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Les sources

Couverture du livre « Les sources » de Marie-Helene Lafon aux éditions Buchet Chastel
Résumé:

La cour est vide. La maison est fermée. Claire sait où est la clef, sous une ardoise, derrière l'érable, mais elle n'entre pas dans la maison. Elle n'y entrera plus. Elle serait venue même sous la pluie, même si l'après-midi avait été battue de vent froid et mouillé comme c'est parfois le cas... Voir plus

La cour est vide. La maison est fermée. Claire sait où est la clef, sous une ardoise, derrière l'érable, mais elle n'entre pas dans la maison. Elle n'y entrera plus. Elle serait venue même sous la pluie, même si l'après-midi avait été battue de vent froid et mouillé comme c'est parfois le cas aux approches de la Toussaint, mais elle a de la chance ; elle pense exactement ça, qu'elle a de la chance avec la lumière d'octobre, la cour de la maison, l'érable, la balançoire, et le feulement de la Santoire qui monte jusqu'à elle dans l'air chaud et bleu.

Années 1960. Isabelle, Claire et Gilles vivent dans la vallée de la Santoire, avec la mère et le père. La ferme est isolée de tous.

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Avis (35)

  • Un très court roman organisé autour de 3 dates :
    -> les samedi et dimanche 11 juin 1967 : celle de la séparation d'un couple de paysans aisés vivant dans un village retiré du Cantal. Pierre est un mari violent, craint par sa femme et ses enfants. Violences psychologiques et physiques qui...
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    Un très court roman organisé autour de 3 dates :
    -> les samedi et dimanche 11 juin 1967 : celle de la séparation d'un couple de paysans aisés vivant dans un village retiré du Cantal. Pierre est un mari violent, craint par sa femme et ses enfants. Violences psychologiques et physiques qui génèrent le départ de son épouse dans le but de protéger ses enfants.
    -> le dimanche 19 mai 1974 : Pierre prend la parole. Il vit seul et décrit sa situation de son point de vue. Celui d'un homme abandonné par sa femme, qui a quitté le domicile conjugal (... )
    -> le jeudi 28 octobre 2021 : Claire - fille du couple - passe une dernière fois devant la ferme de ses parents. Une vie "liquidée", vendue...

    Comme à son habitude, Marie-Hélène LAFON fait court. Des phrases percutantes, une langue ou chaque mot est choisi et sonne juste. Au service d'un thème puissant et - malheureusement - encore d'actualité; les violences faites aux femmes. Violences tues dans les années 1960 car sources de honte et de mise à l'écart pour les femmes qui divorçaient .
    Un roman qui traverse l'Histoire sociale de la France de 1960 à 2021 ou la parole se libère mais ou les violences perdurent .
    De la Grande littérature !

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  • Roman découpé en 3 chapitres, 3 dates (1967,1974,2021), 3 narrateurs différents : la mère, le père et la fille aînée.
    Ce roman ne se lache pas, l’écriture de Marie Hélène Lafon est juste, dense, fine et précise pour écrire la souffrance, la solitude de la ruralité cantalienne.
    Un roman pépite...
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    Roman découpé en 3 chapitres, 3 dates (1967,1974,2021), 3 narrateurs différents : la mère, le père et la fille aînée.
    Ce roman ne se lache pas, l’écriture de Marie Hélène Lafon est juste, dense, fine et précise pour écrire la souffrance, la solitude de la ruralité cantalienne.
    Un roman pépite sur les violences conjugales qui peut faire penser au livre de Mathieu Palain @matpalain « Nos pères, nos frères, nos amis »

