À l'occasion de leur anniversaire de mariage, Émilie retrouve ses grands-parents dans leur grande maison de montagne. Toute la famille a prévu de s'y retrouver. Grandes tablées, baignades en rivière, jeux de société, ce week-end s'annonce parfait.
Mais l'un des participants va troubler Émilie. Ses souvenirs d'enfance et des agressions sexuelles qu'elle a subies vont remonter à la surface et la plonger dans une profonde incompréhension. Comment cet homme, pédophile reconnu et déjà condamné par la justice, a-t-il pu être invité à partager ces quelques jours d'intimité familiale ? À côtoyer et partager les jeux des enfants présents ?
Pour Émilie, c'est inacceptable. Ses proches doivent ouvrir les yeux sur la violence de la situation.
Dans un huis-clos oppressant, elle va affronter les membres de sa famille et leur imposer un choix. Qui veulent-ils garder à leurs côtés ? La victime ou le bourreau ?
Les yeux fermés est un ouvrage important. L'inceste est clairement toujours un tabou à briser. Ce qu'il faut briser aussi c'est le silence de l'entourage, de la famille, des personnes autour des victimes qui permet à à des agresseurs, des violeurs, des pédophiles de continuer à rester présents, graviter autour, revenir. Plus libres que leurs victimes.
Le dessin est juste. Les regards sont plein de sens, les silences parlent plus fort que certains mots. Il y a ce contraste entre la douceur des dessins et ce qu'ils dénoncent.
C'est le monde à l'envers. La dynamique de tout taire dans l'exemple de cette famille et culpabiliser les victimes est insupportable et immonde. Ça sera toujours à dénoncer. Toujours inacceptable. Le déni qui protège les agresseurs, qui efface les victimes. Le déni qui laisse les agresseurs revenir, se mêler aux réunions de famille et qui continue de faire du mal aux victimes, qui évidemment ont des flashback, ne peuvent ignorer les souvenirs. Le déni, le tabou, qui permet de faire comme s'il ne s'était rien passé et qui laisse la porte ouverte à ces agresseur pour recommencer, de continuer à venir, évoluer autour de ses victimes et futures victimes possibles. La violence passe aussi par le refus des proches d'accepter et voir la vérité.
On voit la complexité de ce que les victimes doivent vivre et revivre. Non seulement à cause des faits, mais aussi à cause des actions, de l'inaction, du déni, des paroles des proches à tout moment, dans le présent, le passé et le futur. Sur des années et des décennies, toute leur vie. Où est le soutien pour les victimes quand même leurs proches veulent effacer leur vécu ?
"Ras le bol de minimiser !" "Pour trinquer avec ce malade il y a du monde, mais pour épauler les victimes, il n'y a plus personne ! Pourquoi ? Par confort ? Par lâcheté ?"
Merci à Héloïse Martin, Baptiste Magontier et Valentine de Lussy pour cette BD. Partagez-la, lisez-la. Continuez à briser les silences, les tabous et le déni.
Je ne saurais trop vous recommander la lecture de cette BD… Héloïse MARTIN partage avec nous un pan de sa vie, notamment son enfance marquée par un événement effroyable.
Au cours d'une rencontre en famille, des souvenirs douloureux ressurgissent, évoquant les abus sexuels subis par un proche de la victime.
Cet individu a déjà été condamné pour des actes de pédophilie.
Pourtant, cela n'a pas empêché sa présence à cette réunion familiale, lui aussi étant invité.
Comment peut-il continuer à être toléré au sein de la famille ?
En prenant la parole avec courage, l'autrice fait voler en éclats le silence pesant et tabou qui entoure ces faits passés.
Elle dénonce ouvertement les actes qu'il lui a infligés, mettant ainsi fin à l'omerta qui étouffait la vérité au sein de sa famille.
Il est d'autant plus choquant de constater que certains membres de la famille préfèrent que la victime garde le silence pour éviter les remous, permettant ainsi au pédophile de continuer à faire partie du cercle familial.
Malheureusement, de telles situations surviennent, et il est terrible de voir comment ces actes abominables et inacceptables peuvent encore être dissimulés ou tus, tandis que l'on demande à la victime de passer outre, voire de pardonner, au nom de la prétendue stabilité familiale.
C'est incontestablement un roman graphique essentiel car il traite la question de l'inceste mais aussi les conflits familiaux et les séquelles traumatiques de cet acte.
Je regrette simplement le maintien d'un certain "flou" autour de l'identité du coupable, révélée tardivement dans la lecture.
Pour ma part, cela a engendré une certaine distance par rapport à l'histoire.
Quant aux dessins, ils sont très agréables, harmonieux et vraiment jolis.
Une bande dessinée que je ne saurais que recommander, malgré un sujet très délicat et terrible, un album solaire grâce à la force de caractère et à la détermination de Héloïse Martin.
https://www.instagram.com/claudia.passionlivres/
Voici un roman graphique au sujet très lourd : la pédophilie dans le cercle familial, inspiré de ce qu'a vécu l'actrice Héloïse Martin.
