Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Tenir sa langue

Couverture du livre « Tenir sa langue » de Polina Panassenko aux éditions Editions De L'olivier
Résumé:

« Ce que je veux moi, c'est porter le prénom que j'ai reçu à la naissance. Sans le cacher, sans le maquiller, sans le modifier. Sans en avoir peur ».
Elle est née Polina, en France elle devient Pauline. Quelques lettres et tout change.
À son arrivée, enfant, à Saint-Étienne, au lendemain de la... Voir plus

« Ce que je veux moi, c'est porter le prénom que j'ai reçu à la naissance. Sans le cacher, sans le maquiller, sans le modifier. Sans en avoir peur ».
Elle est née Polina, en France elle devient Pauline. Quelques lettres et tout change.
À son arrivée, enfant, à Saint-Étienne, au lendemain de la chute de l'URSS, elle se dédouble : Polina à la maison, Pauline à l'école. Vingt ans plus tard, elle vit à Montreuil. Elle a rendez-vous au tribunal de Bobigny pour tenter de récupérer son prénom.
Ce premier roman est construit autour d'une vie entre deux langues et deux pays. D'un côté, la Russie de l'enfance, celle de la datcha, de l'appartement communautaire où les générations se mélangent, celle des grands-parents inoubliables et de Tiotia Nina. De l'autre, la France, celle de la materneltchik, des mots qu'il faut conquérir et des Minikeums.
Drôle, tendre, frondeur, Tenir sa langue révèle une voix hors du commun.

Donner votre avis

Articles (1)

Avis (23)

  • « Je veux croire qu'en France je suis libre de porter mon prénom de naissance.
    Je veux prendre ce risque-là.
    Je m'appelle Polina ».

    Arrivée en France en 1993, alors qu'elle n'est qu'une enfant, Polina est devenue Pauline. Mais, le jour où elle veut à nouveau porter le prénom qu'elle a reçu...
    Voir plus

    « Je veux croire qu'en France je suis libre de porter mon prénom de naissance.
    Je veux prendre ce risque-là.
    Je m'appelle Polina ».

    Arrivée en France en 1993, alors qu'elle n'est qu'une enfant, Polina est devenue Pauline. Mais, le jour où elle veut à nouveau porter le prénom qu'elle a reçu à sa naissance, celui que portait avant elle sa grand-mère, elle se heurte à un mur d'incompréhension aussi fastidieux que cruel.

    Dans ce roman d'une sincérité qui touche au coeur, Polina Panassenko mène, en parallèle de démarches administratives abrutissantes pour retrouver son prénom, une réflexion vraiment passionnante sur la langue maternelle et l'identité.

    Au fil des chapitres, elle nous fait découvrir son passé de petite fille déracinée, d'enfant double, russe et française à la fois. Elle décrit avec un humour savamment dosé son arrivée dans un pays dont elle ne connait pas la langue, nous livrant ainsi une chronique dépaysante de son enfance, un témoignage sobre et captivant sur l'exil et la transmission.

    Un très beau premier roman sur l'identité. Une plume virevoltante et pleine de fantaisie

    thumb_up J'aime comment Commentaire (0)
  • Polina arrive en France à 3 ans et est assez vite scolarisée dans une école maternelle française. Elle nous relate avec les mots simples de l'enfance toute la violence ressentie lorsque la parole, celle qu'elle utilise depuis qu'elle sait parler, n'a aucune action sur ses congénères et sur la...
    Voir plus

    Polina arrive en France à 3 ans et est assez vite scolarisée dans une école maternelle française. Elle nous relate avec les mots simples de l'enfance toute la violence ressentie lorsque la parole, celle qu'elle utilise depuis qu'elle sait parler, n'a aucune action sur ses congénères et sur la grande adulte qui règne dans la classe. A travers la place de deux langues dans sa vie, elle nous fait comprendre la difficulté pour les enfants allophones de trouver leur place à l'école tout d'abord puis dans la société tout entière lorsque l'on s'est construit à cheval sur deux langues et deux cultures. A travers sa lutte pour récupérer son prénom de naissance, c'est sa lutte pour trouver sa place que Polina Panassenko nous livre ici. Et elle aura au moins trouvé sa place de romancière française sans aucun doute.

    thumb_up J'aime comment Commentaire (0)
  • Quitter son pays - la Russie - pour la France, être naturalisée et réaliser un beau jour que le prénom de son enfance, Polina, a été francisé par l’administration en Pauline.

    Voilà ce qui attend l’autrice de ce roman.

    Les sons sont presque les mêmes. Pourtant Polina ne souhaite pas...
    Voir plus

    Quitter son pays - la Russie - pour la France, être naturalisée et réaliser un beau jour que le prénom de son enfance, Polina, a été francisé par l’administration en Pauline.