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  • J’ai lu et adoré :
    LES SOURCES
    de Marie Hélène Lafon .
    @editionsbuchetchastel .
    118 pages intenses .
    #coupdecoeur
    ..
    Il dort sur le banc .
    Elle ne bouge pas, son corps est vissée sur la chaise. Les filles et Gilles sont sortis aussitôt après manger .Ils savent qu’il ne faut pas faire...
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    J’ai lu et adoré :
    LES SOURCES
    de Marie Hélène Lafon .
    @editionsbuchetchastel .
    118 pages intenses .
    #coupdecoeur
    ..
    Il dort sur le banc .
    Elle ne bouge pas, son corps est vissée sur la chaise. Les filles et Gilles sont sortis aussitôt après manger .Ils savent qu’il ne faut pas faire de bruit quand il dort sur le banc .
    ..
    Vallée de la Santoire . Dans le Cantal . Une ferme isolée . Elle a trente ans . Trois enfants . Trois césariennes . Un ventre couturé . Elle a trente ans et sa vie est un saccage . Elle le sait, elle est coincée, vissée . Elle aurait dû partir . Elle n’a pas pu !. Il cogne . Il cogne . Il ne se retient jamais .
    ..
    Ils se sont mariés un 30 décembre, et elle pense souvent qu’elle est entrée, en se mariant avec lui, dans une sorte d’hiver qui ne finira pas . Toujours, elle a vu, des vaches, des prés, c’est son monde et elle n’en a pas rêvé d’autre.
    ..
    Elle ne rentre plus dans sa robe bleue, celle de l’été dernier, avec une ceinture; même avec une gaine neuve sous la combinaison; pas la peine d’essayer !. Sa mère dira: tu as encore pris ma pauvre petite .
    ..
    Les sources, c’est l’histoire d’une femme battue, coincée, avec un mari violent et des enfants qui ont peur . C’est un beau roman haletant et bouleversant, en trois parties, en trois actes. Trois dates avec les mots de la mère, les mots du père et les mots de la fille des années 60 à 2021 . Chacun son point de vue, ses émotions . Comme une tragédie familiale. Les roustes, les dérouillées, la peur . Une si belle lecture, forte et lumineuse malgré les violences. En mots justes, poignants. Toute l’histoire des Sources de leurs Vies et leurs impacts … Et toute l’histoire du Corps de cette femme …
    ..
    J’ai aimé l’an passé, Histoire du fils et je vais poursuivre ma découverte de Marie Hélène Lafon . Je l’ai écouté à @lagrandelibrairie avec attention . Ses mots percutants . Moment suspendu .

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  • Une nouvelle fois Marie-Hélène Lafon aborde l'héritage, sous toutes ses formes.
    En plein coeur de la campagne du Cantal une famille de paysans vit de l'exploitation agricole. Journées difficiles, sacrifices pour moderniser, le Père, dur à la tâche, fait vivre un enfer à la famille. Que faire...
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    Une nouvelle fois Marie-Hélène Lafon aborde l'héritage, sous toutes ses formes.
    En plein coeur de la campagne du Cantal une famille de paysans vit de l'exploitation agricole. Journées difficiles, sacrifices pour moderniser, le Père, dur à la tâche, fait vivre un enfer à la famille. Que faire ?
    La mère endure les journées à s'occuper des enfants, de la basse-cour, de la maison mais saura-t-elle faire face à ce mari si exigent et intolérant ?
    Les enfants, insouciants lorsqu'ils sont petits ils s'amusent mais doivent aider tout de même. Ils se rendent bien compte au fur et à mesure qu'ils grandissent des tensions qui règnent dans la maison.
    Trois angles différents pour aborder l'intimité familiale, la ruralité et son évolution. Rien n'est plus d'actualité que la violence conjugale qu'on ne dénonçait pas dans ces « années-là ». La France rurale de la fin des années 60, qui plus est au fin fond de l'Auvergne, est un milieu rude, fermé. La remise en question imposée par l'évolution de l'agriculture n'arrange pas les choses.
    La transmission, l'héritage, l'histoire du terroir sont des thèmes chers à Marie-Hélène Laffon qui nous entraine au coeur de la France profonde avec des mots justes et précis. Tout comme le Père elle ne se perd pas en verbiage ce qui en fait un roman puissant et percutant.

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  • Roman du terroir et sur la maltraitance conjugale.

    Marie-Hélène Lafon est décidément une autrice du terroir et du coeur. Cette sensibilité qu'elle manifeste dans les interviews est encore plus présente dans ce court roman. On ne peut que faire des éloges quant à l'étendue de ses connaissances...
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    Roman du terroir et sur la maltraitance conjugale.

