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Les frontières de la mort

Couverture du livre « Les frontières de la mort » de Laura Bossi aux éditions Payot
  • Date de parution :
  • Editeur : Payot
  • EAN : 9782228907354
  • Série : (-)
  • Support : Papier
  • Nombre de pages : 192
  • Collection : MANUELS
  • Genre : (-)
  • Thème : Epistémologie
  • Prix littéraire(s) : (-)
Résumé:

Jusqu'au XVIIe siècle la mort est le « grand passage » vers une vie meilleure. Elle est devenue, avec la science moderne, un processus. On meurt par degrés, « peu à peu et par parties » (Buffon) ; un organe peut mourir le premier et entraîner la mort de l'organisme (Bichat) ; dans un organisme «... Voir plus

Jusqu'au XVIIe siècle la mort est le « grand passage » vers une vie meilleure. Elle est devenue, avec la science moderne, un processus. On meurt par degrés, « peu à peu et par parties » (Buffon) ; un organe peut mourir le premier et entraîner la mort de l'organisme (Bichat) ; dans un organisme « mort », des organes ou des cellules peuvent survivre plus ou moins longtemps.
À la fin des années 1960, avec le développement des techniques de réanimation et des greffes d'organes, la médecine propose une nouvelle définition de la mort fondée sur la perte complète et irréversible de l'activité cérébrale Pour la première fois les critères de la mort ne sont plus destinés à s'assurer qu'une personne vivante ne soit considérée comme morte, mais visent au contraire à accélérer la mutation du patient en cadavre, pour en permettre le prélèvement d'organes.
La majorité des pays ont modifié leur législation pour permettre de déclarer légalement morts ces patients en état de mort cérébrale, désormais la principale source d'organes pour les greffes. La mort relève ainsi d'une décision médicale, fondée sur des critères d'utilité des « pièces détachées » de la dépouille.
Mais l'inadéquation entre l'offre et la demande d'organes, due au développement des greffes, leur « pénurie », pousse aujourd'hui à avancer encore un peu plus la frontière entre la vie et la mort. De nouveaux protocoles dits « contrôlés » de prélèvement à coeur arrêté sont pratiqués dans de nombreux pays (États-Unis, Canada, Royaume Uni ou Pays Bas..) sur des personnes dont l'état conduit à en décider l'arrêt des soins de réanimation.
L'arrêt du soutien vital entraîne à terme un arrêt cardio-circulatoire, et la mort est déclarée dans un délai de quelques secondes. Les organes sont alors prélevés.
L'irréversibilité de la mort ne serait plus liée à la condition physiologique du mourant, mais à la décision de ne plus le réanimer.

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