble qu'il faut penser nos morts » . Toutes les deux racontent une histoire à la lueur de l'étrangeté inédite qui perdure dans la vie qui s'arrête, l'une s'occupe d'un nouveau-né, sa « bébée » , l'autre d'un nouveau mort et cette passerelle ténue est extrêmement bien amenée par l'écriture d'Amandine Dhée. Si le texte entier aborde le décès, il crie l'absolue nécessité de se tourner vers le vivant tant que c'est encore possible. Sortir au jour est un memento mori qui embrasse fougueusement un carpe diem. Une vraie réussite.

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    Couverture du livre « Sortir au jour » de Amandine Dhee aux éditions La Contre Allee

    Hédelin sur Sortir au jour de Amandine Dhee

    J'avais beaucoup aimé son passage à La grande librairie et il me tardait de découvrir son livre .
    Le biais pour aborder le thème de la mort est original : la rencontre avec une thanatopractrice,
    leurs récits se croisent et se répondent, traitant d'une plume légère, avec humour et distance...
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    J'avais beaucoup aimé son passage à La grande librairie et il me tardait de découvrir son livre .
    Le biais pour aborder le thème de la mort est original : la rencontre avec une thanatopractrice,
    leurs récits se croisent et se répondent, traitant d'une plume légère, avec humour et distance et, l'air de rien,
    une réelle profondeur, ce sujet qui pourrait être morbide, sinistre et plombant .
    On est loin du pathos, de la périphrase prudente, il y a beaucoup de simplicité et de sobriété (et d'humour!) dans l'écriture .
    On découvre non seulement un métier atypique et intriguant mais aussi des tranches de vie qui parlent surtout de la vie.
    Un réel plaisir de lecture dont on sort serein.e.

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    Couverture du livre « Sortir au jour » de Amandine Dhee aux éditions La Contre Allee

    Pilly sur Sortir au jour de Amandine Dhee

    Après "La femme brouillon" sur la maternité, voici que j'ai lu "Sortir au jour" sur la mort.
    Cette autrice a le don de parler de choses qui font partie de la vie de tout le monde, d'entrer dans l'intime, avec sincérité et humour. Et contrairement à "La femme brouillon", ici la délicatesse est...
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    Après "La femme brouillon" sur la maternité, voici que j'ai lu "Sortir au jour" sur la mort.
    Cette autrice a le don de parler de choses qui font partie de la vie de tout le monde, d'entrer dans l'intime, avec sincérité et humour. Et contrairement à "La femme brouillon", ici la délicatesse est de mise, ce qui donne un livre bien plus réconfortant que plombant.

    J'ai appréhendé cette lecture comme des petites chroniques de vies : celle du double fictionnel d'Amandine Dhée, celle de Gabriele, une thanatopractrice, et celle de Françoise qui vit la vie de Didier, thanatopracteur également (dans l'émission "Vis ma vie").
    Il n'y a pas d'histoire à proprement parler, mais pleins de petits morceaux de vie, amenant à réfléchir à notre rapport à la mort, à notre façon de vivre le deuil, de réagir à des morts inattendues, trop précoces, à la maladie, trop proche... à la difficulté d'en parler aux enfants.... Et ce livre permet également de mettre la lumière sur une profession méconnue : la thanatopraxie, qui est pourtant essentielle, car elle permet d'adoucir la dernière image que l'on peut avoir de nos proches.

    J'apprécie vraiment la plume d'Amandine Dhée, qui rend le récit très proche de nous. Nous vivons tous la même chose, de différentes façons certes, mais ce sujet nous concerne tous.

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    Couverture du livre « Sortir au jour » de Amandine Dhee aux éditions La Contre Allee

    Chantal YVENOU sur Sortir au jour de Amandine Dhee

    Amandine Dhée réalise cette gageure d’écrire un livre sur le thème de la mort dans une ambiance de sérénité.

    Les confidences de la narratrice, sur ses angoisses profondes alternent avec les propos d’une thanatopractrice, qui démystifie ce métier inspirant à la fois attraction et répulsion....
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    Amandine Dhée réalise cette gageure d’écrire un livre sur le thème de la mort dans une ambiance de sérénité.

    Les confidences de la narratrice, sur ses angoisses profondes alternent avec les propos d’une thanatopractrice, qui démystifie ce métier inspirant à la fois attraction et répulsion. Un troisième type d’interlude propose des extraits d’une émission de télé-réalité sur le thème Vis ma vie, où la candidate découvre elle aussi les mystères de cette profession.

    Crainte de la maladie, difficulté de parler du sujet aux enfants, premiers décès familiaux, toutes ces expériences qui nous font prendre conscience de notre finitude. Les rites, les traditions autour de la disparition inéluctable sont autant de témoins de ce que notre société fait de ses morts.

    Quant à ce métier mal connu, que seules quelques séries policières mettent à l’honneur, dans un décor un peu idéalisé, Il a les honneurs des récit et le mérite. Un roman récent en parlait avec beaucoup respect : Une terrible délicatesse de Joe Browning Wroe. On y percevait toute la dimension profondément humaine de la pratique, qui consiste à laisser aux proches une dernière image apaisée de leur défunt. Il nécessite une approche emphatique et un savoir faire qui entretient l’illusion. Il s’agit plus d ‘éloigner la vision d’un cadavre générateur de répulsion que que magnifier le corps, dernier lien physique que l’entourage percevra.


    Pas de formule détournée, de métaphore ou d’euphémisme, le texte ose aborder ce sujet délicat, sans tabou, seule façon de ne pas surenchérir sur la peur de l’inconnu.

    128 pages La Contre allée 13 janvier 2023
    sélection Prix Orange 2023

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