    Marie-Hélène Lafon est décidément une autrice du terroir et du coeur. Cette sensibilité qu'elle manifeste dans les interviews est encore plus présente dans ce court roman. On ne peut que faire des éloges quant à l'étendue de ses connaissances de la terre et du rural, et quant à la structure et à l'amplitude de son écriture.
    Le fait qu'elle l'ait présenté sous trois regards, trois personnages et trois périodes différentes, est une réussite.
    D'abord la maltraitance et la perception de la mère de famille mariée dans le Cantal, trois enfants, un mari agriculteur d'excellent niveau pour les années 60. Puis le ressenti de cet époux quelques années plus tard. Enfin les sentiments de l'une des filles en 2021.
    En dire plus concernant les thèmes abordés et l'histoire de fond, serait dommage pour les futurs lecteurs.
    Ce qui m'aura le plus interpelé, c'est quand Marie-Hélène Lafon, en deux mots, nous explique son interprétation du titre. Imposant et saisissant.
    Alors pourquoi que l'octroie de 3 étoiles, simplement parce que ce n'est toujours pas mon style de livres préférés.

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  • Roman très court, rural et intimiste.
    A 3 voix : la mère, le père, la fille.
    Acte 1:
    "elle" aura 30 ans le 30 juin 1967 et déjà 3 enfants : Isabelle, 7 ans; Claire, 5 ans et Gilles 4 ans.
    Mariée le 30 décembre 1959, avec "lui", revenu de la guerre d'Algérie. Ils ont acheté une ferme le 7...
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    Roman très court, rural et intimiste.
    A 3 voix : la mère, le père, la fille.
    Acte 1:
    "elle" aura 30 ans le 30 juin 1967 et déjà 3 enfants : Isabelle, 7 ans; Claire, 5 ans et Gilles 4 ans.
    Mariée le 30 décembre 1959, avec "lui", revenu de la guerre d'Algérie. Ils ont acheté une ferme le 7 mars 1963 dans le Cantal, là-haut, bien trop loin de ses parents à elle et de ses soeurs.
    Ces dates sont ancrées dans sa mémoire, tant elles ont claquemuré sa vie.
    "Elle" dont la vie ressemble à pas grand chose. Seul l'amour de ses enfants et pour ses enfants lui permet d'accepter l'inacceptable : les coups et la violence psychologique de son mari.
    "Elle", invisibilisée et infantilisée, comme une chose dont on aurait honte. Si chosifiée qu'elle n'est identifiée dans tout le roman que par le pronom "elle". Une vie fendue en deux : avant et après son mariage avec cet homme.
    La ferme, c'est "une affaire d'homme", et c'est vrai qu'il ne ménage pas ses efforts pour la développer. Et puis, s'il sait se tenir à l'extérieur, il garde l'exclusivité de sa violence pour le microcosme familial. "Elle" est son défouloir, son ventre, sa chose, elle, si "nulle, molle et vide" !
    Marie Hélène Lafon installe ce climat de peur latente grâce à un style simple, phrases courtes et scandées, lenteur des jours qui se répètent, identiques, dans le silence et l'abnégation. Des silences qu'elle parvient à rendre parlants et des mots choisis qui en disent tant.
    Atmosphère pesante et épaisse, quelques lueurs de vie grâce aux enfants.
    Car la violence n'explose pas en direct, elle se cache et s'impose implicitement dans les regards baissés, les non-dits et les murs que l'on rase...
    Parce qu'il faut vous dire que, chez ces gens-là, même si l'on pense, on ne dit rien;
    Parce que, chez ces gens-là, on ne s'en va pas , Monsieur, il faut rentrer chez soi.......
    jusqu'au jour où "elle" dit "que c'est fini et qu'elle ne rentrera pas".
    Année 1967. A remettre dans le contexte à venir de l'émancipation féminine post-68...
    Acte 2 : depuis cette date, l'homme reste seul dans sa ferme, qui ne s'est pas remis en cause, parce qu'on ne lui à pas appris à le faire, parce qu'il n'est pas outillé mentalement pour cette nouvelle époque, parce que son schéma à lui est essentiellement patriarcal. Alors il rumine et il travaille.
    Acte 3 : 3 pages pour faire revenir Claire devenue adulte sur les lieux de son enfance, cette ferme qui va être vendue. Pas de nostalgie, mais la fin d'un voyage qui la ramène au point de départ. Pour enfin s'affranchir du passé, des souvenirs, pour mettre un terme à l'enfermement de ses pensées et se réapproprier sa vie.
    "Elle préfère le mot source au mot racine" . Si je dois tenter d'expliquer cette phrase et donc le titre du roman, je dirais qu'à l'ancrage des racines, elle préfère la fluidité de l'eau. Aux racines coupées qui font de l'arbre (généalogique) un arbre mort, elle préfère la source, symbole de vie et de liberté... une explication parmi d'autres.....