    Voilà ce qui attend l’autrice de ce roman.

    Les sons sont presque les mêmes. Pourtant Polina ne souhaite pas renoncer à son prénom. Celui que ses parents lui ont donné.

    S’ensuit donc un chemin, en parallèle, entre l’histoire de la jeune Polina qui quitte la Russie avec ses parents. Se confrontant aux difficultés de l’intégration.

    Et Pauline, adulte accomplie qui ne souhaite pas se couper de ses racines, de son prénom alors que la vie continue ici et là-bas. Que les gens restent ou partent, meurent. Et que les accents se perdent.

    Ce roman est le premier de Polina Panassenko. Il met en avant la difficulté de faire un pont entre son pays d’origine et celui où l’on grandit. De ce qu’on y perd et de ce qu’on y gagne.

    Néanmoins, je suis restée en retrait de ce récit. Je pense que l’auto-fiction n’est définitivement pas un genre qui me parle plus que cela. Ce roman en est un exemple typique, je n’ai rien de particulier à lui reprocher mais il ne m’a pas transporté.

    thumb_up J'aime comment Commentaire (0)
  • Elle est née polina. En france , elle devient pauline , à la demande de son pére qui prefere franciser son prenom pour faciliter son integration lors de son exil, alors qu elle n est encore qun bebé. A sa majorité , pauline-polina entreprend les demarches pour recuperer son prenom de naissance,...
    Voir plus

    Elle est née polina. En france , elle devient pauline , à la demande de son pére qui prefere franciser son prenom pour faciliter son integration lors de son exil, alors qu elle n est encore qun bebé. A sa majorité , pauline-polina entreprend les demarches pour recuperer son prenom de naissance, un acte fort pour se reaproprier son identité et réafirmer son lien à ses origines. CE premier roman de polina Panassenko suit l autrice dans ses allers retours entre la russie et la france , entre sa langue maternelle et la langue francaise, dans une langue justement jubilatoire. , delicieusement ironique et drole. Au dela de la saveur de son style , " tenir sa langue " suscite la reflexion sur le lien à nos origines, notre histoire et notre langue.

    thumb_up J'aime comment Commentaire (0)
  • Pauline Panassenko, l’autrice, est convoquée au Tribunal de Bobigny. Elle veut récupérer le prénom que ses parents lui ont donné, Polina, et non celui que la République lui a octroyé lors de sa naturalisation, sans qu’elle en soit réellement consciente. Parce que la mention « autorisé à...
    Voir plus

    Pauline Panassenko, l’autrice, est convoquée au Tribunal de Bobigny. Elle veut récupérer le prénom que ses parents lui ont donné, Polina, et non celui que la République lui a octroyé lors de sa naturalisation, sans qu’elle en soit réellement consciente. Parce que la mention « autorisé à s’appeler Pauline » ne signifie pas au choix Pauline ou Polina. Et ça elle l’a découvert tardivement.

    Pauline / Polina nous retrace avec beaucoup de fraîcheur, un peu d’ironie et un zeste d’humour son histoire.

    Polina a grandi en URSS, dans ces appartements communautaires où tout manquait, où il fallait patienter dans des files interminables pour espérer avoir, en échange de « papiers carrés » et de roubles, de la farine, des œufs, du papier toilette …

    La fin de l’empire soviétique sonne le départ de la famille pour la France, et avec lui, plus que la fin d’un certain « confort » (celui du cocon familial avec ses grands parents maternels), c’est le plongeon dans l’inconnu. Nouveau pays, nouvelle ville (Saint Étienne), des placards remplis, mais surtout une langue étrange.

    C’est par son regard enfantin que l’autrice choisit de décrire cette arrivée. La plume est imagée et la langue prend toute son oralité. Le phonétique l’emporte et c’est drôle (puisque c’est de saison, la fameuse Raklète chez les voisins). Certains mots sont encore absents (« l’immense femme-adulte » pour dire maîtresse ou encore « l’enclos » pour décrire la cour d’école) tandis que d’autres se télescopent entre le français et le russe (Sava / hibou en russe) et surtout ceux que l’on dit en-dehors et ceux que l’on garde en-dedans « russe à l’intérieur, français à l’extérieur »

    Elle grandit entre cette école française dont elle apprend la langue, les codes et dont on devine assez rapidement qu’elle la mènera à des brillantes études et la datcha russe durant les vacances estivales. Pauline / Polina, dont on découvre qu’elle n’est pas la première de la famille à avoir changé de prénom (à l’époque de sa mère, il fallait gommer tout signe de judéité), nous entraîne avec tendresse et pudeur à la découverte de son identité et d’une façon plus générale sur ce déracinement. Au gré de ses joies, de ses étonnements mais aussi de ses chagrins et dénonciations, le combat kafkaïen qu’elle mène pour récupérer son prénom nous donne ici l’occasion de découvrir une autrice pleine de verve et d’humour.

