Des ouvrages pour les adultes et les plus jeunes, qui aident à découvrir et comprendre la culture sourde
Dans ce récit autobiographique, l'autrice explore les origines de sa pudeur obsessionnelle, fruit de son éducation et du poids de la société sur le corps des femmes.
Avec humour et fantaisie, elle raconte son émancipation : la découverte de l'intime, de la sexualité et la maternité - et finalement la réappropriation de son corps et l'amour de soi.
Il paraît que la pudeur est "la vertu des jeunes filles bien élevées'', mais pour Claire Roquigny, elle ressemble plutôt à une malédiction. En replongeant aux origines de cette pudeur maladive, elle crée un album sous forme d'auto-thérapie en gardant une certaine légèreté et une bonne dose d'humour. Je ne suis moi-même pas particulièrement pudique, mais je pense que nous pouvons toutes nous reconnaître dans certaines anecdotes. Autre point intéressant, plusieurs pages font référence au processus de création de cette BD, et aux questions qui se sont imposées à l'autrice lors de sa rédaction.
« titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024 »
A 40 ans l’autrice se retourne sur sa vie de jeune fille, fille et femme. Elle développe sur certaines de ses peurs, envies, limites (et particulièrement une certaine pudeur qui donne le titre, mais que paradoxalement elle contourne pour parler d’elle ; modulo sa maternité qui est effectivement évoqué sans développements).
C’est un peu une autre limite, celle de ce narcissisme des choses de la vie qui marque de nombreux ouvrages (bd ou pas d’ailleurs) qui peut, certes monter que nombreux (nombreuses en l’occurrence) font face à leur puberté, adolescence, attirance, dépucelage, répulsions, adhésions, notamment à un certain féminisme, etc. Mais je fais partie de ces lecteurs qui ont du mal avec cela ; non par pudeur, mais plutôt par une préférence aux trajectoires singulières, aux apports pour une réflexion, aux altérités qui réveillent …
Et c’est dommage car il y a quelques belles fulgurances dans certains graphismes, mais qui côtoient un trait (trop souvent ) « facile ». Difficile de passer après Claire Bretécher ou Reizer.
De par son titre et son thème, cet album m'a immédiatement fait penser à l'excellent "Pucelle" de Florence Dupré La Tour, mais on est sur quelque chose de différent, beaucoup plus "brut". Claire Roquigny semble parfois improviser son album au fur et à mesure, se dessine même en train de s'enliser dans son histoire, et le dessin et la mise en page on également un côté très "premier jet" qui apporte une certaine fraîcheur mais a parfois un côté inabouti. Le côté paradoxal de faire une autobio en restant pudique est évidemment évoqué, et on sent bien une certaine retenue dans ce que nous dévoile ou non Claire Roquigny. Même si la lecture était plaisante, je reste sur une impression mitigée, et je pense que l'album aurait gagné à être retravaillé, graphiquement et scénaristiquement, pour avoir un résultat plus efficace avec moitié moins de pages. On sent que certains passages ont été plus travaillés, comme celui où l'autrice évoque un traumatisme de son enfance, et j'aurais apprécié que l'ensemble de l'album aie cette force.
(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
Le sujet de base était intéressant mais malheureusement la manière dont il est abordé n'a pas l'effet escompté. On ne ressent pas d'attachement au personnage décrit par l'autrice (qui est inspirée d'elle-même) et on tourne les pages presque de manière automatique.
Côté dessins, le graphisme est très bien présenté.
Une petite déception pour cette lecture. Dommage...
Dans ce récit autobiographique l’auteure explore les origines de sa pudeur obsessionnelle fruit de son éducation et du poids de la société sur le corps des femmes.
C’est avec beaucoup d’humour, de fantaisie, d’efficacité, de finesse et un dessin simple, s’apparentant à la caricature de presse, que Claire Roquigny raconte ses traumatismes, son émancipation, la découverte de l’intime, de la sexualité et de la maternité. Et finalement la réappropriation de son corps et l’amour de soi.
Claire Roquigny n’a pourtant pas toujours été pudique, comme tous les petits, elle s’est baladé les fesses à l’air san avoir à en rougir dans une famille où sa mère ne cachait pas sa nudité (la scène de la ficelle du tampon vu par les yeux d’une fillette de 3 ou 4 ans, voire moins est hilarante). Née dans les années 80, où qu’elle pose ses yeux ou ses oreilles, elle était bombardée d’images de femmes à moitié dénudées, la chanteuse Sabrina et sa poitrine « débordante », les Lolita telles Vanessa Paradis , Lio, Elsa, les coco girls, la Ciccolina, David Hamilton et ses photos de très jeunes filles dénudées, sans compter les propos salaces et poisseux des émissions télévisées. Une véritablement déferlante sexiste. Elle vécut très mal sa puberté et le passage de l’enfance au monde des adultes. Elle passa ses années collège à se dissimuler sous des vêtements informes. Au lycée , sans séduction, invisible aux yeux des garçons et incapable d’avouer sa flamme, elle ressent une colère qui finit par se retourner contre elle.
Elle sentait au plus profond d’elle-même que la beauté était le territoire de sa mère , ainsi elle s’en interdisait l’accès : interdit d’être coquette, donc pas de maquillage ni de jupe ni de bijoux. Elle ne voulait en aucun cas mettre sa mère en danger, ni lui faire de l’ombre, d’où son manque de confiance en elle et l’idée d’écrire ce livre pour se libérer d’un poids et d’une certaine façon s’affirmer.
La pudeur a disparu au fil des années et la maternité l’a apaisée. Les regrets surgissent alors. Ceux de ne pas avoir été proche des femmes de sa famille qui auraient pu lui transmettre tant de choses, le manque de contact physique avec sa mère auquel s’ajoutait une opacité totale sur l’histoire de ses parents, leurs sentiments, leur vécu. Elle se rend compte que malgré les quatre-vingt-dix ans qu’a vécu sa mère, elle est passée à côté d’elle. Elles n’ont jamais parlé en profondeur et elle le regrette. Maintenant mère, elle s’inquiète de reproduire à son tour les schémas et ne veut pas perpétuer les secrets de famille.
Claire Roquigny nous livre ici une vraie réflexion sur sa jeunesse, où tout le monde, quel que soit son sexe, peut s’y retrouver.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions L’Iconoclaste pour cet envoi. »
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