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  • Une plongée dans l'histoire intime d'une famille du Cantal, sous le joug d'un mari violent.
    L'histoire débute en 1963 et se termine en 2021 et se raconte par trois personnages différents.
    Un récit court mais d'une incroyable intensité et une histoire plus complexe qu'il n'y parait.
    Chaque mot...
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    Une plongée dans l'histoire intime d'une famille du Cantal, sous le joug d'un mari violent.
    L'histoire débute en 1963 et se termine en 2021 et se raconte par trois personnages différents.
    Un récit court mais d'une incroyable intensité et une histoire plus complexe qu'il n'y parait.
    Chaque mot est pesé, à sa place et parviennent, dans la première partie, à créer une atmosphère tendue.
    Mais jamais aucun jugement.
    Bref, un texte remarquablement écirt !

    Merci à Lecteurs.com pour le concours qui m'a permis de lire ce livre !

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  • Marie-Hélène Lafon nous livre un roman court d’à peine plus de 100 pges, qui va à l’essentiel, sur l’histoire d’une violence conjugale tant physique que morale, qui amène une jeune femme de 30 ans avec trois enfants en bas âge à quitter son mari. Particularité : on est dans les années 60, dans...
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    Marie-Hélène Lafon nous livre un roman court d’à peine plus de 100 pges, qui va à l’essentiel, sur l’histoire d’une violence conjugale tant physique que morale, qui amène une jeune femme de 30 ans avec trois enfants en bas âge à quitter son mari. Particularité : on est dans les années 60, dans un milieu rural, 50 ans avant metoo, avant mai 68 et la libération des mœurs, avant la contraception et la légalisation de l’avortement.

    Ce roman contient trois chapitres de trois longueurs différentes, se passant à trois périodes différentes, racontées par trois protagonistes différents. La première partie, datée de 1967, donne le point de vue de la femme et pose le sujet dès la première phrase. On ressent sa peur de femme battue, humiliée par son mari, saccagée, démolie physiquement par ses grossesses et la maltraitance qu’elle subit. Les phrases sont courtes, concises, le récit condensé, sincère. Les mots employés sont simples mais précis, la pudeur est de mise, les faits ne sont pas crus mais suggérés, pressentis, compréhensibles. Le deuxième chapitre donne la voix au mari, après la séparation, en 1974. Il continuera à s’occuper de sa ferme qu’il ne quittera jamais, et à maudire son ex-femme sans se remettre en question. La troisième partie est la plus courte, 3 à 4 pages seulement, comme une conclusion. C’est Claire, la 2e fille du couple, qui en 2021, revient à la ferme pour la vendre. Juste quelques mots pour nous faire comprendre qu’elle n’a rien oublié, de même que son frère et sa sœur, de ce qui s’est passé dans cette maison, avant que leur mère ait le courage de partir, de quitter son bourreau en emmenant ses enfants, de se rebeller, malgré les « on dits » des gens de la campagne, surtout à l’époque.

    Grâce à une écriture maitrisée, puissante, avec une grande justesse des mots employés, cette histoire concise a été volontairement remisée dans les années 60 par l’autrice qui nous brosse ici un portrait de femme finalement forte dans un contexte où la condition féminine était encore précaire et la femme asservie à son mari.

    Je remercie Lecteurs.com et les Editions Buchet-Chastel de m’avoir permis de lire enfin ce roman si plébiscité par la presse et les lecteurs.

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