"À l`occasion de leur anniversaire de mariage, Émilie retrouve ses grands-parents dans leur grande maison de montagne. Toute la famille a prévu de s`y retrouver. Grandes tablées, baignades en rivière, jeux de société, ce week-end s`annonce parfait.
Mais l`un des participants va troubler Émilie. Ses souvenirs d`enfance et des agressions sexuelles qu`elle a subies vont remonter à la surface et la plonger dans une profonde incompréhension."
Dans cette histoire, on sait assez vite que la présence d'une personne gêne fortement Emilie. On découvrira seulement, de qui il s'agit, à la fin.
On ressent donc fortement le secret de famille, les non-dits, les tensions qui règnent.
D'après certaines personnes de sa famille, Emilie devrait passer à autre chose, car c'est du passé.
Mais comment peut-on demander ça à une victime ? Alors que son agresseur est présent ? D'autant plus que les faits sont reconnus ! Comment peut-on lui faire subir cela ?
Je trouve cela effarant.
Héloïse Martin pousse un cri de colère, et d'incompréhension : comment est-ce possible de ne pas mieux protéger les enfances subissant des agressions sexuelles ?!
Et à travers cette bande dessinée, elle souhaite aussi tendre la main aux enfants qui ne savent pas vers qui se tourner. Plusieurs contacts, numéros de téléphone sont donnés à la fin. Juste après des chiffres effrayants sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants.
J'ai ressenti une profonde injustice, et une grande tristesse, à la lecture de cette histoire.
Ce roman graphique ne pourra pas vous laisser indifférent(e)s.
Héloïse Martin est une jeune femme dont, je dois bien l’avouer, je ne connaissais pas la carrière de comédienne. Mais quand j’ai entendu son témoignage à la radio, il y a quelques jours, j’ai été extrêmement touchée, mais surtout révoltée par ce qu’elle avait le courage de nous raconter.
Alors qu’elle était enfant, oui parce qu’à 11 ans, on est encore une enfant, Héloïse a été violée par un homme. Il a été condamné puisque sa victime a brisé le silence en ayant l’immense courage de parler à ses parents.
Son oncle, il s’agissait effectivement d’un proche, a reconnu les faits et a été condamné. Mais la peine dont il écope semble tellement dérisoire au regard des faits commis.
Le viol de deux petites filles, la cousine d’Héloïse étant elle-aussi victime de ce pédocriminel, lui a couté 18 mois de prison avec sursis et 3000 € de dédommagement, soit 1500 € par fillette détruite !
Mais ce qui peut nous paraître encore plus terrible dans cette affaire, c’est que ce violeur a continué à avoir droit de présence lors des réunions familiales.
Héloïse Martin a décidé de raconter son histoire dans Les yeux fermés. C’est donc à travers Émilie, son héroïne actrice comme elle, qu'elle nous narre ce qu’elle a vécu.
À l’occasion du 50e anniversaire de mariage de ses grands-parents, Émilie découvre que son oncle a été invité à cet évènement familial. Bouleversée par la présence de cet oncle incestueux, elle se voit replonger dans ses terribles souvenirs d’enfance, alors que l’omerta familiale protège le violeur.
En effet, la grand-mère dit “ne pas tolérer que quiconque soit mis dans l’embarras à cause d’une vieille histoire”. Alors que la tante pense que “les stars ont besoin d’avoir leur petit scandale sexuel perso”...
Avec des métaphores très fortes, comme celle du loup, Héloïse Martin revient sur son histoire. Aidée par Baptiste Magontier (scénario) et Valentine de Lussy (dessin et couleur), la jeune femme nous convie à un terrible huis clos où une victime va tenter d’ouvrir les yeux de ceux qu’elle pensait être ses proches.
Un album très fort où la réalité est venue malheureusement nourrir la fiction.
Emilie laisse Paris et sa vie d'actrice quelques jours pour retourner sur ses terres montagnardes.. Une fête pour les 50 ans de mariage de ses grands-parents va réunir toute la famille. Elle débarque donc dans des lieux chargés de souvenirs où le loup semble avoir fait son retour. Mais le loup peut en cacher un autre....
"Maman, pourquoi il est là ?" Comment accepter que son oncle, l'homme qui a agressé sexuellement Emilie, soit présent à cette fête ? Comment une famille peut-elle résister à un tel traumatisme ? Héloïse Martin s'inspire de sa propre histoire pour raconter ce récit fictionnel. Elle montre bien la difficulté pour elle de se reconstruire au sein d'une famille marquée par les révélations et le procès qui a suivi. Peut-on faire comme s'il ne s'était rien passé ?
Valentine de Lussy, habituée de la BD documentaire notamment dans La Revue dessinée, parvient à mettre en scène ce huis-clos oppressant avec pudeur et délicatesse. Son dessin rond et plutôt chaleureux permet la mise à distance. Rien n'est explicitement montré, tout est suggéré, par des ombres, des regards...
Cet album a le mérite de poser les bonnes questions au travers d'un récit dur et tranchant. Entre la victime et le bourreau, la famille doit-elle se positionner ? Chacun se fera sa propre idée mais comment ne pas être sensible au sort de celle qui a souffert ?
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