    A découvrir assurément !

    thumb_up J'aime comment Commentaire (0)
  • Le prénom

    Si ce premier roman est signé Polina Panassenko, c'est que son autrice a réussi à faire changer son prénom. L'histoire de Paulina-Polina est un jeu de saute-culture entre la Russie et la France, à l'image des nombreux allers-retours effectués entre ces deux pays.

    Le courrier a...
    Voir plus

    Le prénom

    Si ce premier roman est signé Polina Panassenko, c'est que son autrice a réussi à faire changer son prénom. L'histoire de Paulina-Polina est un jeu de saute-culture entre la Russie et la France, à l'image des nombreux allers-retours effectués entre ces deux pays.

    Le courrier a beau être rédigé en jargon administratif, il ne laisse aucun doute quant à la décision prise: l’administration refuse que Paulina retrouve son prénom d’origine, Polina, francisé lors de son arrivée sur le territoire français. Alors Paulina doit à nouveau se lancer dans le dédale administratif, les instances judiciaires et espérer qu’à la fois suivante, elle sera entendue.
    Car l’histoire de Polina-Paulina mérite d’être entendue. Prenant sa plus belle plume, la jeune femme va tenter de la résumer à l’intention de la procureure :
    « Je suis née à Moscou, en URSS. Mes parents m’ont appelée Polina. C’est le prénom de ma grand mère paternelle. Juive. Sa famille a fui les pogroms d’Ukraine et de Lituanie. Quand ma grand mère est née, ses parents l’ont appelée Pessah. Ça veut dire «le passage». C’est le jour de célébration de l’Exode.
    À la naissance de mon père, ma grand mère a changé son prénom. Elle l’a russisé. Pour protéger ses enfants. Pour ne pas gâcher leur avenir. Pour leur donner une chance de vivre un peu plus libres dans un pays qui ne l’était pas. Sur l’acte de naissance de mon père, Pessah est devenue Polina.
    En 1993, mes parents ont émigré en France avec ma sœur et moi. Quand j’ai obtenu la nationalité française, mon père a fait franciser mon prénom. Lui aussi voulait protéger. Faire pour sa fille ce que sa mère avait fait pour lui.
    Ce que je veux moi, c’est porter le prénom que j’ai reçu à la naissance. Sans le cacher, sans le maquiller, sans le modifier. Sans en avoir peur. Faire en France ce que ma grand mère n’a pas pu faire en Union soviétique.
    Je n’ai pas d’enfants mais je désire en avoir un jour. Sur l’acte de naissance, en face de «nom de la mère» je veux écrire «Polina».
    C’est un héritage. Savoir que sa mère était libre de porter son prénom de naissance. C’est celui là que je veux transmettre, pas celui de la peur. Je veux croire qu’en France je suis libre de porter mon prénom de naissance.
    Je veux prendre ce risque là.
    Je m’appelle Polina. »
    Pour le lecteur, Polina va détailler ce scénario, depuis ses jeunes années au lendemain de la chute du mur et de la fin de l’Union soviétique, au moment où elle vivait dans un appartement communautaire de Moscou. Bien que de taille modeste, il abritait les trois générations de la famille, ses grands-parents, ses parents, ainsi que sa sœur et elle. Dans ce moment de bascule, on a droit à quelques souvenirs marquants de la vie dans l’ex-URSS, comme cette visite à la vendeuse en bas de l’immeuble. «On doit lui dire ce qu’on veut en fonction de ce qu'il reste. Elle pèse tout sur une grande balance bleue avec une flèche qui oscille. Sur un plateau elle pose ce qu'on achète, sur l’autre elle met des cylindres, quand la flèche du cadran est au centre, elle s'arrête. Ensuite elle fait claquer les perles en bois sur les tiges du boulier et annonce un chiffre. Ma mère tend les papiers carrés qui donnent le droit d’acheter et ensuite les roubles. Sans les papiers carrés, les roubles ne servent à rien.»
    Mais la grande affaire du moment, c’est le grand départ. Alors que les tanks occupent l’écran de TV, Polina prépare ses bagages pour rejoindre son père en France. Nous sommes en Octobre 1993. «On ne peut pas prendre tout ce qu’on veut, il faut choisir ce qu'on laisse et ce qu’on emporte. Ma mère passe en revue et sélectionne selon des critères qu’elle seule connaît. Moi je veux un chat en tissu jadis blanc devenu gris qui s’appelle Tobik. Lui et rien d'autre. Ma mère tranche. C’est non, il est trop gros. Si on a trop de bagages, on devra payer très cher.»
    Arrive alors la partie la plus savoureuse, même si on imagine toute la difficulté, tous les efforts nécessaires à la jeune fille dans un monde si étranger. Polina est devenue Paulina et a rejoint Saint-Etienne. C’est dans le Forez qu’elle va apprendre le français, aidée notamment par la télévision et l’autre élève boudé par les autres, Philippe. Cette alliance du bègue et de la russe va faire des merveilles, tout comme le déchiffrage des publicités pour brioches ou encore les dialogues des Minikeums.
    Polina Panassenko réussit à merveille à retracer ce parcours et à cacher derrière l’humour ses blessures d’enfance, sa peine à tenir l’injonction de s’intégrer et d’oublier le russe pour le français, la famille restée «là-bas» et les nouvelles relations qui se nouent «ici», dans ce pays qui ne veut pas lui rendre son passé.
    Entre les rires et les larmes, Polina va écrire son premier roman dans une langue qu’elle maîtrise désormais au point d’en jouer. Et parvient à nous éblouir, à l’instar de Maria Larrea, l’autre primo-romancière de cette rentrée en quête de ses origines.
    https://urlz.fr/krne

