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Rwanda, à la poursuite des génocidaires

Couverture du livre « Rwanda, à la poursuite des génocidaires » de Damien Roudeau et Thomas Zribi aux éditions Les Escales
Résumé:

"Depuis 1994, il n'est pas un jour où nous n'avons pas prononcé le mot 'génocide'" Dafroza et Alain Gauthier
Rwanda, à la poursuite des génocidaires raconte le travail d'enquête d'Alain et Dafroza Gauthier qui traquent depuis plus de 20 ans les génocidaires rwandais cachés en France. Les... Voir plus

"Depuis 1994, il n'est pas un jour où nous n'avons pas prononcé le mot 'génocide'" Dafroza et Alain Gauthier
Rwanda, à la poursuite des génocidaires raconte le travail d'enquête d'Alain et Dafroza Gauthier qui traquent depuis plus de 20 ans les génocidaires rwandais cachés en France. Les proches de Dafroza ont été décimés en 1994 alors qu'elle vivait à Reims avec son mari et ses 3 enfants. Le couple a rapidement réalisé que des tueurs avaient trouvé refuge en France et a décidé de tout faire pour que la justice soit rendue. Plusieurs fois par an, Alain et Dafroza se rendent au Rwanda pour récolter des preuves et des témoignages permettant d'ouvrir des informations judiciaires menant, en principe, à des procès. Mais ils rencontrent des obstacles innombrables : la lenteur de la justice, les hésitations politiques, les menaces, l'épuisement. Cet album, à travers leur histoire, permet de comprendre non seulement le déroulé du génocide, sa préparation, sa mise en place, mais aussi de prendre conscience de l'injustice française : alors que l'on estime qu'entre 200 et 400 génocidaires présumés vivraient sur notre sol, la France refuse de les extrader vers le Rwanda tout en mettant des années, parfois des dizaines d'années, à les juger elle-même.
Cet album est avant tout une histoire humaine. Celle d'un couple ordinaire Dafroza et Alain Gauthier qui a décidé de consacrer toute sa vie et toute son énergie à la lutte pour la justice. Alain le dit lui-même : "depuis 1994, il n'est pas un jour où nous n'avons pas prononcé le mot 'génocide''

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Avis (3)

  • Il y a trente ans, le 7 avril 1994, débutait le génocide rwandais. La veille, Juvénal Habyarimana, président du Rwanda, et Cyprien Ntaryamira, président du Burundi étaient assassinés, au-dessus de Kigali, par un tir de missile sur leur avion. Pendant plus de trois mois, jusqu’au 17 juillet 1994,...
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    Il y a trente ans, le 7 avril 1994, débutait le génocide rwandais. La veille, Juvénal Habyarimana, président du Rwanda, et Cyprien Ntaryamira, président du Burundi étaient assassinés, au-dessus de Kigali, par un tir de missile sur leur avion. Pendant plus de trois mois, jusqu’au 17 juillet 1994, les extrémistes Hutus exterminèrent plus d’un million de Tutsis, bien souvent ceux qui étaient leurs voisins, leurs amis, voire leur famille. Pour la première fois, le génocide rwandais fut qualifié de “génocide de proximité” puisqu’atteignant des personnes qui se côtoyaient au quotidien.

    Ce génocide fut mis en place administrativement à tous les niveaux de l’Etat rwandais puisqu’impliquant les différents rouages du pays, depuis les préfets juqu’aux exécutants en passant par les bourgmestres des villes et les “hommes” d’Église. Sans oublier l’intervention des forces armées ou de miliciens, ainsi que la réquisition des transports publics pour acheminer les Tutsis qui seraient exécutés.

    Un couple franco-rwandais, Dafroza et Alain Gauthier, a décidé de dédier sa vie à la recherche de ceux qui ont exterminé ces populations, mais également leurs proches. Ainsi, ils se rendent régulièrement au Rwanda, pays natal de Dafroza, pour rencontrer des témoins de ces exactions et monter des dossiers afin de faire juger les responsables de ces assassinats auprès de la justice française. En effet, nombre de ces assassins hutus sont venus se réfugier, en toute impunité, en France où certains vivent encore sans jamais avoir été pour le moins inquiétés.

