Astrid Houssin signe ce récit sur la douleur et la reconstruction
Malgré les doutes qu'inspirait à ses partisans eux-mêmes la capacité du régime à affronter une crise grave, la République a surmonté l'épreuve inouïe de la Grande Guerre sans modifier ses institutions.
La prédominance du Parlement dans la répartition des pouvoirs, qui s'était instaurée depuis le début des années 1880, paraissait pourtant incompatible avec l'unité de décision et le secret que nécessitait l'état de guerre, tandis que la mobilisation d'une partie de ses membres risquait d'amputer gravement la représentation nationale. Or si le Parlement s'est ajourné en août 1914, laissant le champ libre au gouvernement d'Union Sacrée que dirigeait Viviani, il est convoqué dès le mois de décembre 1914.
À compter de janvier 1915, il siège sans interruption jusqu'à la fin de la législature, en octobre 1919. A-t-il alors été réduit à un rôle de figurant, les décisions se prenant ailleurs, au sein du gouvernement ou du Grand Quartier général ? L'examen des archives parlementaires révèle que, loin de s'effacer, le Parlement a défendu ses prérogatives et participé à la conduite de la guerre. En utilisant principalement le cadre de ses commissions et la procédure des comités secrets, il a contrôlé et stimulé l'action des gouvernements, qui ne se maintiennent d'ailleurs au pouvoir que le temps qu'il leur accorde sa confiance.
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