Astrid Houssin signe ce récit sur la douleur et la reconstruction
Succès de librairie, dès sa publication en 397, la Vita Martini apparaît d'abord comme le témoignage d'un converti à l'ascétisme martinien.
Quelques années auparavant, en effet, à l'exemple de Paulin, le futur évêque de Nole, à qui le liait une solide amitié depuis leur rencontre à " l'Université " de Bordeaux, Sulpice Sévère a renoncé au barreau et à la vie publique, et s'est retiré sur son domaine de Primuliacum pour y mener la vie ascétique. Son expérience s'y inspire de celle de Martin à Ligugé. Sulpice fit, à plusieurs reprises, le pèlerinage à Tours pour y rencontrer le moine-évêque, dont Paulin fut sans aucun doute le premier à lui vanter la personnalité.
Mais c'est dans le conventicule de Primuliacum que, sur les instances de ses " frères " et de Bassula, sa belle-mère, elle aussi admiratrice fervente de l'ascétisme martinien, il rédige la vie de son héros. Grâce au talent de son biographe, Martin devint ainsi l'Antoine de l'Occident, et la Vita Martini le pendant de la Vie d'Antoine d'Athanase. Cette Vita, que prolongent trois lettres-appendices, forme avec les Chroniques et les Dialogues comme une défense et illustration de la sainteté martinienne.
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