    thumb_up J'aime comment Commentaire (0)
  • » Tenir sa langue », c’est l’histoire d’une petite fille, Polina, qui est née en Russie et a vécu dans un appartement communautaire à Moscou avec sa soeur aînée, ses parents et grands-parents.

    Ses parents sont universitaires. Après l’effondrement de l’URSS, ils décident de venir s’installer...
    Voir plus

    » Tenir sa langue », c’est l’histoire d’une petite fille, Polina, qui est née en Russie et a vécu dans un appartement communautaire à Moscou avec sa soeur aînée, ses parents et grands-parents.

    Ses parents sont universitaires. Après l’effondrement de l’URSS, ils décident de venir s’installer en région parisienne. Le lien avec la Russie sera toutefois gardé car la famille retournera y passer tous les étés.

    La petite Polina ne parle que le russe et ses débuts à l’école maternelle seront difficiles. L’administration française a francisé son prénom sur ses papiers. Polina est devenue Pauline.

    Toute son enfance et adolescence, Polina-Pauline vivra à cheval entre deux langues, veillant à ce que l’usage de français 10 mois par an ne lui fasse pas perdre celui du russe.

    C’est ce « combat » que raconte ce premier roman. Un combat qui deviendra juridique quand, devenue adulte, la jeune femme veut reprendre son prénom russe à la place de Pauline.

    J’ai trouvé ce livre fort réussi. J’ai trouvé très intéressant que l’installation dans un autre pays soit abordé par le biais de la langue.

    Un roman que je recommande vivement.

    thumb_up J'aime comment Commentaire (0)
  • Un beau roman sur l’exil, sur les racines et la quête d’identité.
    A la chute de l’URSS, Polina et sa famille viennent vivre à Saint-Etienne.
    A compter de ce jour, Polina devra être russe à l’intérieur et française à l’extérieur.
    Elle découvre ainsi la "materneltchik", "le Gaga" (language...
    Voir plus

    Un beau roman sur l’exil, sur les racines et la quête d’identité.
    A la chute de l’URSS, Polina et sa famille viennent vivre à Saint-Etienne.
    A compter de ce jour, Polina devra être russe à l’intérieur et française à l’extérieur.
    Elle découvre ainsi la "materneltchik", "le Gaga" (language stéphanois), Auchan, la Muraille de Chine de Saint-Etienne, Centre 2 mais aussi les pubs, les dessins animés......
    Plus tard, Polina devient officiellement Pauline et l’accent disparaît. Elle vit désormais à Paris où elle a fait ses études à Sciences Po et fait du théâtre. Un jour, en voulant refaire sa carte d’identité, elle veut inscrire Polina car le courrier du Premier Ministre Lionel Jospin stipulait « est autorisée à s’appeler Pauline » et ne mentionnait pas la fin de l’utilisation de Polina. A l’époque elle n’avait pas compris…..
    Maintenant adulte, elle se bat pour retrouver le droit d’utiliser à nouveau son prénom de naissance…..
    J’ai aimé ce beau roman sur l’exil et la façon dont l’auteur l’aborde. J’ai aimé naviguer entre la France et la Russie. J’ai été émue par les difficultés liées à l’exil, par les racines et par cette quête intérieure.
    C’est un beau roman qui m'a particulièrement touché.....

    thumb_up J'aime comment Commentaire (0)

Donnez votre avis sur ce livre

Pour donner votre avis vous devez vous identifier, ou vous inscrire si vous n'avez pas encore de compte.