    Cet album, Rwanda, À la poursuite des génocidaires signé Thomas Zribi et Damien Roudeau, retrace le combat de ce couple. Il met également en lumière l’implication de l’État français, et de François Mitterrand, pour son soutien aux politiques hutus et par l’intervention trop tardive de la Force Turquoise, pourtant sur place, qui coûta la vie à de trop nombreux hommes, femmes et enfants, quel qu’ait pu être leur âge.

    Un album extrêmement bien documenté et très explicite pour rendre hommage au combat de ceux qui ont décidé de ne pas oublier leurs proches décimés par une idéologie raciste provenant malheureusement d'un passé colonial.

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  • Ce roman graphique raconte l’engagement depuis près de trente ans d’Alain et Dafroza Gauthier, un couple franco-rwandais, dans leur combat pour retrouver les auteurs du génocide rwandais de 1994, où près d’un million de personnes (hommes, femmes et enfants) ont été massacrées en cent jours.

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    Ce roman graphique raconte l’engagement depuis près de trente ans d’Alain et Dafroza Gauthier, un couple franco-rwandais, dans leur combat pour retrouver les auteurs du génocide rwandais de 1994, où près d’un million de personnes (hommes, femmes et enfants) ont été massacrées en cent jours.

    « Le temps est long. De grands arbres et des plantations de thé couvrent les collines. Des oiseaux exotiques fendent le ciel. Et derrière chaque paysage, un drame. »

    Cet ouvrage richement documenté et minutieusement détaillé, constitue un devoir de mémoire crucial sur le génocide des Tutsi perpétré par les Hutu au Rwanda. Il montre le courage et la détermination du couple, ainsi que leurs efforts pour retrouver des témoins afin que la justice soit rendue aux victimes et à leurs familles. Il expose les atrocités commises, la lenteur de la justice, les actions politiques, le rôle de la France, le silence des médias, les récits glaçants des témoins, et les procès des génocidaires tenus en France. Il souligne également la nécessité de lutter contre l’impunité, et enfin, il porte un message d’amour envers les disparus et les survivants.

    La lecture fluide aide à avancer dans ce sujet difficile fait d’atrocités, d’impunité et sur la nécessité de retrouver les coupables qui vivent sur le territoire français.

    « Nous estimons qu’entre 200 et 400 génocidaires vivraient en France aujourd’hui. Quand ils sont arrivés, ils considéraient qu’ils étaient dans un pays ami. C’est la raison pour laquelle certains n’ont pas échangé de nom et qu’on les retrouve parfois dans l’annuaire ! Il y a toutes sortes de profils. Beaucoup ont des petits boulots, travaillant dans la sécurité… Il y a aussi des médecins, des professeurs, des prêtres… Il y en a même qui disent encore la messe. »

    Un album au témoignage important, marquant et bouleversant dont on ne ressort pas indemne.

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  • Gikongoro, Rwanda, septembre 2021.
    Alain et Dafroza Gauthier suivent la piste d'un tueur. En cherchant d'éventuels témoins, ils pourront peut-être déclencher un procès contre un des nombreux génocidaires encore en fuite, dont certains cachés en France.

    Le Rwanda est un cimetière. Le...
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    Gikongoro, Rwanda, septembre 2021.
    Alain et Dafroza Gauthier suivent la piste d'un tueur. En cherchant d'éventuels témoins, ils pourront peut-être déclencher un procès contre un des nombreux génocidaires encore en fuite, dont certains cachés en France.

    Le Rwanda est un cimetière. Le massacre en 1994 des Tutsi par les Hutu a fait plus de 1.2 million de morts. Le grand reporter Thomas Zribi rend ici hommage à un couple ordinaire qui n'a de cesse depuis 20 ans de traquer les meurtriers pour que justice soit faite.

    Damien Roudeau, qui dessine depuis 20 ans des reportages, met en images ces véritables enquêtes de terrain à la recherche des témoins. Avec des croquis vifs et parfois durs, il met en scène cette docu-BD avec tact en donnant la parole à ceux qu'on n'entend pas et en montrant les visages de quelques unes des nombreuses victimes.

    Voilà bien une BD marquante qui a le mérite de replacer ce génocide dans son contexte historique et colonial. J'y ai appris beaucoup et j'en sors marqué par la volonté de Dafroza et Alain Gauthier de rendre justice aux victimes et à leurs familles. A noter la jolie préface de Gaël Faye.

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