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Rectangle multiple ; chroniques cinématographiques 1975-1976

Couverture du livre « Rectangle multiple ; chroniques cinématographiques 1975-1976 » de Jean-Louis Bory aux éditions Memoire Du Livre
Résumé:

" jean-louis bory écrivait avec une alacrité, mais aussi une rage, voire une férocité dont notre indifférence correcte a perdu le sel.
Il appartenait à un temps où le papier était une mitraillette, où la liberté d'écrire était trop mal partagée pour qu'on n'en abusât pas sans réserve. bory,... Voir plus

" jean-louis bory écrivait avec une alacrité, mais aussi une rage, voire une férocité dont notre indifférence correcte a perdu le sel.
Il appartenait à un temps où le papier était une mitraillette, où la liberté d'écrire était trop mal partagée pour qu'on n'en abusât pas sans réserve. bory, malgré sa bonne humeur, pensait que le cinéma est un combat. qu'on ne cherche pourtant pas ici ces éreintements de salon, ces assassinats au vitriol qu'ont toujours pratiqués les arrivistes instinctifs, lesquels savent que l'odeur du crime attire les promeneurs qui s'ennuient.
Bory avait la lutte constructive. ses diatribes - rares -, il les réservait au cinéma commercial, à celui qui n'est fait que pour remplir les caisses, pour lequel il n'avait pas de mots assez durs. il ne supportait pas qu'on filmât sans passion. rectangle multiple apparaît comme un vivant et vivifiant témoignage d'histoire, une suite de coups de cour, de coups de force et de coups de sang reflétant l'état du monde il y a un quart de siècle et les moyens à mettre en oeuvre pour le changer radicalement.
Dans la mutation de la société, le cinéma n'a pas pris toute la part, mais a joué tout de même un certain rôle : on devine à travers bory que les tyrannies morales et politiques sont alors en recul. je ne dis pas que de tels écrits ont suffi à jeter bas des forteresses dictatoriales. du moins ont-ils servi à faire comprendre à quel point l'oppression, la violence policière si répandues alors, et dans l'indifférence générale, constituent avant tout des grossièretés profondes.
Et c'est ainsi qu'on change, en faisant courir les mots et les idées comme des fourmis dans une fourmilière, toute une façon de penser. il me semble aujourd'hui que bory n'aurait pas détesté les temps que nous vivons. peut-être qu'il les a quelque peu façonnés. il me semble qu'ils ont gagné en tolérance. hélas, tout en perdant en liberté de ton. ".

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